Le Royaume de Féerie

 

Le royaume de Féerie est un pays que l'on croit imaginaire, enfantin, voire dangereux. Il peut l'être pour certain, mais bien avant que la religion entre dans les maisons européennes, le Petit Peuple avait sa place bien à lui dans le cœur des paysans et même des rois.

 
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Les origines


Depuis le début des temps Féerie est l'objet de spéculation des humains. Que sont les esprits ? D'où viennent-ils ? La mythologie nordique rapporte que les vers sortis du cadavre du géant Ymir se transformèrent en Elfes de la Lumière et Elfes de la Nuit. Les premiers, qui vivent à l'air libre, sont heureux et bienveillants, tandis que les Elfes noirs, qui habitent les profondeurs de la Terre, sont sinistres et malfaisants.

D'un autre côté, la version irlandaise raconte qu'Eve était à la rivière pour laver ses enfants quand Dieu lui a parlé. Dans sa terreur sacrée elle dissimula les enfants encore sales. Dieu lui demanda s'ils étaient tous là et elle répondit que oui. Alors il annonça que ceux qu'elle lui avait dissimulés resteraient hors de la vue des humains. Ces enfants cachés devinrent les Elfes et les Esprits que les Scandinaves appellent le Peuple des Huldre. Les filles de ce peuple sont d'une beauté exceptionnelle mais elles ont une grosse queue comme les vaches, à moins que par derrière elles soient inexistantes, réduites à une façade splendide qui reproduit la tromperie d'où elles sont nées.

Ailleurs on croit que les Elfes sont des anges déchus ou bien des Païens morts sans avoir gagné leur Paradis ni mérité l'Enfer - contraints de vivre éternellement entre les deux, dans les régions crépusculaires du Royaume du Milieu. - Par exemple on pense dans le Derom que les Lutins sont les âmes des enfants non baptisés. Mais ces croyances ne remontent qu'à l'avènement du christianisme, le baptême étant inconnu auparavant, et on ne peut pas leur accorder de crédit. Féerie précède le christianisme de plusieurs millénaires, c'est un monde qui existe de toute antiquité, sous des formes différentes, partout dans le monde, comme le phénomène des Dragons, connus partout avant même que personne n'ait voyagé pour enseigner son existence.

Les habitants de Féerie sont si variés qu'il est difficile de les citer tous ici. La même espèce peut changer de nom d'une région à une autre. Une espèce se fond dans la suivante et comment dire où fini un Lutin et où commence un Bigle. Aucune règle ne régit la terminologie ni aucun aspect de Féerie. Ce monde est à lui-même sa propre loi.

Nous ne tenterons pas non plus de vous faire entrer dans ce monde enchanteur. Personne ne peut vous y faire entrer si ce n'est par votre propre volonté. Le fait est que le peuple de Féerie vous accepte ou ne vous accepte pas en tant qu'un des leurs. En vérité il se peut qu'un mortel parfaitement incrédule soit néanmoins capturé – captivé – par le monde de Féerie et sa finalité. D'autres pourront flâner éternellement dans les clairières embrumées ou chercher quelques êtres mystérieux au fond de leur jardin, sans pour autant y trouver autre chose que la rosée du matin.

Féerie représente la puissance des pouvoirs magiques incompréhensibles pour les humains et par là même hostiles. Ce monde n'a rien à voir en fait avec les contes, légendes et histoires sentimentales qui commencent par "Il était une fois" Et se terminent par "Et ils vécurent heureux !". Aussi charmants que soient ces récits ils ne sont pas le vrai monde de Féerie.

Nous devons toujours garder en tête que si le monde de Féerie dépend largement des humains, les esprits sont des créatures étrangères dont l’éthique et les valeurs sont très loin de celles de l'humanité. Ces êtres ne se sentent pas du tout comme des humains. C'est précisément pour cette raison qu’ils sont la cause de la plupart des troubles qu'ils procurent à l’homme. Toutes les formes de créativité, tous les moments d'émotion intense les attirent.

Féerie est un univers d'enchantements nocturnes, d'une beauté fascinante ou d'une laideur effroyable, de masques d'humour, de méchanceté, de joie et de terreur, d'amour et de tragédie, un univers bien plus riche que ne le laissent croire les contes et légendes. Nous sommes dans un monde où il ne faut entrer qu'avec la plus grande précaution, car les esprits ont par-dessus tout en horreur la curiosité des humains maladroits qui envahissent leur domaine comme des touristes malappris. Soyez donc prudent ! Si le but est enchanteur, le danger est réel.

