Les procès de Sorciers et de Sorcières en Grande-Bretagne

 

Le procès de Bideford

Le procès de Bideford aboutit à des pendaisons pour sorcellerie. Temperance Lloyd, Mary Trembles et Susannah Edwards furent jugées en 1682 dans la ville de Bideford dans le Devon. Beaucoup de preuves contre elles consistaient en ouï-dire, bien qu'il y ait une confession par Temperance Lloyd, qu'elle n'abjura pas entièrement au moment de son exécution.

Un samedi de juillet 1682, Thomas Eastchurch, un commerçant de Bideford, se plaignit à certains constables de la ville que Temperance Lloyd pratiquait la sorcellerie. Les constables arrêtèrent Temperance Lloyd et l’enfermèrent dans la vieille chapelle du pont, où elle resta jusqu'à ce qu’elle fut présentée devant les juges, Thomas Gist, le Maire de Bideford et John Davie Alderman, le lundi matin suivant. Les accusations étaient : "soupçon d’avoir utilisé l'art magique, la sorcellerie sur le corps de Grace Thomas et d’avoir des relations ou des familiarités avec le diable ressemblant à un homme noir." Grace Thomas pensa que Temperance Lloyd était responsable de sa maladie, parce qu’en septembre précédent, Temperance Lloyd avait pleuré de joie et avait exprimé du plaisir quand Grace Thomas s'était rétablie.

Une autre femme, Anne Wakely, avait vu une pie voler à la fenêtre de la chambre de Grace Thomas. Soupçonnant de la sorcellerie, elle interrogea Temperance Lloyd et la trouva en compagnie d’une autre personne. Ils trouvèrent "dans ses parties secrètes deux trayons (mamelon, tétin) s'accrochant ensemble comme un morceau de chair qu'un enfant aurait sucé. Et que chacun du trayon avait un pouce de longueur."

Toutes les autres preuves contre Temperance Lloyd furent des ouï-dire, rapportées après avoir entendu ses confessions. Il y eut six déclarations de cette sorte, y compris une dénonciation par Anne Wakely que Tempérance Lloyd fut visité par "l'homme noir" sous la forme d'un oiseau. Anne Wakely dit aussi que Temperance Lloyd lui avait dit que l'homme noir avait sucé ses trayons supplémentaires.

La déclaration de Thomas Eastchurch fut estimée importante, car il était un homme respecté de ville et ce bien que son témoignage fut simplement ce qu'il avait entendu lorsque Temperance Lloyd avait avoué tandis qu'elle était à Bideford le jour précédent. Il déclara qu'elle avait avoué une réunion avec "quelque chose qui ressemblait à un homme noir" qui lui avait donné l'envie d'aller torturer Grace Thomas. Thomas Eastchurch prétendit que d'abord elle avait refusé puis accepta, le suivant à la maison de Grace Thomas où l'homme noir lui avait dit de pincer Grace Thomas plusieurs fois. Elle avait alors dit, en quittant la maison, avoir vu un chat tigré entrer dans le magasin de Thomas Eastchurch ; elle crut que c’était le Diable.

À une date ultérieure, elle avait rencontré l'homme noir de nouveau, qui lui avait dit de tuer Grace Thomas, "sur quoi Temperance Lloyd était vraiment allée à sa maison avec l'homme noir et qu'elle était entrée dans la chambre où Grace Thomas était couchée et après elle avait avoué qu'elle avait vraiment pincé et piquer Grace Thomas sur plusieurs parties de son corps, déclarant avec ses mains comment elle s’y était prise et que sur ce Grace Thomas avait crié terriblement." L'homme noir, selon la déclaration de Thomas Eastchurch, avait dit à Temperance Lloyd qu'elle serait invisible pendant cette attaque. Il prétendit aussi qu'une attaque semblable sur Grace Thomas suivit.

Thomas Eastchurch témoigna alors que Grace Thomas avait cherché une aide médicale pour ses douleurs. Sa femme Elisabeth, la sœur de Grâce, déclara que Grace Thomas avait trouvé neuf piqûres sur son genou et suspecta la sorcellerie ; ce à quoi Temperance Lloyd répondit qu'elle avait piqué un morceau de cuir neuf fois.

Les juges donnèrent leur permission à Temperance Lloyd d’être questionnée par le recteur, Michel Ogilby. Bien qu'elle ait avoué se métamorphoser en chat, voler une poupée et la placer dans la chambre de Grace Thomas, elle nia avoir utilisé la magie d'image malgré l'interrogatoire spécifique d’Ogilby.

William Herbert fut le témoin final contre Temperance Lloyd. Le 2 février 1671, il avait entendu dire que son père William "déclara sur son lit de mort que Temperance Lloyd ... l'avait ensorcelé à mort." Après qu'il fût mort, William avait vu des marques sur son corps et avait accusé Temperance Lloyd de sorcellerie ; elle fut cependant acquittée au procès.

Le 3 juillet, Temperance Lloyd fut interrogée par les juges et elle admit toutes les charges faites contre elle. Le jour suivant, à la prison elle admit avoir tué William Herbert, Lydia Burman et Anne Fellow et avoir rendu Jane Dallyn aveugle d’un œil. Elle admit cela tant qu’elle crut être sous la protection de l'homme noir.

Le 8 juillet, Temperance Lloyd fut transférée à la prison d’Exeter pour attendre le procès. Au procès elle maintint sa culpabilité.

Lors de l'exécution, elle essaya de motiver ses actions : "le Diable m'a rencontré dans la rue et m'a offert de la tuer et parce que je ne voulais pas qu’il me batte."

Mary Trembles et Susannah Edwards furent examinées par une femme locale, Grâce Barnes, blâmant Mary Trembles pour sa maladie. Le 18 juillet 1682, Mary Trembles fut accusée par les autorités et arrêtée avec Susannah Edwards, qui avait accompagné Mary Trembles tandis qu'elles priaient pour avoir de la nourriture.

Durant l'enquête, le mari de Grâce, John Barnes, parla d'abord, accusant Mary Trembles d’avoir blessé sa femme par sorcellerie. William Edwards parla aussi, prétendant avoir entendu une confession par Susannah Edwards. Les gens vinrent pour voir les deux femmes tandis qu'elles étaient enfermées en ville.

Pendant l'interrogatoire de Susannah Edwards, Anthony Jones, le mari de Joan, attira l'attention sur Susannah tordant nerveusement ses mains. Il l’accusa "de torturer une personne ou autre." Il dit que sa réponse était, "Assez bien, je vous adapterai." Il quitta alors le Guildhall pour aider à porter Grâce Barnes pour témoigner. Au retour, Anthony Jones s’était écrié "la Femme, je suis maintenant ensorcelé par ce diable !" et fut pris d’un tremblant durant lequel il "avait sauté et gambadé comme un fou", après quoi il était tombé inconscient pendant une demi-heure.

Après cette perturbation, Grâce Barnes ne fit pas sa déclaration ; au lieu de cela les juges interrogèrent Mary Trembles. Elle répondit à toutes les charges, avouant la sorcellerie, mais blâmant Susannah Edwards pour l’avoir initié. Susannah Edwards suivit avec une confession de sorcellerie, ajoutant qu'elle avait aussi torturé Dorcas Coleman, une autre femme locale.

Le jour suivant, le mercredi 19 juillet, Anthony Jones ayant suffisamment récupéré fit sa propre déclaration, donnant un rapport des événements du matin précédent. Plus tard ce jour-là, Mary Trembles et Susannah Edwards furent examinées pour trouver des marques soupçonneuses sur leurs corps, alors elles furent envoyées à Exeter pour rejoindre Temperance Lloyd en attendant leur procès. Grâce Barnes dans sa déclaration répéta l'histoire et ajouta qu'elle avait quelques soupçons sur Susannah Edwards parce qu'elle appelait souvent chez elle son mari pour des raisons frivoles ou parfois pour rien du tout.

