Les procès de Bamberg
Les procès de Bamberg, qui eurent
lieu entre 1626 et 1631, sont parmi les affaires les plus célèbres dans
l'histoire de la sorcellerie en Europe. Ils aboutirent à l’exécution de 300 et
600 personnes.
Le secteur avait été dévasté par
la guerre de Trente ans et des conflits dans l'Empire romain chrétien, aussi
bien qu'une série de mauvaises récoltes et de famines. Plutôt que de blâmer les
politiciens, les gens cherchèrent des explications surnaturelles et les
accusations de sorcellerie proliférèrent. Bamberg en ce temps-là était un petit
état gouverné par le Prince Évêque Johann Georg Fuchs von Dornheim qui prit le
rôle principal dans les persécutions : il gagna le surnom Hexenbischof ou
"l'Évêque des sorcières". Il fut aidé par l'évêque Forner qui écrivit
un livre sur le sujet. Le prince évêque construisit "une maison de
sorcière", complétée avec une chambre de torture ornée de textes bibliques
appropriés. Les procès de Bamberg furent décrits comme probablement les plus
mauvais de la période.
Le chancelier de l'évêque, le
docteur Haan, fut brûlé pour avoir montré une clémence soupçonneuse comme juge.
Il avoua avoir vu cinq bourgmestres de Bamberg au sabbat et ils furent aussi
dûment brûlés : un d'entre eux était Johannes Junius, dont le témoignage sous
la torture à laquelle il fut exposé devint célèbre.
Source : Wikipedia (en)
Le procès d'Ellwangen
Le procès d’Ellwangen a eu lieu
entre 1611 et 1618. Il fut précédé par un premier procès en 1588. Le premier
procès mena à la mort de 17 à 20 personnes et le deuxième mena à la mort de 430
personnes. Ce premier procès d’Ellwangen fut utilisé comme un modèle pour les
procès de Bamberg, de Würzburg et d’Eichstätt, qui suivirent dans les années
1620.
Le procès se produisit dans un
secteur religieusement instable et fut à l'initiative des autorités. En avril
1611, une femme fut arrêtée et accusée d'avoir injurié la communion. Sous la
torture, elle fut pressée d’admettre le métier de sorcière et de désigner ses
complices. Les complices présumés ou arrêtés et, à leur tour, durent
obligatoire avouer et désigner leurs complices. Le Prince l'Évêque forma une
commission et changea la loi, d’ouvrir plus facilement des procès. En 1618, les
procès menèrent à un déséquilibre démographique, une économie instable et un
manque de confiance sur le système légal.
Le dernier procès à Ellwangen fut
en 1694.
En 2001, un mémorial a été posé
pour les victimes du procès d’Ellwangen.
Source : Wikipedia (en)
Le procès de Fuersteneck
La ville de Fuersteneck, près de
Grafenau en Bavière, fut le lieu d'un procès en 1703. Un rapport du procès a
été obtenu du presbytère de Röhrnbach.
Afra Dickh ou Afra Dick était une
servante à la ferme de Frueth à Wittersitt. Les accusations portées contre elle
étaient empoisonnement, confusion des gens et des animaux, association à
d'autres sorcières et transactions avec le diable. Les co-accusées étaient une
bergère de 13 ans Maria, qui était aussi servante dans la même ferme et Maria
Kölbl la veuve du fermier âgée de 15 ans originaire de Neidberg près de
Ringelai.
À cause de la magie, Afra Dickh
fut pendue par le bourreau Sebastian Fleischmann de Passau le 1 juin 1703, sur
la place d'exécution à Fürsteneck près de Perlesreut puis son corps brûlé
jusqu’aux cendres avec 30 blocs de bois et 40 livres de lancement.
Source : Wikipedia (en)
Les procès de Fulda
Les procès en sorcellerie de
Fulda en Allemagne dans les années de 1603 à 1606 aboutirent à la mort
d'environ 250 personnes.
Le Prince-Abbé Balthasar von
Dernbach ordonna des procès en sorcellerie après qu'il ait retrouvé le pouvoir
en 1602 suite à un exil de plus de vingt ans et qu’il présida avec son bras
droit Balthasar Nuss, qui le suivit pendant son exil et fut ensuite nommé
Zentgraf de Hofbieber et Malefizmeister. Les enquêtes débutèrent en mars 1603
suivies des arrestations. Une des premières victimes fut la bien connue Merga
Bien.