Notre époque efface tout ce qui pourrait mettre l'homme en rapport avec Féerie. Il convient donc d'étudier cet univers avec une objectivité bienveillante et de mesurer ce qui le rend précieux à l'humanité. 

Source : http://leneda.pagesperso-orange.fr/EtresRoy.html  

 
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Où se trouve ce Royaume ?


Parfois juste au-delà de l'horizon, parfois sous nos pieds. C'est un pays insaisissable. A une époque on pensait que ce royaume avait une position géographique bien précise, même si elle se déplaçait. Les Gallois ont cru qu'elle se trouvait au Nord de leur contrée montagneuse, puis à l'ouest sur une presqu'Île mystérieuse, les rochers embrumés du Pembrokeshire. Plus tard on la croyait sur une Île en mer d’Irlande. Les marins quelques fois longeaient cette Île et certains même y débarquaient mais disparaissaient de manière inexplicable. On disait aussi que les esprits habitant ce royaume avaient pour coutumes de se rendre sur les marchés de Laugharne et de Milford Haven. Les Irlandais, pour qui cette Île fantôme se situait à l'ouest, l'appelaient Hy Breasail. Pour les Anglais il s'agissait de l'Île de Man, et de cette Île nous vient de nombreux récits elfiques.

Une des plus célèbres légendes de Féerie est celle décrivant le récit du Roi Arthur (Roi couronné en Féerie) qui fut apporté là, mortellement blessé, pou y être soigné par quatre reines des Fées. On pense qu'Arthur repose encore là-bas au milieu de ses chevaliers, au cœur d'une colline enchantée, plongé dans un profond sommeil. Que menace la ruine et il s'éveillera à nouveau pour régner sur ces terres.

Les esprits se donnent beaucoup de mal pour protéger leur maison et leur or. Les chercheurs de trésors qui fouillent leurs collines en sont prévenus par des cris étranges, des bruits menaçants et des tempêtes soudaines. S'ils négligent ces avertissements, ils subiront les coups du mauvais sort, la ruine et la mort seront leurs seules récompenses. Le révérend F. Warne rapporte dans ses "comptes rendus" (Somerset, 5 i 30 ff) de 1854, comment certaines personnes, désireuses de trouver un trésor dans une colline connue dans le Somerset sous le nom de Château-Neroche, "violèrent" le sol sacré de cette colline mystérieuse. Mais avant qu'ils eussent trouvé la moindre pièce, ils furent pris d'une peur panique, renoncèrent à leur entreprise présomptueuse, et, chose étonnante et terrible, on raconte "qu'un mois après le commencement de leurs travaux, chacun paya de sa vie cette témérité, que ce fut par accident, par mort subite ou par une fièvre dévorante. "
Une règle d'or : ne jamais accepter de boisson ou de nourriture sous peine de se retrouver pour toujours en esclavage. Il y a un rapport curieux entre Glastonbury Tor au Pays de Galles, Gwyn Ap Nudd, genre de roi elfique et Avalon du roi Arthur : c'est que l'Arbre Sacré dont on prétend qu'il naquit du bâton de Joseph d'Arimathie était une aubépine. C'est également l'arbre sacré des Fées. Des aubépines sur une colline indiquent presque sûrement qu'elle est habitée par des Fées.

En fait, le pays de Féerie peut apparaître n'importe où ! Ses frontières nous entourent, faites de crépuscule et de brume, de chimères et lueurs.

 
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Les Îles de Féerie


Ces Îles sont un des thèmes qui reviennent le plus souvent dans la mythologie européenne. Elles se trouveraient dans les mers occidentales, au-delà du soleil couchant. Les Irlandais semblent connaître un plus grand nombre d'Îles, ou de noms pour ces Îles, que tous les autres peuples. Les plus réputés sont Tir Nan Og, le pays de la Jeunesse ; Tirfo Thuinn, le pays Sous-Les-Vagues ; Tir Nam Beo, le pays des Vivants ; Tirn Aill, l'autre monde ; Mag Mor, la grande Plaine ; Mag Mell, la Plaine du Plaisir ; Tir Taingire, la Plaine du Bonheur.