La plupart des preuves contre les deux femmes vinrent des déclarations de William Edwards et Joan Jones, qui tous deux témoignèrent de ce qu'ils avaient entendu. William Edwards dit que le jour précédent, le 17 juillet, il avait vraiment entendu Susannah Edwards avouer que le Diable la connaissait charnellement et "qu'il avait sucé son sein et ses parties secrètes. Et plus loin dit qu'il l'avait vraiment entendue dire qu'elle et Mary Trembles étaient vraiment apparues la main dans la main, invisibles, dans la maison de John Barnes où Grâce la femme de John Barnes avait vraiment couchée dans de déplorables conditions. Et plus loin dit qu'il avait vraiment alors aussi entendu Susannah dire qu'elle et Mary Trembles étaient venues pour la tuer."

Joan Jones témoigna avoir entendu Susannah Edwards faisant une pleine et entière confession de sorcellerie à un visiteur de Torrington. Elle rapporta alors ce problème aux juges. Après que John Dunning ait quitté le Guildhall sans témoigner, Jones réfléchit sur ce qu'elle témoigna avoir entendu : Mary Trembles demanda à Susannah Edwards comment elle était devenue une sorcière et Susannah Edwards répondit qu'un homme portant des vêtements "tous noirs" lui avait offert de ne jamais manquer de rien si elle acceptait de faire une chose pour lui - et que quand elle demanda quoi, pour l'amour de Dieu, l'homme disparut.

Joan Jones déclara alors qu'elle avait entendu Mary Trembles et Susannah Edwards discuter de piquer Grâce Barnes et plus loin témoigna sur Susannah Edwards : que le diable avait porté l'esprit de Susannah Edwards ; que le diable, sous la forme d'un garçon, buvait à son sein et que le diable avait eu des relations sexuelles avec elle quatre fois.

Joan Jones témoigna aussi que Mary Trembles avait discuté avec Susannah Edwards, l'accusant d'être faite pour être une sorcière et qu'elle blâmait Susannah Edwards pour cela.

Mary Trembles, dans sa confession, blâma Susannah Edwards de l’avoir initié à la sorcellerie ; Susannah Edwards à son tour blâma Temperance Lloyd. L'opinion publique ainsi se retourna alors contre Temperance Lloyd - "la femme qui débaucha les autres deux."

Tandis que les deux étaient à la prison d’Exeter, les histoires sur leur pacte avec le diable continuèrent à circuler ; un pamphlet de l’époque dit : "Elles affirmèrent aussi que le diable était venu à elles à la porte de prison et les avait quittées."

Vers la fin de juillet quatre dernières déclarations furent admises au dossier. La seule déclaration significative fut celle de Dorcas Coleman, qui se rappelait une maladie dont elle avait souffert en 1680. Un docteur fut incapable de l’aider et la sorcellerie fut suggérée, sans doute pour excuser ses propres échecs. Susannah Edwards fut alors appelée et Coleman l’accusa d'être son tourmenteur.

Source : Wikipedia (en)

 

Les procès  de Bury St. Edmunds

Les procès des sorcières de Bury St. Edmunds furent conduits de façon intermittente entre 1599 et 1694 dans la ville de Bury St. Edmunds au Suffolk en Angleterre. De cette série de procès, tenus en 1645 et en 1662, sont historiquement bien connus. Le procès de 1645, suscité par Matthew Hopkins, qui s'auto-proclamait Witch Finder Generall (« chasseur de sorcières en chef »), mena à l'exécution de 18 personnes en une seule journée. Le jugement rendu par le futur Lord Chief Justice of England and Wales Matthew Hale en 1662 servit de puissant incitatif à la poursuite des persécutions des prétendues sorcières en Angleterre et dans les colonies américaines.

Bury St. Edmunds était le lieu où se tenaient des Courts of Piepowders, cours de justice qui s'occupaient des affaires touchant le marché (par exemple, disputes entre commerçants, vols ou violences physiques), et le siège des assises du comté de Suffolk, ce dernier depuis que l'abbaye bénédictine de Bury St. Edmunds fut nommée responsable d'une Liberty, c'est-à-dire un lieu où le droit d'un monarque de recevoir des revenus d'une propriété d'un diocèse ou d'une abbaye était révoqué et la terre détenue par un mesne lord. Pour les fins du gouvernement civil, la ville et le reste du comté étaient très distincts, chacun fournissant un grand jury aux assises.

Le premier compte-rendu d'un procès pour sorcellerie à Bury St. Edmunds remonte à 1599 quand Jone Jordan de Shadbrook (Stradbroke aujourd'hui) et Joane Nayler furent jugés, mais il n'existe aucun compte-rendu des accusations ou du verdict. La même année, Oliffe Bartham de Shadbrook fut exécuté pour « avoir envoyé trois crapauds ravager le sommeil de Joan Jordan ».

Le procès de 1645

Le procès de 1645 fut suscité par Matthew Hopkins, Witch Finder Generall auto-proclamé, sous la supervision de John Godbolt dans une cour spéciale. Le 27 août 1645, pas moins de 18 « sorcières et sorciers » furent pendues à Bury St. Edmunds :

  • Anne Alderman, Rebecca Morris et Mary Bacon de Chattisham ;
  • Mary Clowes de Yoxford ;
  • Sarah Spindler, Jane Linstead, Thomas Everard (tonnelier) et sa femme Mary de Halesworth
  • Mary Fuller de Combs au Suffolk, près de Stowmarket ;
  • John Lowes, vicaire de Brandeston ;
  • Susan Manners, Jane Rivet et Mary Skipper de Copdock, près d'Ipswich ;
  • Mary Smith de Glemham ;
  • Margery Sparham de Mendham au Suffolk ;
  • Katherine Tooly de Westleton ;
  • Anne Leech et Anne Wright.

Dans son livre « A Confirmation and Discovery of Witchcraft », John Stearne, un associé de Matthew Hopkins, écrit qu'il y avait 120 autres personnes emprisonnées en attente d'être jugées, dont 17 hommes. En 1665, Thomas Ady affirma qu'il y en avait une centaine, alors que d'autres mentionnèrent presque 200. Suite à un ajournement de trois jours provoqué par l'avance de l'armée du roi, la deuxième séance de la cour mena à 68 condamnations, alors que des rapports indiquent des « exécutions de masse de 60 ou 70 sorcières ».

La chasse et le procès des prétendues sorcières furent menés par Hopkins et Stearne comme s'il s'agissait d'une campagne militaire. En effet, ils utilisèrent le langage militaire pour obtenir de l'aide et décrire leurs entreprises. Les têtes rondes de l'époque avaient fort à faire alors que les cavaliers de l'armée du roi se dirigeaient vers Cambridgeshire, mais des voix s'élevèrent contre ces agissements. Avant le procès, un rapport fut remis au parlement anglais : « ... comme si des hommes industrieux avaient utilisé des arts nocifs pour soutirer une telle confession ». Un tribunal spécial dirigé par un juge d'assises fut mis sur pied pour juger ces sorcières. Après le procès et les exécutions, le Moderate Intelligencer, un journal parlementaire publié pendant la Première guerre civile anglaise, exprima son malaise dans un éditorial du 4-11 septembre 1645 :

« Mais d'où vient que les démons ne s'associent qu'avec des femmes stupides qui ne savent pas reconnaître leur main droite de leur main gauche ? C'est un grand mystère... Il semble qu'ils ne s'intéressent à personne d'autre que de pauvres vieilles femmes, si l'on en croit les nouvelles qui nous viennent de Bury, ces jours-ci. Plusieurs ont été condamnées, certaines exécutées et d'autres vont l'être. La vie est précieuse et une inquisition sérieuse est nécessaire pour qu'elle soit enlevée. »

Le procès de 1662

Un autre procès se tint le 10 mars 1662 quand deux veuves âgées, Rose Cullender et Amy Denny (Deny / Duny), demeurant à Lowestoft, furent accusées de sorcellerie par leurs voisins. Elles firent face à treize accusations d'ensorcellement contre plusieurs enfants dont l'âge allait de quelques mois à 18 ans, activité qui aurait provoqué la mort d'un des enfants. Il est possible que les deux aient été au courant des « pouvoirs » de l'autre, car elles demeuraient dans le même village. Cullender était membre d'une famille de propriétaires, alors que Denny était la veuve d'un travailleur. Le seul autre lien connu entre les deux était une tentative d'acheter des harengs à un commerçant de Lowestoft, Samuel Pacy, dont les deux filles, Elizabeth et Deborah, furent « victimes » des accusées. Samuel Pacy et sa sœur Margaret fournirent des preuves contre les deux veuves qui furent jugées au tribunal des Assises tenu à Bury St. Edmunds selon les termes du Witchcraft Act de 1604 par l'un des plus éminents juges de l'époque, Matthew Hale, le Lord Chief Baron of the Exchequer du moment. Le jury les déclara coupables des treize chefs d'accusation de sorcellerie malveillante et le juge les condamna à être exécutées. Elles furent pendues à Bury St. Edmunds le 17 mars 1662.

