Devins et Prophétesses d'Europe

 

Cassandre

Dans la mythologie grecque, Cassandra est la fille de Priam (roi de Troie) et d'Hécube. Elle porte parfois le nom d'Alexandra en tant que sœur de Pâris-Alexandre. Elle reçoit d'Apollon le don de prédire l'avenir mais, comme elle se refuse à lui, il décrète que ces prédictions ne seront pas crues, même de sa famille. Certaines sources en font également la sœur jumelle du devin Hélénos.

Cassandre était connue pour sa très grande beauté, « semblable à l'Aphrodite d'or » nous dit Homère, ce qui amène Apollon à tomber amoureux d'elle. Il lui accorde le don de prophétie en échange de leurs futurs ébats. Cassandre accepte le don mais se refuse au dieu. Apollon lui crache à la bouche, ce qui l'empêchera à jamais de se faire comprendre ou d'être crue, même par sa propre famille.

Alors que sa mère est à nouveau enceinte, Cassandre lui prédit que le fruit de sa chair causera la perte de Troie. Sa mère écarte donc son frère Pâris de la ville si chère à ses yeux. Cassandre prévient Pâris, à son retour, que son voyage à Sparte l'amènera à enlever Hélène et causera ainsi la perte de Troie. Lorsque Pâris ramène Hélène à Troie, Cassandre est la seule à prédire le malheur, les Troyens étant subjugués par sa beauté.

Elle a également averti que le cheval utilisé par les Grecs est un subterfuge qui conduira Troie à sa perte. Plus Cassandre voit l'avenir avec précision, moins on l'écoute. En transe, elle annonce des événements terribles dans un délire qui la fait passer pour folle. De ce fait, chacun la fuit. Elle répand aussi le malheur : les princes étrangers qui la courtisent, luttant aux côtés des Troyens, tombent sous le coup des guerriers grecs ; Cassandre est ainsi vouée à rester seule, elle ne se mariera jamais. Priam l'avait par exemple promise avant la Guerre de Troie à Othrynée, un habitant de la ville de Cabésos à qui il promit la main de sa fille, en échange de sa participation à la guerre, mais Idoménée le tue d'un coup de lance dans le ventre.

Pendant que tous les soldats grecs envahissent la ville, Cassandre, qui s'est réfugiée près du Palladium, est violée par Ajax fils d'Oïlée alors qu'elle s’agrippe à la statue d'Athéna. (Pour expier cet acte profanatoire, les Locriens sont condamnés à envoyer chaque année deux jeunes filles vierges à Troie destinées à être des servantes du Palladium ; si les habitants s'en emparent avant qu'elles arrivent au temple, elles sont immolées.)

À la suite du drame, Cassandre est retrouvée par les Grecs qui décident de l'épargner à la demande d'Agamemnon, qui la trouve à son goût. Durant le voyage qui les ramène à Mycènes, elle a de lui deux enfants, Télédamos et Pélops. Rentré dans son royaume, il est assassiné par Égisthe, l'amant de sa femme Clytemnestre qui est furieuse de cette liaison et de l'immolation de sa fille Iphigénie. Elle poursuit Cassandre et l'assassine à son tour. Cassandre avait au préalable eu une vision de son meurtre et de celui d'Agamemnon, mais ce dernier n'avait pas voulu la croire. Elle meurt sans regrets, ayant assisté au massacre de sa famille.

 

Artémidore de Daldis

Artémidore de Daldis ou Artémidore d'Éphèse est un écrivain d'expression grecque du IIe siècle et interprète des rêves.

Son ouvrage principal, l’Onirocritique, condense tout le savoir antique sur la divination par le rêve et servira durant des siècles d’ouvrage de référence sur la question. Il est aussi l’auteur d’un traité de divination d’après le vol des oiseaux (les Oiônoskopika) et d’un traité sur la lecture des lignes de la main (les Kheiroskopika), ce qui n’est pas prouvé.

