Quelques légendes d’Ondines
Une légende dit que jadis, au
matin du jour de l'an, une porte s'ouvrait dans un rocher au bord d'un lac du
Pays de Galles et ceux qui osait y entrer découvrait un passage secret menant à
une petite île au milieu des eaux. Ils retrouvaient alors dans un merveilleux
jardin habité par des Ondines qui leur faisaient fête, leur offraient toutes
sortes de fruits et de fleurs et leur faisaient entendre une musique
délicieuse. Les Ondines révélaient à leurs visiteurs mille secrets étonnants et
les invitaient à rester à leur gré. Néanmoins, l’île devait rester ignorée et
rien ne pouvait être emporté. Un jour il arriva qu’un de ces visiteurs mit dans
sa poche une fleur qu’on lui avait offerte, croyant qu’elle lui porterait
chance. Mais à l’instant précis où le voleur mit le pied sur la terre « profane
», la fleur disparut et l’homme perdit connaissance. Les Ondines firent leurs
adieux aux autres visiteurs avec leur courtoisie habituelle, et depuis ce jour
la porte du jardin merveilleux est à jamais fermée.
Une autre légende bien connue
conte l’aventure d’un jeune homme qui faisait paître son troupeau au bord d’un
petit lac dans la région des montagnes Noires. Un jour il vit sur les eaux du
lac, la plus enchanteresse des créatures qui ramait lentement de-ci, de-là dans
une barque dorée. Il éprouva aussitôt un grand amour et lui offrit un peu du
pain qu’il avait apporté de chez lui pour son repas de midi. Elle répondit que
le pain était trop dur et disparut dans les profondeurs du lac. Le lendemain,
la mère du jeune homme lui donna un peu de pate non cuite qu’il offrit à
l’Ondine, mais elle lui répondit que c’était trop mou et disparut une fois
encore. Le troisième jour, sa mère lui donna du pain à peine doré, et elle
l’accepta. Mais il y eut tout à coup trois personnages surgis des eaux : un
vieil homme escorté de deux jeunes filles, aussi belles l’une que l’autre.
Elles étaient jumelles et leur père dit au jeune homme qu’il lui donnerait la
fille qu’il aimait s’il était capable de la désigner. Le paysan, désespéré,
allait abandonner quand l’une d’elles eut un léger mouvement du pied ; il
reconnut sa pantoufle et ainsi gagna sa main. L’Ondine reçut en mariage une
fort belle dot et ils furent très heureux ensemble. Mais on avait prévenu le
jeune homme qu’il perdrait sa belle épouse s’il la frappait trois fois sans
raison, et il se trouvait que malgré leur bonheur indiscutable, l’Ondine avait
parfois des manières étranges de son peuple : elle pouvait pleurer à un
mariage, de même que rire et chanter aux funérailles d’un enfant, et cela fit
que son mari bien-aimé lui en fit trois fois le reproche d’une tape plus tendre
que violente, mais qui suffit néanmoins à les séparer. Elle ne délaissa pas
pour autant ses fils et leur apprit les secrets de nombreuses guérisons si bien
qu’ils devinrent des médecins célèbres.
Ondine est l'héroïne d'une
légende alsacienne. À sa naissance toutes les fées du voisinage sont réunies
autour de son berceau et lui offrent des qualités nombreuses. La fée qui est sa
marraine lui offre notamment une constance exceptionnelle. Un jour, elle est
enlevée par un jeune seigneur qui réussit à se faire aimer d'elle au point
qu'elle refuse de le quitter pour aller voir sa mère malade. Pour punition, sa
marraine la condamne à toujours aimer le seigneur quoi qu'il fasse. Celui-ci,
fatigué d'elle, fait semblant de la croire infidèle. Il dit qu'il ne la croira
que si elle va remplir un vase énorme à la source du Niddeck. Après trois jours
de marche en portant ce poids énorme Ondine épuisée tombe dans l'eau en
remplissant son vase. La fée sa marraine arrive à son secours et pour lui
éviter de continuer à souffrir à cause du châtelain, la transforme en nymphe
protectrice des eaux du Niddeck. Depuis, les jours d'orage, on la voit
apparaître dans les vapeurs des eaux de la cascade.
Une autre version de la légende
raconte qu'elle est une nymphe et qu'elle tombe amoureuse d'un beau chevalier.
Elle est autorisée à vivre avec lui, mais s'il lui est infidèle, il meurt, et
c'est ce qui arrive.