Le philosophe, médecin et auteur Thomas Browne assista au procès. Il témoigna que « les jeunes accusatrices de Denny et Cullander étaient affligées de problèmes organiques, mais elles avaient sans l'ombre d'un doute été ensorcelées ». Il avait déjà exprimé sa croyance dans l'existence des sorcières vingt ans auparavant dans son Religio Medici, publié en 1643 : « ceux qui doutent d'elles, ne font pas que les dénier elles, mais les esprits aussi, et sont obliquement, en conséquence, une sorte non pas d'infidèles, mais d'athéistes ».

Ce procès devint un modèle, et fut référencé, pour les procès des sorcières de Salem au Massachusetts, États-Unis, lorsque des magistrats tentèrent de rendre légitime l'usage de preuves spectrales, preuves s'appuyant sur des rêves et des visions, dans une cour de justice. Le révérend John Hale, dont la femme fut accusée de sorcellerie à Salem, fit observer dans son ouvrage Modest Inquiry into the Nature of Witchcraft que les juges cherchèrent des précédents et mentionna A Tryal of Witches parmi les ouvrages consultés. À propos des procès tenus à Salem, Cotton Mather, dans son Wonders of the Invisible World publié en 1693, attira l'attention sur le procès tenu au Suffolk et écrivit que le juge indiqua que les preuves spectrales pouvaient servir à lancer des enquêtes, mais n'étaient pas admissibles en cour.

Procès postérieurs

Une femme et sa fille, de la famille Boram, furent jugées lors d'un procès tenu en 1655 et probablement pendues. Le dernier procès fut tenu en 1694 quand le Lord Chief Justice John Holt, « qui fit plus que tout autre homme de l'histoire anglaise pour faire cesser les persécutions contre les sorcières », parvint à faire acquitter Mother Munnings' du village d'Hartis (Hartest aujourd'hui) accusée de « prognostications » qui provoquaient la mort. John Holt « dirigea si bien le jury qu'elle fut acquittée ».

Source : Wikipedia (en)

 

Les procès  de North Berwick

Les procès des sorcières de North Berwick en 1590 jugèrent un certain nombre d'habitants de la région de l'East Lothian en Écosse, accusés de sorcellerie à la St Andrew's Auld Kirk, une église de North Berwick.

Les procès se déroulèrent sur deux ans et concernèrent 70 personnes. Parmi les accusés figurait Francis Stewart, comte de Boswell, conseiller privé, pour une accusation de haute trahison. Les « sorcières » tenaient leur covens au Auld Kirk Green, dans l'actuel port de North Berwick. Les aveux furent obtenus par torture.

Ce fut la première chasse aux sorcières en Écosse, qui débuta par une affaire sensationnelle impliquant les maisons royales du Danemark et de l'Écosse.

Le roi Jacques Ier d'Angleterre prit le bateau pour Copenhague afin d'épouser la princesse Anne, sœur de Christian IV, roi du Danemark. Leur retour fut interrompu par de terribles tempêtes, et ils durent s'abriter en Norvège pendant plusieurs semaines. L'amiral de la flotte d'escorte danoise accusa la femme d'un officiel de Copenhague, qu'il avait insultée, d'avoir provoqué la tempête. Plusieurs nobles écossais furent impliqués, et des procès de sorcellerie se tinrent dans les deux pays.

Rapidement, plus d'une centaine de supposées sorcières furent arrêtées dans North Berwick, dont beaucoup avouèrent sous la torture avoir rencontré le Diable dans l'église la nuit, et s'être consacrées à faire le mal, comme empoisonner le roi et les autres membres de sa maison, ou tenter de faire sombrer le navire du roi. Une des accusés, Agnes Sampson, fut examinée directement par le roi Jacques, dans son palais de Holyrood. Elle fut attachée au mur de sa cellule avec la « bride des sorcières », un instrument en fer avec quatre dents acérées placées dans la bouche, dont deux pressaient contre les joues et deux contre la langue, empêchant tout mouvement de la bouche et toute parole. Après avoir été gardée éveillée et jetée avec une corde autour du cou, elle finit par avouer les 53 chefs d'accusation retenus contre elle. Elle fut finalement étranglée et brûlée.

Près de 2 000 procès de sorcières furent consignés dans les archives écossaises, la plupart entre 1620 et 1680. Selon l'historien Christopher Smout, entre 3 000 et 4 000 sorcières ont été tuées en Écosse entre 1560 et 1707.

Source : Wikipedia

 

Les procès de Northamptonshire

Ces procès se réfèrent principalement à cinq exécutions effectuées le 22 juillet 1612 au Gibet d’Abington à Northampton. En 1612 aux Assises tenues dans le Château de Northampton un certain nombre de femmes et un homme furent jugés pour sorcellerie de diverses sortes et du meurtre par ensorcellement de porcs.

Ce fut un événement significatif, pas à cause des accusations elles-mêmes, mais parce que ce fut une des affaires dans laquelle la méthode de "l’épreuve de l’eau" fut utilisée en Grande-Bretagne. Ce fut aussi un cas dans lequel un groupe entier fut accusé.

Dans un premier manuscrit anonyme, l'auteur nomme Agnes Browne et sa fille Joan Browne (ou Vaughan), Jane Lucas, Alice Harrys, Catherine Gardiner et Alice Abbott et déclare qu'ils furent conjointement accusés de nuire à Maîtresse Elisabeth Belcher et son frère Maître William Avery. Arthur Bill, Helen Jenkenson et Mary Barber ne sont pas mentionnés, mais le texte cite trois femmes de la famille Wilson.

Un second manuscrit anonyme fait aussi référence aux détails de la vie immorale de sorcières et la piété de leurs victimes mais ne relate pas quelques faits de l'histoire Maîtresse Elisabeth Belcher et de son frère Maître William Avery et s’appuie plus sur le commérage que sur une connaissance personnelle du procès. Le document se concentre sur Agnes Browne et sa fille Joan Browne (ou Vaughan), Arthur Bill, Helen Jenkenson et Mary Barber. Arthur Bill, Helen Jenkenson et Mary Barber ne furent pas liés à l'affaire d'homicide sur Maîtresse Elisabeth Belcher et Maître William Avery et vinrent d'une partie différente de Northamptonshire.

Il est possible que les sorcières furent traduites en justice des jours différents, par des jurés différents et que chaque auteur fut seulement présent à certains des procès. Les affaires de Maîtresse Elisabeth Belcher et Maître William Avery furent particulières car les victimes étaient de bonne famille et étrangement affligées.

Ces procès peuvent avoir été les précurseurs des procès de Pendle qui commencèrent quelques semaines plus tard et finirent avec des exécutions en août de la même année.

Les personnes exécutées à Northampton furent :

  • Arthur Bill de Raunds
  • Mary Barber de Stanwick
  • Agnes Browne de Guilsborough
  • Joan Browne/Vaughan (fille d’Agnes) de Guilsborough
  • Helen Jenkinson de Thrapston

Les procès se référèrent aussi à deux femmes : Elinor Shaw et Mary Philips qui furent brûlées à Northampton en 1705 pour sorcellerie. Selon la rumeur publique, elles dansaient nues dans la cour pendant une heure.