En plus de pratiquer l’onirocritique, Artémidore a lu tous les anciens traités et fréquenté de nombreux devins, apprenant ainsi à connaître les songes qui se racontent ici et là. Loin d’être un charlatan, Artémidore est convaincu de faire œuvre utile et scientifique. De fait, la documentation d’Artémidore est impressionnante et ne comporte pas moins de trois mille rêves. Sa foi dans la valeur prédictive des rêves est du même ordre que celle du primitif envers un rituel de magie, dont on a montré que l’échec à produire l’effet anticipé n’a pas pour effet d’invalider la croyance, mais est attribué à un défaut dans l’exécution du rituel. Il en est ainsi en matière d’oniromancie. Le rêve est par définition toujours vrai. Le fait qu’un rêve ne se réalise pas comme prévu ne signifie pas que la science de l’onirocritique soit vaine, mais que l’interprète des songes n’a pas tenu compte de tous les éléments du rêve ou qu’il les a interprétés de façon incorrecte..

À titre d’exemple, Artémidore évoque le songe du capitaine de navire qui, égaré à la suite d’une tempête, s’était vu en rêve demander s’il arriverait jamais à Rome. La réponse avait été « ου », soit le mot grec signifiant « Non ». C’était là une réponse on ne peut plus claire, semble-t-il. Or, ce brave capitaine était pourtant bien arrivé à Rome, mais 470 jours plus tard. Le rêve était-il fautif ? Non, explique Artémidore, car, dans le système de notation mathématique employé en grec, la lettre omicron vaut 70 et le upsilon vaut 400, pour un total de 470 : le rêve avait donc bien prédit le vrai, car il n’y a « aucune différence entre dire le chiffre même et dire le nom de la lettre qui exprime le nombre.

 

Sorcière d'Endor

Dans la Bible hébraïque, la Sorcière d'Endor, ou pythonisse d'Endor (village canaanite situé probablement sur le Mont Moréh), telle que mentionnée dans le premier livre de Samuel, chapitre 28:3–25, est une femme nécromancienne « qui possède un talisman », avec lequel elle appelle le prophète Samuel récemment décédé, à la demande de Saül, roi d'Israël. Elle a été comparée à un médium.

D'après la Bible

Saül est abandonné de Dieu. Il est à la fin de son règne, et ne désire plus que la mort de David. Or celui-ci s'est allié avec les Philistins et Saül désire connaître les intentions de Dieu. Le roi sait que Dieu a interdit la sorcellerie et punit de mort tous ceux qui s'y adonnent. Du vivant du prophète Samuel, Saül a même fait exécuter tous les sorciers et tous les nécromanciens.

Les Philistins ont rassemblé leurs forces et campent à Shunem. Saül a lui positionné son armée à Gelboé. Le roi est terrifié à la vue des troupes ennemies et en appelle à Dieu, mais ne reçoit aucune réponse par les oracles traditionnels, rêves, prophètes etOurim et Thoummim.

Il demande alors à rencontrer une femme "qui possède un talisman" qui lui permettrait d'entrer en relation avec les morts. On lui signale qu'une sorcière habite le village d'Endor, et il décide de s'y rendre, déguisé et de nuit, accompagné de deux serviteurs et de demander à la femme d'appeler pour lui la personne qu'il lui signalera. La sorcière flairant un piège refuse dans un premier temps d'obéir, connaissant trop bien le sort réservé à ses semblables par décision royale. Assurée de son immunité, elle appelle alors Samuel à la demande de Saül. À la vue de Samuel, elle se met à hurler et accuse le roi, qu'elle reconnaît immédiatement, de l'avoir trompée. Saül apaise ses craintes et lui demande ce qu'elle a vu. Elle a vu "des dieux (elohim) venant (pl.) des entrailles de la terre", "un vieil homme enroulé dans une cape". Saül se prosterne devant le fantôme qu'il ne voit pas. Samuel se plaint d'avoir été dérangé, mais Saül plaide l'urgence du danger et son abandon par Dieu. Samuel cependant refuse de donner un conseil, mais annonce l'imminente chute du roi et de sa dynastie. Saül défaille à ce présage et en partie en raison de sa fatigue physique due au manque de nourriture. La sorcière tente de le réconforter et l'invite à partager son hospitalité. Devant les implorations conjuguées de la femme et de ses serviteurs, il accepte, mange, puis s'en retourne ensuite calmement vers son destin.

Il périra le jour suivant lors de la bataille de Gelboé.