Ces îles, qu'elles soient la demeure des Elfes, des dieux ou des morts, sont des lieux de bonheur, d'abondance et de Paix. Il y règne un éternel printemps, pas de vieillesse, pas de maladies, pas de travail, car tout y pousse à loisir, sans labours ni semailles et les arbres portent des fruits en toute saison.
C'est à Tir Nan Og que s’enfuirent les Tuatha de Danann devant l’avance des Milésiens. Cette terre leur apporte tout ce qu'ils peuvent souhaiter. Ils passent leurs jours à faire des banquets, à chasser, à s'aimer et écouter de merveilleuses musiques. Ils peuvent même donner libre cours à leur passion des batailles, car ceux qui meurent au combat se relèvent le lendemain sans aucune blessure.

Certaines de ces Îles dit-on, flottent, d'autres sont submergées et ne viennent à la surface des eaux que la nuit. D'autres encore ne viennent en surface qu'une fois tous les sept ans. Pour que ces Îles restent en surface il faut parait-il y poser le fer ou le feu. C'est ainsi que Hy-Breasail est émergée depuis qu'on y lança une flèche enflammée. Elle se dérobe encore quelques fois à ceux qui la cherchent, même si les premières cartes l'ont indiquée et que plusieurs expéditions importantes ont été lancées par les marchands de Bristol, pour la récupérer. On lui accorde généralement une forme circulaire divisée en deux par un large fleuve, ce qui n'est pas très éloigné de la description que Platon fit d’Atlantide.

Beaucoup d'histoires courent sur ces Îles fantastiques, comme par exemple celle que visita Mael Duin : l'une était supportée par une jambe qui s'enfonçait au fond de l'eau, une autre se trouvait plusieurs mètres au-dessous de l'eau qui faisait autour d'elle de hautes falaises liquides ; d'autres encore étaient peuplées de bêtes monstrueuses ou couvertes d'édifices extravagants.

Le Roi Arthur visita plusieurs de ces Îles grâce à son navire magique, le Prydwen, et, si ces visions surréelles sont à l'évidence des inventions poétiques, on peut affirmer maintenant que l'étrange récit du voyage de Saint Brendan et de sa découverte de l’Île de Brendan est fondé sur des faits réels.

La légende d’Oisin
Finn, le chef des légendaires guerriers Fenians, en Irlande, avait un fils, Oisin, l'un des rares mortels à être invités sur Tir Nan Og. Un jour que les Fenians étaient à la chasse, une très belle dame s'approcha d'eux. C'était Niamh aux cheveux d'Or, la fille de Manannan. Parmi les chasseurs elle choisit Oisin pour en faire son amant. Elle l'invita à monter sur la croupe de son destrier, puis elle gagna la mer et chevaucha ensuite sur les crêtes des vagues vers l'Île enchantée de Tri Nan Og, "la plus merveilleuse contrée et la mieux prisée qui soit sous le soleil". Au cours de leur voyage, des spectacles merveilleux s'offrirent à leurs yeux, des palais enchantés s'élevaient à la surface des eaux. Dans l'un de ceux-ci, Niamh demanda à Oisin de délivrer une demoiselle des Tuatha de Danann qui était prisonnière de Fomor, un démon des profondeurs marines. Oisin combattit Fomor et libéra la fille.
Ils atteignirent bientôt le pays de la Jeunesse où Oisin vécut avec son amante pendant trois siècles avant de se souvenir de sa patrie et des Fenians. Soudain l'envie de les revoir le prit et il demanda la permission de retourner sur sa terre natale. Niamh lui fournit pour le voyage un cheval enchanté, disant qu'à aucun prix ses sabots ne devaient toucher le sol. Oisin jura d'y prendre garde et s'élança vers l'Irlande. Mais une fois rendu, il s'aperçut que rien n'était comme dans son souvenir : Finn et les Fenians n'étaient plus qu'une légende, la bataille de Gabhra avait eu lieu et Saint Patrick avait converti le pays. Même les hommes lui semblaient différents, plus petits, presque nains comparés à ceux qu'il avait connus. Oisin aperçut trois de ces hommes qui s'acharnaient à soulever une grosse pierre. Il se pencha pour les aider d'une main, mais la sangle dorée de sa selle se rompit et il tomba à terre. Aussitôt le cheval disparu et Oisin se transforma en un vieil homme aveugle.
Nombre de ballades racontent comment Saint Patrick découvrit Oisin gisant sur le sol, vieux et impuissant. Le Saint l'emmena chez lui et s'appliqua à convertir Oisin au christianisme en lui décrivant le paradis que son repentir lui ferait gagner. Mais Oisin lui répondit qu'il ne concevait pas un paradis qui ne tiendrait pas en honneur les Fenians désireux d'y entrer, ni un dieu qui ne serait pas fier de compter Finn parmi ses amis. Et même si c'était possible, à quoi ressemblerait une vie éternelle où on ne pourrait ni chasser ni faire la cour aux belles dames ? Il préférait cet enfer dont ses compagnons les Fenians, d'après Saint Patrick, subissaient les tortures, et mourir comme il avait vécu.