D’autres femmes furent aussi mentionnées comme accusées en 1612, mais sans preuve qu’elles n’aient jamais été exécutées : Katherine Gardiner, Joan Lucas, Alice Harris (ou Harrys), Alice Abbott et trois de la famille Wilson.

Ewen dit aussi que le père et la mère d'Arthur Bill subirent l’épreuve de l’eau et furent condamnés comme sorciers. Il explique que les rapports suggèrent que tous deux se suicidèrent en prison, bien qu'il y ait une histoire alternative dans le même ouvrage qui dit que le père renonça à sa famille pour sauver son cou propre après son épouse se soit égorgée plutôt que de passer en justice.

Finalement il est fait mention d'une Mère Rhodes qui vivait juste à l'extérieur de Ravensthorpe, le village après Guilsborough. Le folklore de Guilsborough fait référence à elle.

Source : Wikipedia (en)

 

Les procès  de Pendle

Les procès des sorcières de Pendle en 1612 font partie des procès de sorcières les plus célèbres de l'histoire anglaise, et sont parmi les mieux documentés du XVIIe siècle. Les douze accusées vivaient dans la région de Pendle Hill, dans le comté du Lancashire, et furent accusées du meurtre de dix personnes par acte de sorcellerie. Toutes, sauf deux, ont été jugées aux assizes de Lancaster les 18 et 19 août 1612, en même temps que les sorcières de Samlesbury et d'autres, lors d'une série de procès qui devint célèbre sous le nom de « Procès des sorcières du Lancastre ». L'une d'entre elles fut jugée aux assises de York le 27 juillet 1612, et la dernière mourut en prison. Des onze personnes envoyées en justice - neuf femmes et deux hommes -, dix furent jugées coupables et exécutées par pendaison. Seule une personne fut considérée non coupable.

Ces procès étaient inhabituels pour l'Angleterre de l'époque par deux aspects : la publication officielle des procédures du greffier, Thomas Potts, dans son livre The Wonderfull Discoverie of Witches in the Countie of Lancaster, et le nombre de sorcières pendues en même temps (dix à Lancaster et une à York). Il a été estimé que durant tous les procès envers les sorcières en Angleterre entre le début du XVe siècle et le début du XVIIIe siècle, moins de 500 sorcières furent exécutées.

Quatre des sorcières de Pendle venaient d'une même famille : Elizabeth Southerns (« Demdike »), sa fille Elizabeth Device et ses petits-enfants James et Alizon Device. Deux autres faisaient aussi partie d'une deuxième famille : Anne Whittle (Chattox) et sa fille Anne Redferne. Les autres accusés étaient Jane Bulcock et son fils John Bulcock, ainsi qu'Alice Nutter, Katherine Hewitt, Alice Gray et Jennet Preston. La pratique exacerbée de la sorcellerie à Pendle et aux environs montre une tendance qu'avaient les gens à pouvoir gagner leur vie en se faisant passer pour des sorciers. La plupart des accusations étaient faites d'une famille envers l'autre, probablement parce qu'elles étaient rivales, chacune essayant de vivre de la guérison, de la mendicité et de l'escroquerie.

Les sorcières vivaient dans la région de Pendle Hill dans le Lancashire, un comté considéré par les autorités à la fin du XVIe siècle comme une zone sauvage et sans loi, une région « renommée pour ses vols, sa violence et sa sexualité laxiste, où l'Église était honorée sans que le peuple ne comprenne quoi que ce soit de ses doctrines ». L'abbaye cistercienne voisine de Whalley avait été dissoute par Henri VIII en 1537. Les habitants s'étaient farouchement opposés à cette action, l'abbaye ayant exercé une influence puissante sur leurs vies. Malgré la fermeture, l'exécution de l'abbé et la conversion forcée au protestantisme, les habitants de Pendle gardèrent leurs croyances catholiques romaines jusqu'à l'accession au trône de Marie Ire en 1553, date à laquelle ils se reconvertirent ouvertement au catholicisme. À l'arrivée au pouvoir d'Élisabeth Ire, les prêtres catholiques durent à nouveau se cacher, sauf dans les régions reculées comme celle de Pendle où ils continuèrent à célébrer la messe en secret.

À la mort d'Élisabeth en 1603, Jacques Ier prit sa place. Fortement influencé par la séparation écossaise de l'Église catholique pendant la Réforme, il s'intéressait beaucoup à la théologie protestante, en particulier la question de la sorcellerie. Au début des années 1590, il était convaincu que les sorcières écossaises complotaient contre lui. Après une visite au Danemark, il assista en 1590 au procès des sorcières de North Berwick, accusées d'avoir utilisé la sorcellerie pour envoyer une tempête sur le navire ramenant Jacques et sa femme Anne en Écosse. En 1597, il écrivit Daemonologie, incitant ses partisans à dénoncer et poursuivre les adeptes et les pratiquants de la sorcellerie. Jacques accéda au trône d'Angleterre en 1603, et, un an plus tard, une loi fut adoptée qui condamnait à mort toute personne ayant fait subir un préjudice au moyen de magie, ou qui exhumait un corps pour des raisons liées à la magie. Jacques était cependant sceptique concernant les preuves apportées lors des procès de sorcières, allant jusqu'à annoncer personnellement son désaccord avec les témoignages de certaines accusations.

Début 1612, l'année des procès, il fut ordonné à chaque juge de paix du Lancashire de dresser la liste des récusants habitant dans leur juridiction, ceux qui refusaient l'Église d'Angleterre et la communion, un crime à l'époque. Le juge de Pendle, Roger Nowell, était opposé à ce principe de chasser les contestataires religieux. En mars 1612, Nowell enquêta sur une plainte déposée par la famille de John Law, un colporteur qui assurait avoir été blessé par la sorcellerie. La plupart des personnes impliquées dans l'enquête se considéraient elles-mêmes comme des sorciers, dans le sens où ils soignaient les habitants par la magie, probablement contre rémunération ; une pratique répandue dans l'Angleterre rurale du XVIe siècle et faisant partie de la vie du village.

Il fut peut-être difficile pour les juges chargés des auditions pour ces affaires - Sir James Altham et Sir Edward Bromley - de comprendre l'attitude du roi Jacques face à la sorcellerie. Ce dernier était à la tête du pouvoir judiciaire, et Bromley espérait être promu à une instance plus proche de Londres. Altham approchait de la retraite, mais avait été accusé peu avant d'incompétence en justice aux assizes de York, où il avait condamné à la pendaison une femme pour sorcellerie. Les juges étaient indécis quant au meilleur moyen de gagner les faveurs du roi : encourager le dépôt des charges ou « mettre à l'essai les témoins avec scepticisme ».

Évènements à l'origine des procès

Demdike, une accusée, était considérée depuis une cinquantaine d'années comme une sorcière dans la région, et quelques-uns des meurtres dont elle était accusée avaient eu lieu plusieurs années avant que Nowell ne s'intéresse à l'affaire en 1612. L'élément déclencheur de l'enquête, menant aux procès, se produisit le 21 mars 1612.

Sur la route vers la forêt de Trawden, Alizon Device rencontra John Law, un colporteur d'Halifax, et lui demanda quelques aiguilles. Elle prétendit avoir voulu les lui payer, et que Law refusa de déballer ses affaires pour une si petite transaction ; Abraham, le fils de Law, prétendit, lui, qu'elle n'avait pas d'argent et qu'elle mendiait. Le fait est que quelques minutes plus tard, Law eut une attaque, et tint Alizon pour responsable de son état. Elle semblait convaincue de ses propres pouvoirs : quand Abraham Law l'emmena rendre visite à son père quelques jours après l'incident, elle se serait confessée et aurait demandé son pardon.