Dans le texte biblique, la femme reste anonyme, tandis que le Midrash rabbinique soutient qu'elle se nomme Zéphanie et qu'elle est la mère d’Abner.

La prophétie de l'ombre de Samuel est en grande partie une répétition des mots de Samuel quand il était vivant, dans 1 Samuel 15. La seule information nouvelle est la nouvelle prophétie que Saül doit mourir "demain". Et pourtant, si les événements des chapitres 1Sam.28-31 sont dans l'ordre chronologique, Saül n'est pas mort le jour suivant. Il est mort après trois jours de plus, pour laisser le temps pour les mouvements de troupes de David de venir à Tsiklag "le troisième jour" 1 Sam.30:1. Dans ce cas, la prophétie, ce qui a été ajoutée par la sorcière, était en fait fausse.

 

Alois Irlmaier

Alois Irlmaier, né le 8 juin 1894 à Scharam bei Siegsdorf en Haute-Bavière - mort le 26 juillet 1959 à Freilassing, était de son métier puisatier et se fit connaître comme sourcier et voyant.

Biographie

On raconte que pendant la Seconde Guerre mondiale il avait prédit les points d'impact des bombes et il pouvait localiser les personnes disparues1. On ajoute par ailleurs qu'il aurait apporté son aide pour éclaircir certains crimes. Dans ses visions entre autres il décrit aussi une Troisième Guerre mondiale qui doit venir et le temps qui suivra.

En 1947 il fut accusé devant le tribunal d'instance pour exercice illégal de la clairvoyance à des fins lucratives, mais il fut acquitté après audition de témoins et une démonstration de ses capacités. Dans l'exposé des motifs du jugement, on déclara : « Les témoins interrogés… ont apporté pour les dons de voyance de l'accusé des témoignages si stupéfiants sur des choses qu'on n'arrive pas à expliquer jusqu'à maintenant par les forces de la nature qu'il est impossible de le qualifier de charlatan. »

Irlmaier fit la description exacte des vêtements que l’épouse du juge portait ce jour-là en précisant ce qu'elle faisait au moment de l’audience. Sa description était exacte ! Irlmaier ne l'avait pourtant jamais rencontrée.

 

Mühlhiasl d’Apoig

Matthäus Stormberger est né le 16 Septembre 1753 et il est mort en 1805 à Zwiesel, dans l’Allemagne bavaroise. Il est couramment surnommé « Mühlhiasl (ou Muehlhiasl) d’Apoig ». 

On raconte qu’il a été abandonné dans la forêt et qu’une famille, prise de compassion, l’a recueilli. Il devint le fils d'un meunier d’Apoig, et sur les registres paroissiaux d’Hunderdorf, il a été inscrit sous le nom de Matthäus Stormberger.

Plus tard, il fut engagé comme berger par le monastère voisin où se brouilla avec l’abbé. Puis il travailla comme meunier et surpris tout le monde avec ses sombres prédictions.

En 1788, Mühlhiasl épousa Barbara Lorenz de Reckenberg à Haibach. Elle lui donna huit enfants dont deux garçons et une fille qui moururent en bas âge.

Mühlhiasl était un mauvais gérant et ruina le moulin familial en achetant du mauvais grain.  Dans sa détresse financière en 1799, il prit un prêt de 75 florins au monastère mais ne put pas payer pas sa dette. C’est dans ce contexte, alors qu’il était jeté du monastère, il prophétisa :

« Eh bien, je vais m’en aller, mais comme vous me congédiez maintenant, il en sera bientôt d’autres qui seront chassés du monastère. »

Deux ans plus tard, les Pères ont été expulsés du monastère lors de la sécularisation de 1803.

Il fut obligé de vendre son moulin. Mühlhiasl devint sans abri avec sa famille. Sa femme retourna vivre définitivement chez ses parents et ses enfants trouvèrent tour à tour du travail.

Puis pendant plus de trente ans, Mühlhiasl voyagea. C’était un paysan mystique. Il alla jusqu’en Tchéquie où il a vécu et où il travailla comme vacher.

