L'Hermétisme 

 

 

 

L'alchimie aristotélicienne

 

Cette alchimie comprend la théorie antique des quatre éléments d’Aristote qui explique la composition de toute chose à la transmutation des métaux.

 

La théorie des quatre éléments

Au IVe siècle avant Jésus-Christ, Empédocle propose cette théorie : l’Univers est formé de quatre éléments: la terre, l’eau, l’air et le feu. Aristote vécut durant le IVème siècle avant Jésus-Christ. Il adopte l’idée d’Empédocle qui propose la théorie des quatre éléments affirmant que l’univers est composé de terre, d’eau, d’air et de feu, en y ajoutant la notion de quatre qualités élémentales. Il évoque la dynamique implicite des éléments : la modification d’une des qualités d’un élément le transforme : ainsi le feu peut se transformer soit en air, soit en terre. D’autre part, cette génération des éléments par une interaction de qualités élémentales implique une dynamique des éléments. La réalité n’est pas figée : les éléments qui ont une qualité élémentale en commun peuvent se transformer l’un dans l’autre. Le feu peut donc se transformer par la modification d’une de ses deux qualités soit en air, soit en terre ; la terre en feu ou en eau ; l’eau en terre ou en air ; et ce dernier en eau ou en feu. En résumé, la conception de la matière selon Aristote :

ͽ         La matière est continue et uniforme (théorie de la continuité de la matière).

ͽ         La matière est composée de quatre éléments: terre, air, eau, feu.

ͽ         Les quatre caractéristiques fondamentales sont: froid, sec, chaud, humide.

ͽ         Le vide n’existe pas.

 

Aristote associe également les cinq sens aux quatre éléments :

ͽ         la vue (et la couleur) associée au feu

ͽ         le son est associé à l’air

ͽ         l’odorat est associé à l’air et à l’eau

ͽ         le goût est associé à l’eau

ͽ         le toucher est associé à la terre 

 

En termes de symbolisme :

ͽ         le chaud représente l’énergie, l’activité, l’extraversion, l’impulsion

ͽ         le froid représente la passivité, la résistance, l’intériorisation, l’introversion

ͽ         l’humide représente la synthèse, la liaison, l’ouverture, le collectif ; une atmosphère de         détente et de souplesse.

ͽ         le sec représente l’analyse, la séparation, l’individualisation, la contraction, le repli ; une       atmosphère rigide et cassante.

De cette théorie naît l'idée d'un cinquième élément, la quintessence, obtenu par manipulation alchimique. C'est Jean de Roquetaillade (Jean de Rupescissa) qui apporte cette notion en 1352. La quintessence est un principe actif qui deviendra plus tard essentiel dans l'histoire de la médecine.

 

La transmutation des métaux

Les disciplines de l’alchimie s’apparentent à la métallurgie et à la chimie expérimentale. Les alchimistes ont comme principaux sujets de recherche Le Grand Œuvre - la Pierre Philosophale -, La Panacée – la médecine universelle) – et enfin l’Elixir de Longue Vie, permettant la prolongation de la vie. La pratique de l’alchimie s’accompagne parfois de philosophie, de mysticisme et de spiritualité. D’autres alchimistes s’intéressaient plutôt à la transmutation de l’âme  l’éveil spirituel – ou encore à la transmutation de l’alchimiste lui-même en une sorte de surhomme. 

En alchimie, pour comprendre Le Grand Œuvre, il faut savoir que tout corps est composé de trois principes :

ͽ         Le soufre alchimique, le principe actif et masculin. Ce qui brûle.

ͽ         Le mercure alchimique, le principe passif et féminin. Ce qui s’élève en fumée.

ͽ         Le sel, le principe physique et neutre, la matière. Ce qui se résout en cendres.

On parle ici bien de principes fondamentaux, et non pas des substances éponymes. Par analogie, il convient de dire que le soufre est  l’âme, le mercure est l’esprit, et le sel est le corps. L’alchimie se propose d’effectuer la séparation la plus parfaite possible des trois principes, d’effectuer sur chacun des supports une purification absolue. Puis la réunion des supports conduit soit à l’élixir, soit à la pierre c’est-à-dire Le Grand Œuvre sous sa forme liquide ou solide. Les phases classiques du travail alchimique sont au nombre de trois, quatre si on inclut le jaunissement, voire même plus.

ͽ         Œuvre au noir : sous le signe de Saturne.  Il y a dissolution du mercure et coagulation du        soufre. C’est l’art de débarrasser la matière de ses impuretés. C’est la mort symbolique.

ͽ         Œuvre au blanc : sous le signe de la Lune. Il y a purification, lavage. Ici s’achève le Petit        Œuvre, la pierre blanche qui transmute tout métal en argent. C’est la restitution de l’âme au cœur purifié.

ͽ         Œuvre au jaune : sous le signe de Vénus. Objectif : recombiner ensemble les éléments          simples obtenus.

ͽ         Œuvre au rouge : sous le signe du Soleil. Union du mercure et du soufre. Ainsi se termine     Le Grand Œuvre, l’incarnation de l’esprit. C’est la vie spirituelle éternelle.

L’alchimie associe les métaux aux planètes. Elle associe également les phases de réalisation du Grand Oeuvre aux signes du zodiaque :


Signe du zodiaque    Étape du Grand Oeuvre

Bélier                                        Calcination

Taureau                                    Congélation

Gémeaux                                  Fixation

Cancer                                       Solution

Lion                                           Digestion

Vierge                                        Distillation

Balance                                     Sublimation

Scorpion                                   Séparation

Sagittaire                                  Incinération

Capricorne                               Fermentation

Verseau                                     Multiplication

Poisson                                     Projection

 

 

 

L'Alchimie jabirienne

L’un des alchimistes célèbres fut Jâbir ibn Hayyân al-Báriqi al-Azdi, plus connu sous le nom de Geber. Cet homme d’origine Perse ou Arabe vécut au VIIIème siècle et fut l’auteur de travaux d’expérimentations et de théories qui influencèrent nettement les alchimistes européens. On lui attribue l’invention de nombreux équipements et procédés tels que l’acide chlorhydrique et l’acide nitrique, la distillation et la cristallisation.

 

Globalement sa théorie considère le monde comme un gigantesque organisme animé. Une seule gnose, la « science de la Balance » ou l’ « Art d’Amour », domine cette philosophie de la nature, basée sur la sympathie et l’antipathie des êtres. Cette gnose s’étend non seulement aux trois règnes de la nature, mais aussi aux mouvements des astres et jusqu’aux hypostases du monde spirituel. C’est la voie traditionnelle la plus importante et la plus généralement suivie par les maîtres de l’alchimie occidentale.

 

 

L'Alchimie magique

Le mouvement des étoiles et « la collision de leurs rayons » produiraient une infinie variété de combinaisons. Le feu, la couleur et le son émettraient aussi des radiations. A peu près inconnue, non seulement des historiens, mais de la plupart des alchimistes eux-mêmes, elle n’a laissé aucune trace écrite. Transmise toujours oralement, elle n’est ni préchimique, ni philosophique, ni mystique.

© Décembre 2013
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