Alizon Device, sa mère Elisabeth, et son frère James furent appelés à la barre par Nowell le 30 mars 1612. Alizon confessa avoir vendu son âme au Diable, et lui avoir demandé d'attaquer John Law qui l'aurait traitée de voleuse. Son frère, James, déclara que sa sœur lui avait avoué avoir ensorcelé un enfant des environs. Elizabeth était plus réticente, et admit seulement que sa mère, Demdike, avait une marque sur le corps, ce que beaucoup, dont Nowell, avaient considéré comme une marque du Diable laissée après qu'il lui avait sucé le sang. Quand on lui parla d'Anne Whittle (Chattox), la matriarche de l'autre famille impliquée dans la sorcellerie autour de Pendle, Alizon vit une opportunité de vengeance. Il y avait probablement de l'inimitié entre les deux familles, depuis 1601, quand un membre de la famille de Chattox s'était introduit dans la Tour Malkin, la demeure des Device, et avait volé des biens d'une valeur de 1 £, l'équivalent d'environ 100 £ en 2010. Alizon accusa les Chattox d'avoir tué quatre hommes par la sorcellerie, ainsi que son père, John Device, décédé en 1601. Elle déclara que celui-ci avait été si effrayé par la « Vieille Chattox » qu'il avait accepté de lui donner 3,6 kg d'avoine chaque année en échange de sa promesse de ne pas attaquer sa famille. L'avoine fut donnée chaque année jusqu'à l'année précédant la mort de John : sur son lit de mort, John affirma que sa maladie était causée par Chattox parce qu'il n'avait pas payé pour sa protection.

Le 2 avril 1612, Demdike, Chattox et la fille de Chattox, Anne Redferne, furent appelées à comparaître. Les deux octogénaires étaient aveugles et firent toutes les deux des déclarations défavorables. Demdike déclara avoir vendu son âme au Diable 20 ans auparavant ; Chattox avait vendu la sienne « à une Chose semblable à un homme chrétien », en échange de la promesse qu'« elle ne manquerait de rien et qu'elle pourrait se venger de qui elle voulait ». Bien qu'Anne Redferne ne fasse aucune déclaration, Demdike dit qu'elle l'avait vue façonner des figurines en argile. Margaret Crooke, un autre témoin entendu par Nowell ce jour-là, affirma que son frère avait eu un différend avec Redferne. Il tomba malade peu après, et accusa Redferne plusieurs fois avant de mourir. Sur la base des preuves et des aveux obtenus, Nowell condamna Demdike, Chattox, Anne Redferne et Alizon Device à être emprisonnées à la geôle de Lancaster, en attendant un procès pour maleficium - agression par sorcellerie - aux prochaines assises.

L'emprisonnement et le procès des quatre femmes auraient pu signer à la fin de l'affaire, si Elizabeth Device n'avait pas organisé une réunion à la Tour Malkin, la résidence des Demdike, le 6 avril 1612, un Vendredi saint. Afin de nourrir les convives, James Device vola un mouton à des voisins. Les amis de la famille étaient présents, et quand Roger Nowell eut vent de cette réunion, il décida d'investiguer. Le 27 avril 1612, une enquête fut menée par Nowell et un autre magistrat, Nicholas Bannister, pour déterminer le but de la réunion à la Tour Malkin, qui y avait participé, et ce qui s'y était produit. En conséquence de quoi, huit personnes supplémentaires furent accusées de sorcellerie et emprisonnées pour le procès : Elizabeth Device, James Device, Alice Nutter, Katherine Hewitt, John Bulcock, Jane Bulcock, Alice Gray et Jennet Preston. Preston habitait de l'autre côté de la frontière avec le Yorkshire, et fut donc envoyée à un procès aux assizes de York ; les autres furent envoyées à la geôle de Lancaster, rejoindre les quatre déjà enfermées. La Tour Malkin aurait été située près du village de Newchurch in Pendle, et aurait été démolie peu après les procès.

Les Procès

Les sorcières de Pendle furent jugées parmi un groupe qui incluait aussi les sorcières de Samlesbury accusées d'infanticide et de cannibalisme, ainsi que Margaret Pearson, surnommée la sorcière de Padiham, dont c'était le troisième procès pour sorcellerie, cette fois-ci pour avoir tué un cheval, et Isobel Robey du Merseyside, accusée d'avoir utilisé la sorcellerie pour causer la maladie.

Quelques-uns des accusés de Pendle, comme Alizon Device, étaient persuadés de leur culpabilité. Les autres clamèrent leur innocence jusqu'au bout. Jennet Preston fut la première à être jugée, aux assizes de York le 27 juillet 1612, et fut déclarée coupable et pendue dans la foulée. Neuf autres (Alizon Device, Elizabeth Device, James Device, Anne Whittle, Anne Redferne, Alice Nutter, Katherine Hewitt, John Bulcock et Jane Bulcock) furent jugés coupables et pendus à Gallows Hill, à Lancaster le 20 août 1612. Elizabeth Southerns mourut pendant l'attente de son procès. Une seule des accusés, Alice Grey, fut innocentée.

Assizes de York, 27 juillet 1612

Jennet Preston vivait à Gisburn, dans le Yorkshire, et fut donc envoyée aux assizes de York. Ses juges étaient Sir James Altham et Sir Edward Bromley. Preston était accusée d'avoir assassiné Thomas Lister par la sorcellerie, ce dont elle se déclara non coupable. Elle avait déjà été entendue par Bromley l'année précédente pour infanticide par sorcellerie, mais avait été innocentée. La preuve la plus accablante était que quand elle avait été emmenée voir le corps de Lister, le cadavre « se mit à saigner du sang frais, à la vue de tous ceux présents » après qu'elle l'eut touché. D'après une déclaration de James Device faite à Nowell le 27 avril, Jennet avait participé à la réunion de la Tour Malkin pour requérir de l'aide concernant le meurtre de Lister. Elle fut déclarée coupable et pendue.

Assizes de Lancaster, 18 et 19 août 1612

Tous les autres accusés furent aussi jugés par Altham et Bromley. Le procureur était le magistrat local Roger Nowell, qui était responsable de la collecte des diverses déclarations et avœux des accusés. Jennet Device, âgée de neuf ans, était un témoin clé pour le procureur, ce qui était interdit dans la plupart des procès du XVIIe siècle. Cependant, le roi Jacques avait écrit dans Daemonologie que les procès pour sorcellerie faisaient exception. En plus d'identifier les personnes présentes à la réunion de la Tour Malkin, Jennet fit une déposition contre sa mère, son frère et sa sœur.

18 août

Anne Whittle (Chattox) fut accusée du meurtre de Robert Nutter. Elle plaida non coupable, mais les aveux qu'elle avait fait à Roger Nowell furent lus à la cour, et James Robinson, qui avait vécu avec la famille Chattox 20 ans plus tôt, témoigna contre elle. Il déclara se rappeler que Nutter avait accusé Chattox d'avoir rendu sa bière aigre, et qu'elle était généralement considérée comme une sorcière. Chattox craqua et avoua sa culpabilité, implorant le pardon de Dieu et la pitié des juges pour sa fille, Anne Redferne.

Elizabeth Device fut accusée des meurtres de James Robinson, John Robinson et, avec la complicité d'Alice Nutter et de Demdike, du meurtre d'Henry Mitton. Potts nota que « cette odieuse sorcière » souffrait d'une déformation du visage du fait de son œil gauche plus bas que le droit. Le témoin à charge principal était sa fille, Jennet. Quand on lui demanda de se lever et de détailler les accusations contre sa mère, Elizabeth commença à crier et à maudire sa fille, obligeant les juges à la faire sortir de la salle d'audience avant que l'audition soit terminée. Jennet monta sur une table et déclara qu'elle pensait que sa mère était une sorcière depuis trois ou quatre ans. Elle dit aussi que sa mère avait un familier nommé Ball, qui apparaissait sous la forme d'un chien marron. Jennet déclara avoir assisté à des conversations entre Ball et sa mère, dans laquelle elle demandait à Ball de l'aider pour divers meurtres. James Device témoigna aussi contre sa mère, déclarant qu'il l'avait vu sculpter une figurine en argile représentant une des victimes, John Robinson. Elizabeth Device fut déclarée coupable.