On raconte que ses yeux étaient étonnamment blancs, ce qui a été interprété comme une confirmation de ses capacités de clairvoyance. Certains s’en émerveillaient. De son vivant, Mühlhiasl a souvent récolté des sourires compatissants ou une résistance irritée à ses prophéties.  Mais effectivement, on pouvait tenir ces propos comme le fruit d’une imagination maladive, il y a plus de deux cents ans :

« Des routes en fer seront construites et des monstres en fer (train) fileront à travers la solitude (désert), il viendra des voitures sans cheval et sans timon. Les hommes voleront dans des machines comme des oiseaux dans l’air. »

Ou encore

« En ville, il y aura des immeubles de six étages, partout les maisons construites comme des verrous… »

Alors qu’il était déjà très âgé, Mühlhiasl retourna dans la forêt où il avait été trouvé. Il avait peu de contact avec le monde et vivait comme un ermite. C’était alors un solitaire qui vivait dans la jungle de ses montagnes et se concentrait sur ses visions. Durant de régulières périodes, il se mettait à prophétiser en parlant comme dans un délire. Dans ces moments-là les spectateurs affluaient. On le surnomma alors le « prophète de la forêt bavaroise. »

L’admiration générale finit par balayer les hostilités du début. Son extraordinaire don prophétique fut reconnu et ses prédictions furent notées. Les Pères Regensburg et Augsbourg prirent des notes jusqu’à ce que les autorités religieuses le leur interdisent. Pendant un certain temps même, étant vu comme des partisans de Mühlhiasl, ils furent désignés comme hérétiques. Avec le temps, il fut communément établi qu’une puissance divine animait les révélations de Mühlhiasl. Car Mühlhiasl devint très célèbre, et aujourd’hui encore il perdure par tradition orale l’histoire de sa vie mystique teintée de foi et de ses prophéties, même après deux cents ans.

Dans cette forêt bavaroise, il fit sa plus célèbre prophétie sur la première guerre mondiale :

« Lorsque sera finie dehors à l’avant forêt, la route en fer et le cheval en fer y sera visible aussi, alors commencera la grande guerre qui durera deux fois deux ans.

On combattra à l’aide de fortifications en fer qui avancent sans chevaux (tanks) et à l’aide de force qui sortiront de la terre (mines) et qui tomberont du ciel (bombes). »

Cette déclaration se réfère à l'inauguration de la ligne du chemin de fer reliant Deggendorf-Kalteneck le 1er Aout 1914. Immédiatement après, la Première Guerre mondiale fit déclenchée.

Quand Mühlhiasl sentit sa fin approcher, il prédit qu’il se passerait un signe à sa mort, et que si ce signe se révélait exact, alors tous, enfants et petits enfants, devraient se rappeler de ses prophéties. Si rien ne se passait, ils devraient l’oublier. Quand il mourrut, en raison de ses querelles permanentes avec les autorités ecclésiastiques, il dut être enterré à l'extérieur du mur du cimetière. Sur le chemin, la barre de remorquage de son corbillard se rompit et le cercueil de Mühlhiasl tomba sur le pont du Marteau. Le couvercle se brisa et son bras raide et tendu en sortait et montrait le ciel. Son visage était épouvanté de terreur. Ceux qui étaient présent eurent des sueurs froides et firent le signe de croix.

Comme pour beaucoup d'autres visionnaires, les prophéties de Mühlhiasl sont pleines de symbolisme, les interprétations profondes sont laissées libres.

Aujourd’hui, les anciens agriculteurs et les exploitants forestiers de cette forêt connaissent le nom Mühlhiasl, et qu’ils croient ou pas à ses prédictions, son nom est encore prononcé aujourd'hui avec respect et foi. Ses prophéties sont très populaires et ont été souvent publiées sous des noms différents (le berger Stormberger, le prophète de la forêt...), et tout semble indiquer que ces noms différents se réfèrent tous à la même personne.

 

Attus Navius

Cet augure vivait du temps de Tarquin l'Ancien. Il s'opposa au dessein de ce prince qui voulait augmenter le nombre des centuries de chevaliers, prétendant qu'il ne le pouvait sans être autorisé par les augures. Le roi, blessé de cette opposition, et voulant l'humilier, lui proposa de deviner si ce qu'il pensait dans le moment pouvait s'exécuter.

- Cela peut se faire, lui dit Attus Navius après avoir pris les augures.

- Or, reprit Tarquin, je me demandais si je pourrais couper cette pierre à aiguiser avec un rasoir.