 
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Ses habitants


Les habitants de ce royaume se partagent, selon leur habitat, en espèces différentes. S'il existe des esprits solitaires et isolés, beaucoup d'Elfes des campagnes vivent dans les forêts (souvent ils adoptent un arbre. De ce fait l’arbre et son hôte deviennent synonymes), dans les prairies, les collines et les grottes à flan de montagne. Il y en a (les esprits aquatiques) qui vivent dans les Îles enchantées, dans les domaines sous-marins, dans les mers, les lacs, les rivières. Enfin il y a les esprits domestiques ; ceux qui hantent les maisons (Farfadets et autres).

Les modes de vie diffèrent également qu'il s'agisse de familles resserrées sur elles-mêmes, de communautés organisées hiérarchiquement (souvent installées dans les collines creuses) ou d'esprits indépendants et solitaires.

Les souterrains, les catacombes et les anciennes carrières sont un endroit de prédilection pour les esprits. En Gaélique, Elfe se dit Sidhe, le peuple des collines creuses. La nuit ces collines sont souvent illuminées par une nuée de lucioles étincelantes. Parfois la colline toute entière s'élève sur des colonnes et on voit les lumières de Féerie se former en procession et se diriger vers une autre colline. La tradition dit que c'est le jour de la Saint-Pierre-aux-Liens (le 7 août) qu'apparaît ce phénomène. Sur l'Île de Man c'est le 11 novembre que les esprits les plus redoutables (les Sangres) choisissent pour déplacer leur demeure. Le sage s'abstient de voyager cette nuit là.

Chaque colline a son Roi et sa Reine, qui en général rendent allégeance à un Grand Roi. Le plus connu, le Roi Obéron de la légende moyenâgeuse, doit sa petite taille à un mauvais sort qu'il reçut à sa naissance.
Il n'est pas recommander d'empiéter sur les collines des esprits, mais les observateurs discrets ne rencontrent pas d'objection et leur amitié peut même trouver sa récompense. Si les Elfes hésitent à sortir de leur demeure, on peut en découvrir l'entrée en faisant 9 fois le tour de la colline par nuit de pleine lune. La porte apparaîtra alors clairement. Ceux qui n'osent pas pénétrer dans la demeure pourront coller leur oreille au sol et entendre les échos des réjouissances de ce petit monde.
Les sorcières se retrouvent souvent sur les collines des Fées. C'est l'une des nombreuses accusations lancées contre elles dans les procès de sorcellerie au 18ème siècle. Isobel Qowdie avoua en 1662 avoir reçu "là-bas de la viande, des mains de la Reine des Fées, plus qu'elle n'en pouvait manger".

Les collines creusent servent de maison mais aussi de cachette pour l'or, de même que de cimetière pour les Fées. Nous avons vu déjà la tombe du Roi Arthur. Un autre roi, le Roi Sil, est encore à cheval dans son armure dorée, au plus profond de la colline de Silbury, dans le Wilshire. La colline des Goblins, Bryn yr Ellyllon, près de Mold, dans le Clyd Flint, est hantée par des personnages en armures dorées. Des fouilles ont été effectuées en 1833 et ont permis la mise à jour d'un squelette ceint d'un corselet en or.