James Device plaida non coupable des meurtres d'Anne Townley et John Duckworth. Mais comme Chattox, il avait fait des aveux à Nowell. De plus, Jennet témoigna contre lui en disant qu'elle l'avait vue demander à un chien noir qu'il avait invoqué de l'aider à tuer Townley, ce qui fut suffisant pour convaincre le jury de sa culpabilité.

19 août

Le procès des trois sorcières de Samlesbury fut entendu avant qu'Anne Redferne ne comparaisse, tard dans l'après-midi, pour le meurtre de Robert Nutter. Les preuves contre elle furent considérées insuffisantes, et elle fut acquittée.

Anne Redferne ne fut pas aussi chanceuse le lendemain, quand elle fut entendue lors de son second procès, pour le meurtre du père de Robert Nutter, Christopher. La déclaration de Demdike à Nowell, qui accusait Anne d'avoir modelé des figurines en argile de la famille Nutter, fut lue à la cour. Les témoins appelés à la barre affirmèrent qu'Anne était une sorcière « plus dangereuse que sa mère ». Cependant, elle refusa d'admettre sa culpabilité, et ne fit aucune déclaration contre les autres accusés. Anne Redferne fut déclarée coupable.

Jane Bulcock et son fils John Bulcock, tous les deux de Newchurch in Pendle, furent accusés et reconnus coupables du meurtre par sorcellerie de Jennet Deane. Tous deux nièrent avoir participé à la réunion à la Tour Malkin, mais Jennet Device déclara que Jane y était, et que John était celui qui faisait tourner la broche pour cuire le mouton volé.

Alice Nutter, la veuve d'un yeoman, semblait différente des autres accusés par son apparente richesse. Elle ne fit aucune déclaration ni avant, ni pendant le procès, sauf pour soutenir son innocence dans l'affaire du meurtre de Henry Mitton. Le procureur pensait qu'elle avait causé, avec Demdike et Elizabeth Device, la mort de Mitton après que ce dernier eut refusé de donner un penny à Demdike qui mendiait. Les seuls faits contre elle étaient que James Device avait rapporté que Demdike lui avait parlé du meurtre, et que Jennet Device reconnut qu'elle avait participé à la réunion de la Tour Malkin. Alice est peut-être passée à la réunion en allant à une messe catholique secrète (et illégale) pour le Vendredi saint : elle refusa de parler de peur de dénoncer les catholiques. Plusieurs Nutter étaient catholiques, et deux avaient été exécutés en tant que prêtres jésuites, l'un en 1584 et l'autre en 1600. Alice Nutter fut déclarée coupable.

Katherine Hewitt (« Mould-Heeles ») fut déclarée coupable du meurtre d'Anne Foulds. Elle était la femme d'un tisserand de Colne, et était présente à la réunion à la Tour Malkin avec Alice Grey. D'après la déclaration de James Device, Hewitt et Grey avaient dit à cette réunion qu'elles avaient tué un enfant de Colne, Anne Foulds. Jennet Device l'identifia aussi comme faisant partie des invités. Alice Grey fut innocentée. Potts, le greffier, ne laissa pas d'information sur son procès ; il l'inscrivit seulement dans la liste des sorcières de Samlesbury, dont elle ne faisait pas partie, ainsi que dans la liste des innocentés.

Alizon Device, dont la rencontre avec John Law avait déclenché les évènements menant aux procès, fut inculpée de blessure par sorcellerie. Elle fut la seule parmi les accusés à être confrontée à sa victime supposée, John Law. Elle sembla sincèrement croire à sa culpabilité : quand Law entra dans la cour, elle tomba à genoux en pleurs et reconnut les faits. Elle fut déclarée coupable.

The Wonderfull Discoverie of Witches in the Countie of Lancaster

La plupart des informations à propos de ces procès viennent d'un rapport des procédures écrit par Thomas Potts, le greffier aux assizes. Potts écrivit son rapport avec les juges, puis compléta son travail le 16 novembre 1612, quand il le soumit à révision. Bromley relut le manuscrit et le corrigea avant sa publication en 1613, affirmant qu'il « rapportait la vérité » et « était conforme et valable pour publication ».

Malgré l'apparente reproduction des discussions, The Wonderfull Discoverie n'est pas un rapport de ce qui s'est réellement dit au tribunal, mais plutôt de ce qui s'y est passé. Néanmoins, Potts « semble donner un récit fiable, bien que non-exhaustif, du procès en assizes de sorcellerie, tant que le lecteur est conscient qu'il s'agit d'un support écrit plutôt qu'une transcription fidèle des déclarations orales ».

Les procès eurent lieu moins de sept ans après la Conspiration des poudres visant à faire exploser les Chambres du Parlement pour tuer le roi Jacques et l'aristocratie protestante. Les sorcières de Pendle furent accusées d'avoir fomenté leur propre conspiration des poudres pour faire exploser le Lancaster Castle, bien que l'historien Stephen Pumfrey ait suggéré que ce « plan absurde » fut inventé par les magistrats et confirmé par James Device dans sa déposition. Ce fait permet de comprendre pourquoi Potts dédia The Wonderfull Discoverie à Thomas Knyvet, responsable sept ans plus tôt de l'arrestation de Guy Fawkes, et donc sauveur du roi.

Analyse moderne

Il fut estimé qu'au cours de tous les procès de sorcières entre le début du XVe siècle et le début du XVIIIe siècle, moins de 500 exécutions eurent lieu ; la série de procès de 1612 compte donc pour plus de 2 % du total. Les registres du tribunal montrent que le Lancastre comptait un nombre inhabituel de procès par rapport au nord de l'Angleterre. Le comté voisin du Cheshire, par exemple, souffrit aussi de problèmes économiques et d'activisme religieux, et compta à elle seule 47 inculpations pour sorcellerie entre 1589 et 1675, dont 11 accusés furent reconnus coupables.

Pendle faisait partie de la paroisse de Whalley, une zone de 470 km2, trop étendue pour prêcher et apprendre les doctrines de l'Église d'Angleterre : la survie du catholicisme et l'accroissement de la sorcellerie dans le Lancashire ont été attribués à la structure paroissiale trop étirée. Jusqu'à la dissolution, les besoins spirituels des habitants de Pendle et des districts alentours étaient comblés par l'abbaye proche de Whalley, mais sa fermeture en 1537 laissa un vide.

La plupart des accusations faites lors des procès de Pendle étaient faites entre les deux familles. L'historien John Swain dit que l'explosion de la sorcellerie aux alentours de Pendle montre l'idée que se faisaient les habitants de la possibilité de vivre en se faisant passer pour une sorcière, ou en accusant les autres de l'être. Bien que la plupart des livres sur la sorcellerie exposent implicitement que les accusés étaient des victimes, souffrant souvent d'anomalies physiques ou mentales, la sorcellerie fut pour certains au moins un moyen de commercer comme un autre, quoique nettement plus risqué.

Conséquences et héritage

Altham continua sa carrière jusqu'à sa mort en 1617, et Bromley réussit à se faire transférer dans les Midlands en 1616. Potts devint responsable du chenil du roi Jacques, le Skalme Park, en 1615. En 1618, il reçut la responsabilité « de la collecte des pénalités relatives aux égouts, pendant 21 ans ». Ayant joué un rôle dans la mort de sa mère, son frère et sa sœur, Jennet Device a peut-être été accusée elle aussi de sorcellerie. Une femme portant ce nom fut listée dans un groupe de 20 personnes jugées aux assizes de Lancastre le 24 mars 1634, mais il n'est pas certain qu'il s'agisse de la même Jennet Device. Elle était accusée d'avoir tué Isabel Nutter, la femme de William Nutter. Le principal témoin dans cette affaire était un garçon de dix ans, Edmund Robinson. Tous sauf un furent déclarés coupables, mais les juges n'ordonnèrent pas la peine de mort, préférant se référer au roi, Charles Ier. Après une contre-enquête à Londres, Robinson admit avoir inventé les faits, mais malgré l'acquittement de quatre des accusés, les autres demeurèrent en prison, où ils sont probablement morts. Un rapport officiel du 22 août 1636 compte Jennet Device parmi les incarcérés.