- Vous le pouvez donc, répondit l'augure.

Sur-le-champ, la chose fut faite et les Romains, frappés d'admiration, érigèrent une statue à Attus Navius.

 

La Pythie

Dans la religion grecque antique, la Pythie, également appelée Pythonisse, est l'oracle du temple d'Apollon à Delphes. Elle tire son nom de « Python », le serpent monstrueux qui vivait dans une grotte à l'emplacement du site actuel du sanctuaire, et qui terrorisait les habitants de la région autour du Mont Parnasse avant d'être tué par Apollon, ou bien de « Pytho », le nom archaïque de la ville de Delphes.

Le choix d'une Pythie

La Pythie était choisie avec soin par les prêtres de Delphes, qui étaient eux-mêmes préposés à l'interprétation ou à la rédaction de ses oracles. On voulait qu'elle fût née légitimement, qu'elle eût été élevée simplement et que cette simplicité parût dans ses habits. Elle devait être vierge ou du moins, dès sa désignation, vivre dans la chasteté et la solitude comme épouse du dieu. On la cherchait de préférence dans une maison pauvre où elle eût vécu dans une ignorance de toutes choses, pourvu qu'elle sût parler et répéter ce que le dieu lui énonçait.

Si dans les temps archaïques la tradition établit que la Pythie était une jeune vierge, symbole de pureté, il apparaît que ce critère fut peu à peu délaissé au profit de la sélection d'une femme de tout âge et de tout statut marital, du moment qu'elle était modèle de chasteté.

Plutarque, qui fut prêtre d’Apollon à Delphes de 105 à 126 après J.-C., évoque ces règles plus récentes dans le choix d’une Pythie :

« La Pythie […] sort d’une des familles les plus honnêtes et les plus respectables qui soient ici et elle a toujours mené une vie irréprochable mais […] elle n’apporte avec elle, en descendant dans le lieu prophétique, aucune parcelle d’art ou de quelque autre connaissance ; […] c’est vraiment avec une âme vierge qu’elle s’approche du dieu. »

Pour répondre à l'affluence des consultants, il y eut jusqu'à trois Pythies officiant en même temps (deux titulaires et une suppléante) dans le sanctuaire de Delphes.

La consultation de l'oracle

À l'origine, la Pythie rend ses oracles une fois par an, le 7 du mois de Bysios, jour anniversaire de la naissance d'Apollon. À l'époque classique, les consultations sont mensuelles et ont toujours lieu le 7.

La Pythie se tient dans l'adyton du temple, assise sur un trépied au-dessus du gouffre duquel s'échappent les exhalaisons prophétiques d'Apollon, le pneuma. Cachée aux yeux des consultants, elle tombe en état de transe, comme possédée par le dieu.

Ses oracles sont incompréhensibles pour le commun des mortels, et doivent être interprétés par des prêtres qualifiés, présents à la consultation, qui remettent ensuite au consultant une réponse écrite.

Légitimité de l'oracle

L'oracle ne fait pas toujours l'unanimité. La Pythie peut être discréditée lorsqu'on l'accuse de médiser ou de laconiser, c'est-à-dire de prendre parti.

On sait ainsi que peu de temps avant la bataille de Salamine, lors des guerres médiques entre une coalition de cités grecques et les Perses menés par Xerxès, les stratèges athéniens Thémistocle et Aristide consultent la Pythie. Sa réponse, qui prédit des conséquences funestes pour le camp athénien si celui-ci s'engageait dans le conflit, est rejetée par les chefs de guerre. Ils l'accusent de médiser, de laconiser, et obtiennent, fait rarissime dans l'histoire de l'oracle, une deuxième consultation.

 

Pythonisse

La Pythonisse est une prêtresse du dieu Apollon/Phébus, également appelée la Pythie. On surnommait en effet parfois Apollon « le Pythien » du fait qu'il ait tué le serpent Python.

Selon la Bible, la Pythonisse d'Endor désigne une nécromancienne consultée par le roi d'Israël Saül, qui souhaitait entrer en relation avec le défunt prophète Samuel.

Plus généralement, le mot désigne une femme qui se dit douée du don de prophétie, une voyante.