Les chasses aux sorcières
cessèrent après la mort du Prince-Abbé le 15 mars 1605. Balthasar Nuss fut
emprisonné et accusé de s'être enrichi. Il resta en détention préventive
pendant 13 ans. L'université d'Ingolstadt décida alors de le condamner et il
fut décapité dans 1618.
Source : Wikipedia (en)
Les procès de Trier
Les procès de Trier qui eurent
lieu entre 1581 et 1593 furent les plus grands procès de l'histoire européenne.
Les persécutions commencées dans le diocèse de Trier en 1581 atteignirent la
ville même en 1587 et menèrent à la mort d'environ 368 personnes. Ce chiffre
correspond aux seuls exécutés dans la ville mais le nombre réel en comptant
ceeux du diocèse fut bien plus grand encore ; certains suggérèrent jusqu’à 1000
personnes.
En 1581, Johann von Schönenberg
fut nommé archevêque du diocèse indépendant de Trier. Il admirait énormément
l'ordre des Jésuites et ses convictions. Il ordonna donc l'épuration de trois
groupes du diocèse : d'abord il délogea les Protestants puis virent les Juifs
et enfin les sorcières. Il fut l'un des responsables des massacres de Trier
qui, à cause de ses initiative, appui et soutien, devint "d'une importance
tout à fait unique dans l'histoire de la sorcellerie."
Le début des persécutions fut
décrit postérieurement par un témoin oculaire.
Comme l'on croyait que la
stérilité des terres survenue au cours plusieurs années consécutives fut causée
par des sorcières avec la malice du Diable, le pays entier décida d’exterminer
les sorcières. Ce mouvement fut promu par plusieurs fonctionnaires, qui
espéraient retirer quelques richesses des persécutions. Et alors, de cour en
cour, partout dans les villes et les villages de tout le diocèse, se
précipitèrent des accusateurs spéciaux, des inquisiteurs, des notaires, des
jurés, des juges, des constables, traînant en procès et soumettant à la torture des personnes des
deux sexes et les brûlant en grand nombre. Aucun de ceux accusés ne fut épargné
même les notables de la ville de Trier. Deux juges, deux Bourgmestres,
plusieurs Conseillers et Juges associés, des universitaires en droit canon de
diverses églises, des prêtres, des doyens ruraux furent balayés par ces procès.
Jusqu'ici, jamais la folie de la populace ni des cours n’eut une telle soif
pour le sang et l’argent au point qu’il ne se trouva personne qui ne fut sali
par de quelconques soupçons.
Entre 1587 et 1593, 368 personnes
furent brûlées vives pour sorcellerie dans vingt-deux villages et en 1588, deux
villages furent laissés avec seulement un habitant féminin dans chacun. Les
victimes étaient des gens des deux sexes, de tous âges et de toutes classes ;
parmi les victimes, 108 furent des hommes, des femmes et les enfants de la
noblesse et aussi des personnes ayant des positions dans le gouvernement et
l'administration.
En attendant les notaires, les
copistes et les aubergistes devinrent riches. Le bourreau montait un pur-sang,
comme les nobles de la cour et allait vêtu d'or et d'argent ; son épouse
rivalisait avec des nobles dames par la richesse de ses atours. Les enfants de
ceux reconnus coupables et punis furent envoyés en exil et leurs biens
confisqués. Une sinistre peste ou un envahisseur encore plus impitoyable
auraient eu peine à ravager le territoire de Trier plus que ces procès et ses
persécutions : pourtant nombreuses étaient les raisons de douter que tous
étaient vraiment coupables. Cette persécution dura pendant plusieurs années et
certains de ceux qui présidèrent aux procès glorifièrent la multitude des
bûchers auxquels des êtres humains étaient donnés aux flammes.