Source : Wikipedia (en)

 

Les procès de Samlesbury

La chasse aux sorcières en Angleterre fut moins sévère que dans le reste de l'Europe, une seule pouvant être qualifiée de massive, celle de Matthew Hopkins à East Anglia en 1645. Elle rassembla 20 % de toutes les « sorcières » dénoncées, soit environ 500 cas, lesquelles auraient finalement été exécutées en Angleterre entre le XVe siècle et la première moitié du XVIIIe siècle. Le système judiciaire anglais différait notablement de l'Inquisition tel qu'appliquée en Europe continentale, où une personne devait accuser ses voisins d'un crime, lesquels étaient ensuite jugés par un jury de ses semblables. Les procès anglais contre la sorcellerie de l'époque « tournaient autour de croyances populaires selon lesquelles le crime de sorcellerie était le fait d'une personne... malintentionnée », pour lesquelles des preuves tangibles devaient être produites.

Les sorcières de Samlesbury sont trois femmes, Jane Southworth, Jennet Bierley et Ellen Bierley, du village de Samlesbury dans le Lancashire, accusées au début du XVIIe siècle par une fille de quatorze ans, Grace Sowerbutts, de pratiquer la sorcellerie.

Le 19 août 1612, au Lancaster Assizes, commença leur procès au milieu d'une série d'autres, en pleine chasse aux sorcières, qui s'étalèrent sur deux jours. De telles actions en justice étaient inhabituelles à l'époque en Angleterre à deux égards : le greffier de la cour publia le compte rendu du procès et le nombre d'accusés déclarés coupables et pendus fut de dix dans le Lancashire et d'un autre à York, nombre anormalement élevé.

Parmi les accusations portées contre les femmes figuraient l'infanticide et le cannibalisme. En revanche, les autres accusés jugés aux mêmes Assizes, parmi lesquels figuraient les sorcières de Pendle, furent accusés de maleficium, c'est-à-dire de causer du tort par la sorcellerie. Les accusations contre les trois femmes s'effondrèrent « spectaculairement » lorsque Grace Sowerbutts fut reconnue par le juge être « l'outil du parjure d'un prêtre catholique ».

Le procès est un exemple clair des luttes religieuses de l'époque, il était « en grande partie de la propagande contre le catholicisme », voire un « procès-spectacle » cherchant à démontrer que le Lancashire, connu à l'époque pour être une région sauvage et anarchique, était en cours de purge non seulement des sorcières, mais aussi des « comploteurs papistes » (les catholiques).

Jacques Ier, un Écossais qui arriva sur le trône d'Angleterre en 1603, s'intéressait vivement à la sorcellerie. Au début des années 1590, il était convaincu que des sorcières écossaises complotaient contre lui. Dans son livre de 1597, Daemonologie, il demandait à ses partisans de dénoncer et de poursuivre en justice tout adepte ou pratiquant de la sorcellerie.

En 1604, un an après son intronisation, une nouvelle loi contre la sorcellerie fut votée : An Act against Conjuration, Witchcraft and dealing with evil and wicked spirits. Elle imposait la peine de mort à toute personne causant du tort par la magie ou exhumant des corps dans un but magique. Mais il arrivait cependant à Jacques Ier de douter des preuves présentées lors de procès pour sorcellerie, au point d'exposer des contradictions dans les témoignages contre quelques personnes accusées de sorcellerie.

Les trois « sorcières » de Samlesbury vivaient au Lancashire, un comté anglais qui, à la fin du XVIe siècle, était perçu par les autorités de l'époque comme une région sauvage et anarchique : il était « renommé pour ses vols, sa violence et sa sexualité laxiste, où l'Église était honorée sans que le commun des mortels ne comprenne quoi que ce soit à ses doctrines ».

Après le décès de Marie Ière et l'accession au trône de sa demi-sœur Elisabeth Ière en 1558, les prêtres catholiques furent forcés de se cacher. Mais dans les régions éloignées de Londres, comme le Lancashire, ils continuèrent à célébrer la messe en secret. Au début de 1612, l'année du procès, chaque juge de paix du Lancashire reçut l'ordre de compiler une liste de récusants (c'est-à-dire ceux qui étaient réfractaires à l'Église d'Angleterre, un délit à cette époque).

La famille Southworth

La Réforme anglaise du XVIe siècle, période pendant laquelle l'Église anglaise rejeta l'autorité du Pape et s'éloigna de l'Église catholique, provoqua la séparation de la famille Southworth habitant au Samlesbury Hall. Sir John Southworth, chef de la famille, était un récusant en vue qui avait été arrêté à plusieurs reprises pour avoir refusé de rejeter sa foi catholique. Son fils aîné John, s'étant converti à l'Église d'Angleterre, fut déshérité par son père, alors que le reste de la famille resta farouchement catholique.

Jane Sherburne, l'une des prétendues sorcières, et John fils se marièrent vers 1598 et le couple vécut au Samlesbury Lower Hall, où ils élevèrent sept enfants. Jane devint veuve quelques mois avant le procès pour sorcellerie en 1612. Les relations entre le père et le fils étaient restées tendues jusqu'à la mort de celui-ci : selon une déclaration de John Singleton, qui l'appelait « vieux maître », John père refusait même de passer devant la maison de son fils quand il le pouvait et croyait Jane capable de tuer son mari.

Les arrestations

La chasse aux sorcières commence dans le Lancashire par une toute autre affaire.

Le 21 mars 1612, Alizon Device, qui vivait à proximité de Fence au Lancashire, près de Pendle Hill, rencontra John Law, un colporteur d'Halifax, ville du Yorkshire de l'Ouest. Elle lui demanda quelques aiguilles, mais il refusa. Quelques minutes plus tard, Law eut une « attaque » et accusa la femme de l'avoir provoquée. Avec sa mère Elizabeth et son frère James, Alizon fut alors convoquée devant le magistrat local, Roger Nowell, le 30 mars 1612. En se basant sur des preuves et des confessions, Nowell imposa à Alizon et dix autres personnes de se présenter au Lancaster Gaol (geôle) pour y être jugées à la prochaine séance du tribunal pour maleficium.

Les autres magistrats du Lancashire apprirent la découverte de sorcellerie et, le 15 avril 1612, le juge de paix Robert Holden commença à enquêter dans la région de Samlesbury. En conséquence, huit personnes furent convoquées aux Assizes du Lancashire. Trois femmes, Jane Southworth, Jennet Bierley et Ellen Bierley, furent accusées de pratiquer la sorcellerie sur Grace Sowerbutts, petite-fille de Jennet et nièce d'Ellen.

Procès

Le procès se déroula le 19 août 1612 devant Sir Edward Bromley, un juge qui recherchait activement une nomination à un tribunal plus proche de Londres : il est probable qu'il tentait par ce biais de séduire le roi Jacques Ier, chef du système judiciaire anglais.

Avant le procès, Bromley ordonna la libération de cinq des huit accusés de Samlesbury, les mettant en garde sur leur conduite future. Les autres, Jane Southworth, Jennet Bierley et Ellen Bierley, furent accusés « d'arts diaboliques et malicieux, appelés sorcellerie, enchantements, charmes [...] sur et contre une Grace Sowerbutts », elles plaidèrent non coupable. Le témoin à charge principal était Grace Sowerbutts, âgée de 14 ans.