 

Sibylle libyque

La Sibylle libyque, nommée sibylle Phémonoé, est une prêtresse et une prophétesse. Elle présidait l'oracle de Zeus et Ammon dans l'oasis de Siwa dans le désert de Libye.

Elle était réputée fille de Zeus et de Lamia, une reine libyenne. Euripide la mentionne dans le prologue de Lamia. Considérée comme la première chanteuse d'oracles, elle vécut à Samos.

Plutarque raconte qu'Alexandre le Grand, après la fondation d'Alexandrie, se serait avancé dans le désert jusqu'à l'oasis de Siwa. La sibylle l'aurait reconnu comme divinité et fils légitime du Pharaon d'Égypte.

 

Capitaine René Albert Tourbain

Le capitaine français René Albert Tourbain a donné cette prophétie, qui porta ultérieurement le titre de « Prophétie de Grenoble ».

Il mourut un an avant les révélations de la Salette et deux ans avant la découverte de la prophétie de Prémol, ce qui réfute ceux qui pensent qu’il aurait plagié ces autres révélations.

Il tenait une sorte de journal dans lequel on trouva qu’il avait la certitude d’être retrouvé mort lors de sa 36e année ; ce qui fut effectivement le cas puisqu’il mourut dans la nuit, aux premières heures même de sa 36e année.

 

Tirésias

Dans la mythologie grecque, Tirésias est un devin aveugle de Thèbes. Fils d’Évérès, lui-même fils du Sparte Udée, et de la nymphe Chariclo, Tirésias a trois filles : Manto, Historis et Daphné. Il est, avec Calchas, l'un des deux devins les plus célèbres de la mythologie grecque. Il apparaît aussi dans l'Odyssée au royaume des morts devant Ulysse.

Origines du don de prophétie

Tirésias ne naquit pas devin et aveugle : son pouvoir et sa cécité résultent de sa rencontre avec les dieux. Il existe différentes versions de ce mythe.

Le bain d’Athéna

Selon la version de Phlilies que l'on retrouve dans la Bibliothèque du Pseudo-Apollodore, Tirésias, adolescent, était en train de danser et de chanter quand il surprit Athéna se baignant nue dans une source du mont Hélicon. La déesse, dont la chasteté était absolue, vit comme une atteinte à sa pudeur cette indiscrétion de Tirésias. « Athéna lui mit alors les mains sur les yeux et le rendit aveugle » (Apollodore III, 6, 7).

Comme la nymphe Chariclo, mère de Tirésias, faisait partie du cortège divin, elle supplia Athéna de rendre la vue à son fils. La déesse refusa mais consentit à alléger sa sentence. « Elle lui purifia les oreilles, et ce qui lui permit de comprendre parfaitement le langage des oiseaux ; puis elle lui donna un bâton de cornouiller, grâce auquel il marchait comme les gens qui voient » (Apollodore III, 6, 7). Athéna lui concéda également une vie plus longue que le commun des mortels et le pouvoir de garder ses dons aux Enfers.

Cette version est également présente dans l'œuvre de Callimaque et dans celle de Nonnos de Panopolis.

La métamorphose de Tirésias

La deuxième version sur l'origine des dons de Tirésias nous vient d'Ovide. Alors que Tirésias se promenait en forêt, il troubla de son bâton l'accouplement de deux serpents. Aussitôt, il fut transformé en femme. Tirésias resta sous cette apparence pendant sept ans. La huitième année, il revit les mêmes serpents s'accoupler. « Si quand on vous blesse, dit-il, votre pouvoir est assez grand pour changer la nature de votre ennemi, je vais vous frapper une seconde fois. » Et, ainsi, Tirésias redevint un homme.

Quand Jupiter prétendit que la femme prenait plus de plaisir que l'homme à l'acte sexuel et que son épouse Junon prétendit le contraire, les dieux demandèrent l'avis de Tirésias qui avait l'expérience des deux sexes. Tirésias se rangea de l'avis de Jupiter. Il expliqua que si le plaisir de l'acte sexuel était divisé en dix parts, la femme en prendrait neuf alors que l'homme n'en prendrait qu'un. Et Junon, « plus offensée qu'il ne convenait de l'être pour un sujet aussi léger, condamna les yeux de son juge à des ténèbres éternelles ». Jupiter ne pouvait aller à l'encontre de la décision de Junon, alors, pour compenser sa cécité, il offrit à Tirésias le don de divination et une vie longue de sept générations.