Une des victimes, Dietrich Flade,
recteur de l'université et juge en chef de la cour électorale, s’opposa aux
persécutions. Il doutait de l'utilisation de torture et traitait l'accusé
doucement et par conséquent il fut arrêté, torturé, étranglé et brûlé ; ce qui
rendit les procès encore plus terrifiants car plus personne n’osa s’opposer aux
persécutions. L'Archevêque avait un grand nombre de collaborateurs pour
participer aux massacres, comme son évêque Peter Binsfeld, dont les
instructions sur le sujet, publiées entre 1589 et 1591, furent utilisées.
Avec les bûchers qui
persistaient, les gens s’appauvrirent et les autorités décidèrent d’appliquer
des plafonds pour les honoraires et les dépenses d'examens et des examinateurs.
Soudainement l'ardeur des persécuteurs s’éteignit.
Cornelius Loos, un professeur de
chaire de l'université essaya aussi de protester contre l'hystérie massive
ambiante. Echouant devant les autorités, il écrivit un livre pour exposer son
avis, mais le manuscrit fut confisqué et Cornelius Loos arrêté. Il fut présenté
au printemps 1593 devant les dignitaires d'église rassemblés et se renia. Cette
renonciation fut préservée par le Jésuite Delrio et publiée en 1599-1600 dans laquelle Delrio
décrivit :
Moi, Cornelius Losæus Callidius,
né en la ville de Gouda en Hollande, mais maintenant (à cause d'un certain
traité Sur la
Sorcellerie Banale et Fausse, imprudemment et
présomptueusement écrit sans la connaissance et la permission des supérieurs de
cette place, montré par moi à d'autres et ensuite envoyé pour être imprimé à
Cologne) arrêté et emprisonné au monastère impérial de St. Maximin, près de
Trier, sur ordre du seigneur le Plus Vénérable et le plus illustre, le Nonce
Papal, Octavius, Évêque de Tricarico : Tandis que je suis informé de la sûreté
que dans le livre susmentionné et aussi dans certaines de mes lettres sur le
même sujet envoyées clandestinement au clergé et au conseil municipal de Trier
et à d'autres (dans le but de gêner l'exécution de justice contre les
sorcières, mâle et femelle), contenant beaucoup d'articles qui sont non
seulement faux et scandaleux, mais aussi soupçonnés d'hérésie et du crime de
trahison, comme étant séditieux et imprudents, contre l'avis commun de
décisions et les bulles d'enseignants théologiques et les décisions et les
bulles des Pontifes romains Suprêmes et contrairement à la pratique et aux lois
et aux lois des magistrats et des juges, non seulement de cet Archidiocèse de
Trier, mais d'autres provinces et des principautés, je révoque donc vraiment,
condamne, rejette et désavoue les articles mentionnés, dans l'ordre dans lequel
ils sont ici joints :
1. En premier lieu, je révoque,
condamne, rejette et censure l'idée (que tant dans des mots que dans l'écriture
j'ai souvent et devant beaucoup de personnes obstinément affirmé et que j'ai
voulu être la tête et le front de cette discussion) que les choses qui sont
écrites du transport physique des sorcières, mâle et femelle, sont en tout
imaginaires et doivent être estimées comme une superstition vide ; [et cela
j'abjure] tant parce qu'il s’agit d'hérésie que parce que cet avis donne
matière à sédition et de là aux goûts du crime de trahison.
2. Pour (et cela en second lieu
j'abjure), dans les lettres que j'ai clandestinement envoyées aux personnes
diverses, j'ai obstinément, sans raisons solides, présumé contre la
magistrature que le vol [aérien] des sorcières est faux et imaginaire ;
l'affirmation, de plus, que les créatures misérables sont contraintes par la
sévérité de la torture à avouer les choses qu'elles n'ont jamais faites et que
par la boucherie cruelle le sang innocent a coulé qu’un nouvel or d'alchimie et
un argent a été frappé par du sang humain.
3. Par ceux-ci et par d'autres
choses de même sorte, en partie dans des conversations privées parmi les gens,
en partie dans des lettres diverses adressées tant aux magistratures, j'ai
accusé de tyrannie à leurs sujets les supérieurs et les juges.
4. Et par conséquent, attendu que
l'Archevêque le Plus Vénérable et le plus illustre et le Prince-Électeur de
Trier permettent non seulement aux sorcières, mâle et femelle, d’être soumis
dans son diocèse à la punition méritée, mais ont aussi prescrit des lois
réglant la méthode et les dépenses de procédure juridique contre les sorcières,
j'ai avec une audace insouciante tacitement insinué l’accusation de tyrannie
contre l'Électeur susmentionné de Trier.
