Cartomancie
Divination par les cartes, plus
connue sous le nom d'art de tirer les cartes.
L’origine
de la cartomancie remonte aux temps des civilisations de l’Antiquité. Les
Egyptiens, les Chaldéens et les Perses la pratiquaient.
C’est
probablement aux Egyptiens que l’on doit l’invention des cartes : il s’agissait
en l’occurrence de 78 piastres d’or pur sur lesquelles étaient gravés des
hiéroglyphes et des mots mystérieux.
Ces 78
piastres composaient le Livre de Thot, qui représente le seul exemplaire
échappé de l’incendie de la célèbre bibliothèque d’Alexandrie, en Egypte. Au 18ème
siècle, Etteilla et Antoine Court de Gébelin entreprirent de rénover la
cartomancie à partir du Livre de Thôt.
A
travers les siècles, les cartes subirent de nombreuses modifications et
innovations : l’un des remaniements les plus typiques et les plus importants à
cet égard fut celui qui eut lieu au cours de la Révolution française : les
rois, les dames et les valets furent transformés de façon radicale ; chaque roi
devint un génie (par exemple, le roi de cœur devint le génie de la guerre, le
roi de carreau devint le génie du commerce, le roi de trèfle, le génie de la
paix, le roi de pique, le génie des arts) ; les dames devinrent quatre libertés
; les valets, quatre égalités ; les as, quatre lois.
D’autres
innovateurs allèrent encore plus loin : ils transformèrent les rois en savants,
les nommant respectivement Solon, Caton, Rousseau, Brutus ; les dames en vertus
: justice, prudence, union et force ; et les valets en héros. Seules, les
couleurs, rouge et noir, ne subirent jamais aucune modification.
Les différents types de cartes
ͽ Les cartes espagnoles :
A l’ origine, il était composé de 56 cartes : 40 cartes appelées cartes
blanches, 4 atouts correspondant aux quatre 7, et les autres cartes appelées «
triomphes ». Ces cartes se divisaient en quatre groupes : les deniers, les
coupes, les épées et les bâtons, qui correspondaient aux quatre catégories
sociales : les deniers représentaient la bourgeoisie, les coupes, le clergé,
les épées, la noblesse, les bâtons, la paysannerie. Avec
le temps, et au fur et à mesure de l’évolution sociale, les quatre 10 et les
quatre dames furent supprimés et le jeu fut réduit à 48 cartes.
ͽ Les cartes françaises :
tel qu’il se présente actuellement, est composé de 52 cartes, comprenant 12
figures (quatre rois, quatre dames ou reines, quatre valets ou écuyers) et 40
cartes numérotées de l’as au 10. Les cartes se divisent en deux couleurs : les
rouges et les noires. Appartiennent à la première couleur les carreaux et les
cœurs ; à la seconde, les trèfles et les piques. Les trèfles correspondent aux
bâtons, les piques aux épées, les carreaux aux deniers, et les cœurs aux
coupes. Les cœurs sont de bon augure, les carreaux de mauvais présage, les
piques sont tout à fait défavorables, et les trèfles sont mixtes.
ͽ Le jeu de 32 cartes : Le
jeu de 32 cartes est celui qui est communément utilisé pour jouer au poker. Il
comprend les cartes numérotées du 7 au 10, l’as et les figures. Comment en
est-on arrivé à cette réduction ? Nous avions déjà signalé que dans des temps
très anciens, à l’époque où les Pharaons régnaient sur l’Egypte, le chef de
famille égyptien avait coutume de consulter chaque jour les oracles. Pour cela,
il utilisait 78 piastres sur lesquelles étaient gravés des hiéroglyphes dont il
déchiffrait la signification et les combinaisons à des fins divinatoires. Après
avoir mélangé les cartes sept fois en invoquant la protection des sept
principales planètes formant notre système solaire, il éliminait les 46
piastres supérieures (c’est-à-dire celles qui composaient la partie supérieure
du jeu) et ne conservait qu’un jeu réduit de 32 piastres. C’est exactement ce
que l’on obtient en ôtant du jeu de 52 cartes les cartes numérotées du 2 au 6
inclus, en ne gardant que les valeurs du 7 au 10, l’as et les figures.
Comment pratiquer
Pour
pratiquer, il faut éviter les pièces trop grandes et trop claires ; choisir de
préférence un coin de la pièce plutôt que le centre car il est prouvé que la
pénombre ou un éclairage diffus favorisent la concentration et la réceptivité
de l’esprit. La lumière ne doit en aucun cas se refléter sur le visage du
cartomancien, cela afin d’éviter que le consultant ne puisse saisir les
expressions qu’il pourrait laisser transparaître. Son regard doit être aigu et
pénétrant, tendu vers la personne qu’il a en face de lui et avec laquelle il
doit chercher à établir un contact intérieur continu. Sa voix doit rester
douce, calme, musicale, quel que soit le message qu’il a à énoncer. En effet,
la cartomancienne doit tenir compte de la personne du consultant, savoir observer
son aspect, sa physionomie, le ton de sa voix, toutes choses qui, d’ores et
déjà, lui permettent de tirer certaines déductions, concernant les pensées
secrètes, les désirs cachés, et même de pénétrer le passé. Il se produit alors
un phénomène complexe, à la fois d’intuition, de clairvoyance, de suggestion,
de sorte que la personne qui vient consulter est totalement concentrée sur la
prédiction qui va lui être donnée et se prépare inconsciemment à recevoir la
chance ou à affronter le malheur.