D'après la Bibliothèque du Pseudo-Apollodore, Hésiode rapporte un récit semblable.

La jeune fille et Apollon

La dernière version est rapportée par l’évêque du XIIe siècle Eustathe de Thessalonique : dans son commentaire de l’Odyssée], il rapporte un récit attribué à Sostratos. Ce récit, qui aurait son origine dans une élégie hellénistique, raconte que Tirésias naquit de sexe féminin.

Toute jeune fille, elle suscita le désir d’Apollon, et le dieu, en échange de ses faveurs, lui enseigna la musique. Cependant, devenue adulte, Tirésias se refusa à Apollon. Celui-ci la métamorphosa alors en homme pour qu’à son tour elle ressente l’emprise d’Éros.

À partir de cette première métamorphose et après avoir été l’arbitre de la querelle opposant Zeus à Héra sur la question du plaisir dans l’acte sexuel, Tirésias ne subit pas moins de six passages d’un sexe à l’autre.

 

La voyante de Prague

La voyante de Prague (appelée aussi la Sybille de Prague) dont le jour de naissance est inconnu, est morte en 1658.

C’était une orpheline de Bohême qui a voyagé avec des gitans dans toute la Terre Sainte, l'Orient, l'Italie et l'Europe avant de s'installer à Prague à un âge avancé.

Cette voyante a prédit de nombreuses inventions modernes, de même que la fin de cette civilisation.

Ses prophéties ont été écrites par son jardinier.

 

Vate ou Ovate

Le vate, dans la société celtique protohistorique est un membre de la classe sacerdotale, au même titre que les druides et les bardes. Le vate est un devin, il s’occupe plus particulièrement du culte, de la divination et de la médecine. Les femmes participent à cette fonction de prophétie (telles les Gallisenae de l’Île-de-Sein).

Leur nom est un mot d’origine gauloise, qui désigne un devin, un prophète, un oracle. Il correspond au gallois gwawd, et à l’irlandais fàith.

La société celtique se compose de trois classes aux fonctions bien définies :

       La classe sacerdotale qui possède le savoir et fait la loi ; elle administre le sacré et le religieux : il y a le druide, le barde et le Vate.

       La classe guerrière qui gère les affaires militaires sous le commandement du roi

       La classe des producteurs (artisans, agriculteurs, éleveurs, etc.) qui doit subvenir aux besoins de l’ensemble de la société et en priorité ceux des deux autres classes.

Appartenant à la classe sacerdotale, le vate est un druide qui est en charge des domaines de la divination, de la voyance et de la médecine (magique, sanglante et végétale). Ses pratiques divinatoires et prophétiques s’apparentent à une forme poétique (récitations, incantations).

Le Néo-druidisme contemporain, créé au XVIIIe siècle, reprenant les trois spécialités de l’Antiquité, a transformé le mot vate en ovate (irlandais oibid, gallois ofydd, breton oviz), à la suite d'une erreur de compréhension du nom grec d’Ovide.

 

Végoia

Vegoia ou Vegoe, ou encore Begoe, était une sibylle étrusque, celle qui a dicté les lois sacrées du bornage étrusque relatives à l'établissement des limites des champs et des terres des villes.

Selon Servius, on lui devrait un ouvrage sur les foudres.

 

Sepp Wudy

Sepp Wudy naquit en 1870 et mourut en 1915 en Allemagne.

C’était un garçon de ferme, connu comme le « domestique de Frischwinkel », Frischwinkel désignant un groupe de fermes en bohème.

Il avait le don de voyance et a beaucoup raconté sur l’avenir aux agriculteurs qu’il côtoyait. Il leur faisait des remarques étranges. Ses prophéties sont très populaires en bohême.

Comme il le prédit, il mourut pendant la première guerre mondiale lorsqu’il combattait dans l’armée austro-hongroise.

Le poète bohème Hans Watzilk a écrit ses prophéties et les a ainsi transmises pour la postérité. En 1944, il les a remises à l'historien local Paul Friedl.