5. Je révoque et condamne, de
plus, mes conclusions suivantes : qu'il n'y ait aucune sorcière qui renonce à
Dieu, paie l'adoration au Diable, apporte des tempêtes avec l'aide de Diables
et fait d’autres choses, mais que toutes ces choses sont des rêves.
6. Aussi, que cette magie (magia)
qu’on appelle la sorcellerie (maleficium), magiciens (de rois mages) des
sorcières (malefici) et que le passage des Saintes Ecritures, "Vous ne
souffrirez pas qu’une sorcière vive" (Maleficos non patieris vivere), doit
être compris par ceux qui par une utilisation naturelle de poisons naturels
infligent la mort.
7. Qu’aucun contact n’a été ou
peut exister entre le Diable et un être humain.
8. Que ces diables n'ont pas de
corps.
9. Que la vie d’Hilarion écrit
par St. Jérôme n'est pas authentique.
10. Qu'il n'y a aucune relation
sexuelle entre le Diable et les gens.
11. Que ni diables ni sorcières
ne peuvent lever des tempêtes, des pluies torrentielles, des averses de grêle,
et ainsi de suite et que les choses ont dit de ceux-ci sont de simples rêves.
12. Qu’un esprit ou forme ne peut
pas être vu par l'homme.
13. Qu'il est impétueux
d'affirmer que quoi que les diables peuvent faire, les sorcières peuvent aussi
le faire par leur aide.
14. Que l'avis qu'un démon
supérieur peut chasser un inférieur est faux et déroge au Christ.
15. Que les Papes dans leurs
bulles ne disent pas que les magiciens et les sorcières commettent de telles
choses (comme sont mentionnées susdits).
16. Que les Pontifes romains
aient accordé le pouvoir d'engager des poursuites contre des sorcières, de peur
d’être à leur tour injustement accusés de magie, de même que certains de leurs
prédécesseurs en avaient été justement accusés.
Ces affirmations, en toute ou
partie, avec beaucoup de calomnies, mensonges, et flagorneries, envers la
magistrature, tant laïque qu'ecclésiastique, avec rancune, immodestement et
faussement présenté, sans cause, avec lesquelles mes écritures sur la magie
grouillent, je, expressément et délibérément par la présente, condamne, révoque
et rejette, priant sincèrement le pardon de Dieu et de mes supérieurs pour ce
que j'ai fait et promettant solennellement que dans l'avenir je, ni en parole,
ni par écrit, seul ou par d'autres, en n'importe quelle place il peut m'arriver
d’être, d’apprendre, de promulguer, de défendre ou d’affirmer n'importe
laquelle de ces choses. Si je faisais le contraire, je me soumets à dater de ce
moment, comme si c'était maintenant, à toutes les pénalités de la loi contre
des hérétiques, des « récusateurs », des contrevenants séditieux, des traîtres,
des médisants, des flagorneurs, qui ont été ouvertement reconnus coupables et
aussi à ceux prescrits comme parjures. Je me soumets aussi à la correction
arbitraire, tant par l'Archevêque de Trier que par des autres magistrats sous
qui il peut m'arriver de demeurer et qui peuvent certifier de ma rechute et de
ma foi brisée, qu'ils peuvent me punir selon mes errances, dans l'honneur et la
réputation, la propriété et la personne.
Pour témoignage de tout ce que
je, de ma propre main, ai signé ma renonciation des articles susmentionnés, en
présence de notaire et des témoins.