 
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Leur apparence


Il est très difficile de généraliser sur leur apparence, mais nous savons que, lorsqu'ils ne sont pas nus, on les voit le plus souvent porter des habits verts ou des chapeaux rouges, ornés parfois d'une plume de hiboux. Les Tylwyth Teg du Pays de Galles sont blonds et vêtus de blanc, les Silkies du nord de l'Angleterre ont des habits de soie blanche. Les esprits solitaires les plus rustiques se protègent avec ce qu'ils ont sous la main, mousse ou feuilles mortes.

 
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Leurs us et coutumes


Les habitants de Féerie sont de tempérament complexe et leur conduite est dictée par des règles très éloignées des nôtres. Quel que soit leur taille, leur aspect ou leur caractère, la plupart des esprits possèdent des pouvoirs magiques. Ainsi, plus on en sait sur leur compte, plus on a de chance de sortir indemne d'une rencontre avec eux. Quelles que soient les relations qu'on entretient avec les esprits, l'attention et le respect qu'on leur témoigne sont de la plus grande importance. Un rien suffit pour qu'ils se sentent offensés et malheur à celui qui croît pouvoir prendre quelque liberté.

Les esprits ont le pouvoir de se rendre invisibles à volonté aux yeux des mortels ; ils peuvent même être simultanément visibles pour l'un et invisibles pour un autre. Cela dit, on peut parfois les observer à leur insu, quand ils travaillent ou se distraient. C'est alors que les humains les découvrent grâce au hasard ou à leur volonté de les surprendre par tous les moyens. L'heure est déterminante. La plupart des observations ont lieu à midi, quand le soleil est au zénith, à minuit et aux heures crépusculaires qui précèdent l'aube ou la tombée de la nuit. Mais c'est à l'aube seulement que les mortels peuvent échapper au sort jeté par l'un d'eux.

Le 1er mai (qui célèbre le retour du solstice d'été) la nuit du 21 juin et celle de la Toussaint (nuit du nouvel an pour les Celtes), sont des dates particulièrement favorables. La notion de transition joue autant lorsqu'il s'agit des individus. C'est pourquoi les enfants en pleine croissance, et notamment les jeunes filles juste avant la puberté, ont beaucoup plus de chance que les adultes de voir le petit peuple. Dans ces conditions, des parents bien avisés n'oublieront pas, le 1er mai, de garnir les vêtements de leurs enfants de clochettes ou des guirlandes de pâquerettes afin d'écarter la menace des esprits.

Les esprits, en général, n'aiment pas être surpris par les humains, et il faut avoir l'œil aux aguets car les petits êtres s'éclipseront au premier regard.

Quelque part en Pays de Galles, il existe un mètre carré de gazon qui a la propriété, quand on y pose le pied, d'offrir une brève vision de Féerie. Mais le secret est si bien gardé qu'on ne peut le découvrir deux fois de suite. Le trèfle à quatre feuilles peut aussi ouvrir une fenêtre sur Féerie.

 
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Leur nourriture


Ces êtres ne mangent que les aliments les plus naturels. Nous savons qu'ils cuisent des pains et des gâteaux de belle farine entière, (qu'ils offrent parfois à des humains serviables ou bien intentionnés), qu'ils aiment à boire le lait directement du pis des vaches (surtout les vaches des humains et sans leur permission), et qu'ils acceptent volontiers comme gage les fromages et les laitages (s'ils ne se sont pas déjà servis eux-mêmes).

Mais, qu'il soit question de nourriture ou de tout autre aspect de leur vie, il faut toutefois se demander ce qui est vrai et ce qui n'est que charme. Qui peut savoir au juste si tel gobelet d'argent rempli d'un hydromel exquis n'est autre qu'un gland plein d'eau croupie, si ce banquet royal dont les tables plient sous le poids des mets les plus fins, n'est rien que feuilles mortes et champignons des bois ?

Une chose est sûre : leurs aliments, comme leurs baisers, ont un pouvoir particulier sur les humains. A peu d'exception près l'imprudent qui cède à la tentation se retrouvera éternellement captif au domaine des esprits.

 
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La capture


Il est arrivé parfois qu'un de ces petits êtres soit capturé par des humains. Malheureusement, ce sont toujours les plus inoffensifs et les plus vulnérables, et presque toujours ils se languissent et meurent en captivité lorsque la fuite est impossible. 

 
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