Avant
de commencer le jeu, il était absolument nécessaire de préparer les cartes,
c’est-à-dire de les ranger par ordre toutes à l’endroit, de laisser ensuite le
consultant libre d’en retourner certaines : c’est au consultant et à lui seul
qu’il revient de déranger l’ordonnance initiale des cartes et ce faisant de
modifier leurs significations : en d’autres termes, c’est au consultant qu’est
laissée l’initiative du jeu.
Le
cartomancien reprend ensuite le jeu, et, selon la tradition, le mêle à son tour
sept fois, en l’honneur des sept planètes.
Cela
fait, il repose le jeu ; le consultant doit alors y poser sa main gauche, afin
d’établir la chaîne magique, geste symbolique qui représente la transmission du
fluide. C’est de cette même main gauche que le consultant coupe le jeu, en
plaçant sur sa droite le tas le plus gros. La dernière carte de chacun des deux
tas indique l’orientation générale ou, plus précisément, le thème de la
consultation ; généralement, cette première indication n’a de valeur que pour
le cartomancien qui s’abstient de la révéler et peut également en élargir la
signification, en consultant la première carte de chaque tas.
Nous
pouvons énumérer dès à présent certaines règles fondamentales qui doivent dans
tous les cas être observées :
ͽ On doit toujours couper le
jeu de la main gauche ;
ͽ On distribue les cartes de
droite à gauche, c’est-à-dire dans le sens contraire des aiguilles d’une
montre,
ͽ On effectue la lecture dans
le même sens, excepté lorsqu’il s’agit de jeux répartis par groupes ou
comportant une disposition spéciale.
ͽ Tant que le jeu n’est pas
terminé, aucun tas ne doit être enlevé de la table ni mélangé avec les cartes
refusées, cela afin de laisser bien en évidence toutes les cartes sorties, de
façon à avoir toujours sous les yeux l’intégralité de son matériel de travail.
ͽ Dans le jeu réparti par
petits tas, il est absolument nécessaire de conserver l’ordre dans lequel les
cartes sont sorties et de toujours considérer comme première sortie la carte du
dessous ; dans ce cas, la lecture peut être effectuée également de gauche à
droite.
ͽ Il est très important
d’établir la
carte-sujet. Plusieurs méthodes sont utilisées à cet effet :
certains commencent par la retirer du paquet pour ne jouer qu’avec les autres
cartes ; d’autres préfèrent la laisser apparaître d’elle-même. Toutefois, cette
dernière méthode est préférable car elle a l’avantage de donner une indication
concernant le moment où la personne physique du consultant fait réellement son
apparition dans le jeu en tant qu’acteur principal.
ͽ Les jours recommandés pour la
consultation : les jours dont le nom comporte la lettre « r » seraient
pour certains les plus propices, pour d’autres au contraire les plus
défavorables. Selon une croyance populaire assez répandue, les jours conseillés
pour consulter seraient le lundi et le vendredi. En fait, mis à part le
dimanche qui doit être rigoureusement exclu, il ne semble pas que l’on doive
recommander un jour plutôt qu’un autre. Un auteur de la fin du dix-septième
siècle va jusqu’à affirmer que non seulement le choix des jours est important
mais aussi celui des heures. En général, il convient d’éviter de consulter les
cartes lorsque le ciel est couvert ou que le temps est à la pluie, au vent ou à
l’orage car l’esprit est souvent influencé par le temps.
ͽ La consultation ne peut se
dérouler en présence de personnes étrangères.
ͽ Il n’est pas nécessaire, pour
tirer les cartes, de disposer d’un jeu spécial ni même de tarots ; car si le
tarot représente l’art divinatoire par excellence, les autres jeux ne font pas
moins partie des sciences occultes, et l’on peut fort bien utiliser un jeu
ordinaire de 32 cartes ou de 52 cartes, présentant l’avantage pour le débutant
d’être plus maniable. Mais quel que soit le jeu utilisé, il est très important
de bien avoir assimilé la signification de chacune des couleurs, car c’est
précisément sur la base de celles-ci, en fonction de leur répartition dans le
cadre du jeu, que l’on peut obtenir une première appréciation de l’ensemble du
tableau horoscopique. La signification générale des couleurs est donc celle-ci
: les cœurs indiquent la réussite sur le plan sentimental ; les carreaux
signifient la réussite sur le plan matériel ; les trèfles représentent la
chance et la fortune ; les piques annoncent les ennuis et les désillusions.
ͽ Quelle que soit la méthode
adoptée, on doit toujours retirer du jeu la carte représentant le consultant ou
plutôt sa personnalité, quitte à recommencer plusieurs fois.