CORNELIUS LOOSÆUS CALLIDIUS
Et certifié
Fait dans le Monastère Impérial
de St. Maximin, à l'extérieur des murs de Trier, dans la chambre de l'abbé, en
présence des Vénérables et Éminents, Peter Binsfeld, Évêque d'Azotus, Vivaire
Général des questions spirituelles du Plus Vénérable Archevêque de Trier et
Reinerus, abbé de susmentionné monastère, Bartholomæus van Bodeghem, de Delft,
J. U. L., Fonctionnaire de la Cour Ecclésiastique de Trier, Georgius von
Helffenstein, Docteur en Théologie, Doyen de l'Église Collégiale de St. Simeon
de la ville de Trier et Joannes Colmann, J. U. D., Droit Canon de susmentionnée
église et Porteur de cachet de la
Cour de Trier, etc, l'année de Notre seigneur 1592 encore
Trev…
Source : Wikipedia (en)
Le premier procès de Wiesensteig
Le procès de Wiesensteig eut lieu
entre 1562 et 1563. Il mena à l'exécution de 67 femmes. Il fut décrit comme le
premier des procès en Allemagne et le point de départ des grandes chasses aux
sorcières européennes. Le procès inspira un livre populaire : « des tours des
Démons », qui fut imprimé en latin entre 1562 et 1583 et traduit au français en
1565. Il fut enregistré en 1563 dans une brochure appelée "les Actes vrais
et horrifiants de 63 Sorcières".
Au milieu du 16ème
siècle, Wiesensteig souffrait de trouble religieux, de la guerre, de sévères
averses de grêle et d’épidémies. Le dirigeant de la ville, le Comte Ulrich von
Helfenstein, commença à blâmer les sorcières des malheurs de la ville.
Le 3 août 1562, une sévère averse
de grêle frappa la ville et les dégâts furent vastes. En deux ou trois jours,
Von Helfenstein arrêta plusieurs femmes et les accusa de sorcellerie, une
action qui sembla rencontrer l'approbation de tous. Six des femmes arrêtées
furent exécutées comme sorcières. On leur fit avouer la sorcellerie sous la
torture. Certaines d’entre elles avouèrent avoir vu des citoyens d'Esslingen au
Sabbat. Trois personnes furent arrêtées mais plus tard relaxées.
Von Helfenstein fut épouvanté par
l'indulgence d’Esslingen. Il exécuta 41 autres femmes de Wiesensteig. Le 2
décembre 1562, il approuva l'exécution complémentaire d'encore 20 autres
personnes ; comme décrit dans l’ouvrage de 1563.
Il y a eu des débats sur les
convictions religieuses d'Ulrich von Helfensten durant les procès : il était à
l'origine catholique, puis devint luthérien pendant les procès pour se
convertir à nouveau au catholicisme en 1567, ce qui influença aussi les
convictions religieuses de la ville. La ville de Wiesensteig connut d’autres
procès : en 1583 (25 mort), en 1605 (14 mort) et en 1611 (5 mort).
Source : Wikipedia (en)
Le procès de Würzburg
Le procès de Würzburg eut lieu
entre 1626 et 1631. 157 hommes, femmes et enfants de la ville de Würzburg
furent brûlés vifs, 219 furent exécutés (pendus puis brûlés ?) et 900
furent tués dans l'Évêché.
Les premières persécutions à
Würzburg commencèrent avec le consentement de Julius Echter von Mespelbrunn,
Prince évêque de Würzburg et atteignirent leur apogée pendant le règne de son
neveu et successeur Philipp Adolf von Ehrenberg. Elles commencèrent autour de
la ville en 1626 et s’élargirent en 1630. Les victimes vinrent de toutes les
classes, aussi bien de la noblesse et des membres du Conseil que des maires.
Dans les années 1620, avec la
destruction de Protestantisme en Bohême et l'Électorat du Palatinate, la
reconquête catholique de l'Allemagne reprit. En 1629, avec le Décret de
Restitution, sa base sembla complète. Ces mêmes années virent, en Europe
centrale du moins, le pire de toutes les persécutions de sorcières.