Il raconte : « Un fermier avait avant la Première Guerre mondiale un serviteur nommé Sepp Wudy, et qui avait le don de double vue. Il prévoyait non seulement les événements qui allaient arriver dans l’avenir proche, mais il donnait également des conseils étranges pour l'avenir, que l’agriculteur avait écrit dans son agenda. »

 

Stalking Wolf

Stalking Wolf est né en 1873, dans une tribu Apache. Il grandit au Nord du Mexique, où il apprit à chasser, traquer et il devint chaman. Son nom de Stalking Wolf lui a été accordé après qu’il été en mesure de traquer un loup, de l’atteindre, puis de le toucher.

A vingt ans, il a été surnommé "grand père" par tous les membres de sa tribu par signe de grand respect pour sa sagesse spirituelle et terrestre.

Par l’intermédiaire de plusieurs visions, il découvrit que son destin était de laisser sa tribu et de parcourir les Amériques à la recherche de vérités spirituelles. C’est une quête qui durera 60 ans.

Ainsi à 23 ans, il quitta sa tribu, et devint un vagabond. Il restait autant que possible dans le désert et évitait l’homme blanc ainsi que les amérindiens des réserves.

Puis il essaya de communiquer son savoir à ceux qui croisaient son chemin, mais les autres manifestaient leur désintéressement à toutes ces choses spirituelles.

A l’âge de 83 ans, découragé et pensant qu’il avait échoué dans sa tâche, il retourna à l’endroit où il avait grandit.

Là, il reçut une vision qui lui ordonnait de se diriger à l’Est, où il trouverait un coyote blanc.

Une autre vision lui montra ce garçon blanc en train d'examiner des fossiles.

Peu après son arrivée dans le New Jersey, il vit cet enfant de sept ans, blanc, ramasser des fossiles.

Stalking Wolf pleura de joie et de soulagement, car il savait désormais que toute sa longue quête n’aura pas été vaine.

Cet enfant est Tom Brown Jr. Pendant 10 ans, il lui enseignera la traque, la chasse et la sagesse spirituelle.

Tom écrira plusieurs livres de cet enseignement sur la nature et le monde spirituel.

Cet enseignement comprend notamment la recherche des vérités spirituelles, les rituels et cérémonies, et les visions de sa quête. Il estime qu’il est important pour chacun de déterminer sa propre vérité et son propre cheminement.

 

Zopyre

Zopyre est un esclave du Ve siècle av. J.-C. originaire de Thrace, contemporain de Socrate. Venu à Athènes, il fut invité à donner son avis sur Socrate. Socrate ressemblait physiquement à un satyre ou à Silène. Un tel visage était moralement scandaleux, car la laideur était considérée par les physionomistes de l’époque comme l’indice de l’intempérance et du vice :

« [...] Ne savons-nous pas le jugement que porta un jour de Socrate le physionomiste Zopyre, qui faisait profession de connaître le tempérament et le caractère des hommes à la seule inspection du corps, des yeux, du visage, du front ? Il déclara que Socrate était un sot et un niais, parce qu'il n'avait pas la gorge concave, parce que tous ses organes étaient fermés et bouchés ; il ajouta même que Socrate était adonné aux femmes ; ce qui, nous dit-on, fit rire Alcibiade aux éclats. »

Cette observation renseigne sur les préjugés qui avaient cours en Grèce sur l’apparence physique, elle donne aussi de précieux renseignements sur le caractère de Socrate grâce à sa réponse rapportée par Cicéron :

« Zopyre, qui se donnait pour un habile physionomiste, l’ayant examiné devant une nombreuse compagnie, fit le dénombrement des vices qu’il découvrait en lui et chacun se prit à rire, car on ne voyait rien de tout cela dans Socrate. Il sauva l’honneur de Zopyre en déclarant que véritablement il était porté à tous ces vices, mais qu’il s’en était guéri avec le secours de la raison. »

Zopyre aurait, selon Aristote, prédit à Socrate une mort violente, « faisait profession de discerner les mœurs des hommes et leur naturel d'après leur corps, leurs yeux, leur visage, leur front ». Or, face à Socrate, il aurait déduit qu'il avait affaire à un homme « stupide et abruti », et aurait même ajouté : porté sur les femmes. Sur ce, Alcibiade aurait éclaté de rire.

© Décembre 2013
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