Les procès des années 1620 se
multiplièrent avec la reconquête catholique. Dans quelques secteurs le Seigneur
ou l'évêque en étaient les instigateurs, dans d'autres les Jésuites. Parfois
des comités locaux furent mis en place pour augmenter le travail. Parmi des
Prince-évêques, Philipp Adolf von Ehrenberg de Würzburg fut particulièrement
actif : durant son règne de huit ans (1623-31) il fit brûler 900 personnes, y
compris son propre neveu, 19 prêtres catholiques et des enfants de sept ans qui
dirent avoir eu des relations avec des démons. Les années 1627-29 furent des
années affreuses à Baden, récemment reconquise par Tilly au nom du catholicisme
: il y eut 70 victimes à Ortenau, 79 à Offenburg. A Eichstatt, un évêché de
Bavière, un juge revendiqua la mort de 274 sorcières en 1629. À Reichertshofen,
dans la zone de Neuburg an der Donau, 50 personnes furent exécutées entre
novembre 1628 et août 1630. Dans les trois archevêchés du Rhineland les bûchers
furent aussi rallumés. À Coblenz, le siège du Prince-Archevêque de Trier, 24
sorcières furent brûlées en 1629 ; à Sélestat au moins 30. A Mainz aussi, les
combustions furent reprises. Cologne, la cité des Pères, restait quant à elle
toujours charitable, beaucoup trop pour le Prince-archevêque qui en 1627 fut
capable de faire pression sur la ville qui céda. Naturellement, la persécution
fit rage plus violemment à Bonn, sa capitale. Là le chancelier et sa femme et
la femme du secrétaire de l'archevêque furent exécutés, des enfants de trois et
quatre ans furent accusés d'avoir des diables pour amants/amantes et, des
étudiants et des petits garçons de naissance noble furent envoyés au bûcher.
En août 1629, le Chancelier du
Prince-Évêque de Würzburg écrivit à un ami :
« Quant à l'affaire des sorcières, que Votre Grace pensait terminée,
cela est reparti et aucun mot ne peut y faire justice. Oh, le chagrin et la
misère que cela – il y a là toujours quatre cents personnes dans la ville, haut
et bas, de chaque rang et sexe, même des ecclésiastiques, si fortement accusées
qu'elles peuvent être arrêtées à n'importe quelle heure. Il est vrai que, des
gens de mon Gracieux Prince, certains hors des bureaux et des facultés doivent
être exécutés : des ecclésiastiques, des conseillers électoraux et des
docteurs, des fonctionnaires de la ville, des assesseurs de cour, plusieurs de
ceux que Votre Grace connaît. Il y a des étudiants en droit canon à arrêter. Le
Prince-Évêque a plus de quarante étudiants qui doivent bientôt être des
pasteurs ; parmi eux treize ou quatorze disent être des sorciers. Il y a
quelques jours un Doyen a été arrêté ; deux autres qui furent convoqués se sont
enfuis. Le notaire de notre consistoire d'Église, un homme très savant, a été
hier arrêté et soumis à la torture. En un mot, un tiers de la ville est
sûrement impliquée. Les plus riches, les plus attirants, les plus en vue du
clergé ont déjà été exécutés. Il y a une semaine une jeune fille de dix-neuf a
été exécutée, alors qu’il est partout dit qu'elle était la plus juste de la
ville entière et a été tenue par chacun comme une fille de singulière modestie
et de pureté. Elle sera suivie par sept ou huit autres personnes parmi les
meilleures et les plus attirantes... Et ainsi plusieurs sont mis à mort pour
avoir renoncé à Dieu et pratiqué des danses de sorcière, ce dont personne n'a
jamais attesté.
Pour conclure cette question misérable, il y a les enfants de trois et
quatre ans, au nombre de trois cents, qui ont dit avoir eu des relations avec
le Diable. J'ai vu des enfants de sept ans mis à mort, des étudiants
prometteurs de dix, douze, quatorze et quinze ans. De la noblesse - mais je ne
peux pas et ne dois pas écrire plus de cette misère. Il y a les personnes de
rang encore plus haut, que vous connaissez et merveilleux à entendre, non, qui
le croirait à peine ; laissez la justice être faite...
P. S. - Quoiqu'il y ait beaucoup de choses merveilleuses et
épouvantables qui arrivent, c'est au-delà du doute que, à une place appelée la Fraw-Rengberg, le
Diable en personne, avec huit mille de ses disciples, a tenu une assemblée et a
célébré la messe devant eux tous, administrant à son auditoire (c'est-à-dire
les sorcières) des écorces de navet et des épluchures en guise de la Sainte Eucharistie.
Et là eurent lieu les blasphèmes non seulement crasseux mais les plus horribles
et affreux, que je frissonne à écrire. Il est aussi vrai qu'ils ont tous juré
de ne pas être inscrits dans le Livre de Vie, mais tous ont consenti à être
inscrits par un notaire qui est bien connu de moi et mes collègues. Nous
espérons, aussi, que le livre dans lequel ils sont inscrits sera encore trouvé
et il n'y a pas de petite recherche qui est faite pour cela. »
Ces procès semblent avoir été un
phénomène résultant d'une grande hystérie massive ; des gens de toutes les
conditions sociales furent arrêtés et accusés, indépendamment de l'âge, de la
profession ou du sexe, pour des raisons comme le meurtre et le satanisme,
chanter avec le Diable, ou simplement pour être des vagabonds ou être
incapables de donner une explication satisfaisante du pourquoi ils passaient
par la ville. Trente-deux d'entre eux semblent avoir été des vagabonds et
plusieurs autres croyaient être des sorcières et adorer Satan.
Au moins 157 personnes furent
exécutées dans la ville. Le nombre exact fut en fait plus grand. Hauber, qui a
préservé la liste dans l’Acta et Scripta Magica, ajoute que la liste est loin
d'être complète et qu'il y avait beaucoup d'autres combustions, trop pour être
spécifiées. A l'extérieur de la ville, plusieurs centaines des gens furent
brûlés aussi et le nombre total est évalué à environ 900.
Déjà en 1616-1617, il y eut une
première vague de procès dans la ville et un autre isolé en 1625, qui mena à la
grande hystérie de 1626. La grande hystérie de Würzburg commença en 1626 et
s’arrêta en 1631, quoique les documents des exécutions portent sur la période
de 1627 à 1629. Le 16 juillet 1631, Philip Adolf mourut et quand la ville fut
prise par le roi Gustavus Adolphus de Suède la même année, les procès prirent
fin. Les exécutions portent sur 157 personnes tuées jusqu'à février 1629 ;
après cela, il n’y a plus d’informations. Elles sont cependant évaluées à 219
dans la ville même, et 900 au total dans les secteurs sous l'autorité du
Prince-Évêque.
Ce n’est pas la seule grande
exécution enregistrée. Les procès de Fulda, en 1603-1605, menèrent à
l’exécution de 205 personnes et ceux de Trier en 1587-1593, à 368 personnes
exécutées.
Un Jésuite, Friedrich Spee,
devint, de par son expérience, le confesseur de sorcières dans la grande
persécution de Würzburg. Cette expérience, qui rendit ses cheveux prématurément
blancs, le convainc que toutes les confessions étaient sans valeur, extorquées
seulement sous la torture et que pas une sorcière qu'il avait menée au bûcher
avait été coupable. Comme il ne pouvait pas prononcer ses pensées autrement -
puisque comme il l’écrivit, il redoutait le destin de Bronzant (exécuté), il
écrivit un livre qu'il espérait voir circuler anonymement. Mais un ami le
transmit secrètement à la ville Protestante de Hameln où il fut imprimé en 1631
sous le titre Cautio Criminalis.
Ci-dessous suit quelques noms
pour donner un exemple de la variété des gens qui furent brûlés.
- Trois comédiens
- Quatre aubergistes
- Trois membres d'un conseil commun de Wurszburg
- Quatorze curés de la cathédrale
- La femme du maire
- La femme et la fille de l’apothicaire
- Deux choristes de la cathédrale
- Gobel Babelin, âgé de dix-neuf ans, la plus jolie
fille de la ville
- La femme, les deux petits-fils et la fille du
conseiller Stolzenberg
- Baunach le marchand le plus gras de Wurzburg
- Steinacher le citoyen le plus riche de Wurzburg
La septième combustion
- Un garçon errant âgé de douze ans
- Quatre hommes et femmes étrangers trouvés endormis
dans le marché
Les treizième et quatorzième
combustions
- Une petite servante âgée de 9 ans
- Une servante plus jeune
- Sa sœur (une petite fille), leur mère et leur tante
- Une jeune femme de vingt-quatre
La dix-huitième combustion
- Deux garçons de douze ans.
- Une fille de 15 ans
La dix-neuvième combustion
- Le jeune héritier de la maison de Rotenhahn âgé de
9 ans.
- Un garçon de 10 ans
- Un garçon de 12 ans
Source :
Wikipedia (en)