Grace fut la première à témoigner. Elle affirma que sa grand-mère et sa tante, Jennet et Ellen Bierley, pouvaient se transformer en chien et qu'elles l'avaient « hantée et ennuyée » pendant des années. Elle allégua également que les deux femmes l'avaient transportée au sommet d'une meule de foin en la tirant par les cheveux. En une autre occasion, elles avaient tenté de la persuader de se noyer. Selon Grace, les deux l'avaient amenée à la maison de Thomas Walshman, où elles avaient volé un bébé pour lui sucer le sang. Elle affirma que l'enfant mourut dans la nuit, et qu'après son enterrement, elles déterrèrent le corps pour le faire cuire dans le but d'en manger une partie. Ce qui en resta fut utilisé pour faire un onguent qui leur servait à prendre d'autres apparences.

Grace allégua également que sa grand-mère et sa tante, en compagnie de Jane Southworth, assistaient à des sabbats qui se tenaient chaque jeudi et dimanche dans la nuit à la Red Bank, sur la rive nord de la Ribble. Pendant ces assemblées clandestines, elles rencontraient « des choses noires, qui se tenaient debout, mais n'étaient pourtant pas des hommes, de par leur visage », avec lesquelles elles mangeaient, dansaient et s'accouplaient.

Thomas Walshman, le père du bébé prétendument tué et mangé par les accusées, fut le suivant à témoigner. Il confirma que son enfant était mort à l'âge d'un an d'une maladie inconnue. Il ajouta que Grace avait été découverte le 15 avril gisant par terre, comme si elle était morte, dans la grange de son père et n'avait repris des forces que le lendemain.

Deux autres témoins, John Singleton et William Alker, confirmèrent que John Southworth, le beau-père de Jane Southworth, était réticent à circuler devant la maison où demeurait son fils, car il croyait que Jane était une « femme mauvaise et une sorcière ».

Thomas Potts, le greffier des Lancaster Assizes, nota qu'après avoir entendu les témoignages, plusieurs personnes présentes à la cour étaient convaincues de la culpabilité des accusées. À la demande du juge de répondre aux accusations portées à leur encontre, Potts rapporta qu'elles « se mirent humblement à genoux, pleurant des larmes » et « demandèrent à [Bromley] au nom de Dieu d'examiner Grace Sowerbutts ». Immédiatement, « le visage de cette Grace Sowerbutts changea ». Les témoins « commencèrent à se quereller et à s'accuser les uns les autres » et admirent finalement que Grace avait été entraînée dans cette conspiration par un prêtre catholique qu'ils appelaient Thompson. Bromley obligea la fille à rencontrer deux juges de paix, William Leigh et Edward Chisnal. Questionnée, Grace admit que son histoire était fausse et qu'elle obéissait aux ordres de l'oncle de Jane Southworth, Christopher Southworth (aussi connu sous le nom de Thompson), un prêtre jésuite qui se cachait dans la région de Samlesbury. Southworth était le chapelain à Samlesbury Hall et l'oncle de Jane par le mariage. Leigh et Chisnal questionnèrent les trois accusées dans le but de savoir pourquoi Southworth avait fabriqué des preuves contre elles, mais aucune ne put répondre autre chose que « d'aller à l'église [anglicane] ».

Une fois les déclarations faites devant la cour, Bromley ordonna au jury de rendre un jugement de non-culpabilité, déclarant que « Dieu vous a libérées au-delà de vos espérances, utilisez sagement sa pitié et sa faveur ; prenez soin de ne plus tomber par après : donc la cour ordonne que vous soyez libérées ».

Potts conclut son compte-rendu du procès par ces mots : « Donc, ces pauvres créatures innocentes, grâce aux soins et à l'effort de cet honorable juge, furent délivrées du danger de cette conspiration ; et cette maudite pratique du prêtre exposée à la vue de tous. »

Source : Wikipedia

 

La grande chasse aux sorcières d’Ecosse de 1597

Ces procès eurent lieu dans toute l’Ecosse de mars à octobre 1597. Au moins 400 personnes passèrent en jugement pour sorcellerie et pour diverses formes de diabolisme. Le nombre exact d’exécutés est inconnu, mais il est probablement aux environs de 200. Les procès de 1597 furent la deuxième de cinq chasses de sorcière touchant l'ensemble de l’Ecosse, les autres étant celles de 1590-1591, de 1628-1631, de 1649-50 et de 1661-1662.

Les procès de 1597 sont les moins documentés. Comme les derniers, ils furent conduits par des cours locales sous la surveillance de commissions royales. On ne connaît pas l’origine du mouvement, mais à l'époque l'Ecosse souffrait d’un conflit politique entre le monarque et l'Église Presbytérienne, aussi bien que de la peste et de la famine. À Edimbourg, un procès eut lieu en 1596, quand Christian Stewart fut accusé d'avoir ensorcelé Patrick Ruthven à mort, une affaire dans laquelle le roi prit un intérêt personnel. C'était aussi la même année que le roi publia son livre sur la sorcellerie.

Les premiers procès semblent avoir eu lieu à Slains au nord d'Aberdeen en mars 1597, où les autorités locales demandèrent la permission d'exécuter des sorcières. Ce fut suivi par un grand procès contre Janet Wishart et ses complices. Janet Wishart fut accusée d’avoir utilisé un charme pour provoquer chez une victime alternativement des tremblements et des sueurs, d’avoir ensorcelé d'autres victimes pour qu'elles meurent ou soient presque mortes, d’avoir provoqué des tempêtes levées via le lancement de charbons vivants, d’avoir utilisé "des chats de cauchemar" pour infliger des rêves horribles et d’avoir démembré un cadavre pendu au gibet. Elle fut condamnée au bûcher avec une autre sorcière.

Plusieurs commissions royales furent envoyées pour examiner la sorcellerie dans tout le pays. La chasse aux sorcières semble avoir été plus fréquente à Fifre, Perthshire, Glasgow, Stirlingshire et particulièrement dans l’Aberdeenshire, entre le 4 mars et octobre.

L’affaire la plus connue fut celle de Marguerite Aitken, appelée la Grande Sorcière de Balwearie. Elle fut probablement arrêtée à Fifre en avril 1597. Après avoir plaidé coupable sous la torture, elle offrit d'aider la commission à désigner des sorcières en échange de sa vie. Pendant une période de quatre mois, la commission d’Aitken visita toute l'Ecosse et de nombreuses personnes furent arrêtées, passées en jugement et exécutées après avoir désigné d’autres personnes. Finalement, Aitken fut discréditée comme témoin expert après avoir identifié des gens comme sorcières alors qu'elle les avait purifiées précédemment. Le 1 août, elle fut arrêtée et le 12 août, on ordonna aux commissions d'arrêter les procès jusqu'à ce que les plaintes puissent être examinées plus sérieusement. Les condamnations à mort semblent avoir décliné et en octobre la chasse aux sorcières s’arrêta.

Source : Wikipedia (en)

 

La grande chasse aux sorcières d’Ecosse de 1649-50

La grande chasse de 1649-50 fut une série de procès qui ont probablement comptabilisé la plupart des exécutions.

Les procès arrivèrent dans une période d'agitation économique, politique et religieuse. Les années 1640 furent parmi les plus froides de la mini ère glaciaire que connut l’Europe. La période 1649-53 fut pauvre en moissons et une pénurie générale s’ensuivit en Ecosse. Enfin une épidémie de peste bubonique ravagea l’Ecosse de 1644-49. Par ailleurs, les troubles politiques et religieux furent causés par la défaite de l'armée écossaise par les forces de la New model army sous les ordres d’Olivier Cromwell à la Bataille de Preston dans la Deuxième Guerre civile anglaise et l’arrivée au pouvoir du parti de radical de l’Eglise (Kirk party), qui essaya de créer "une société pieuse", traquant les sorcières et autres contrevenants. Ils passèrent un nouvel Acte de Sorcellerie en 1649 et encouragèrent les presbytères locaux à rechercher des sorcières. Cette période intense de chasse aux sorcières commença en 1649 et continua en 1650, en grande partie confinées dans les Lowlands, particulièrement à Lothian et à Fifre, puis gagna l'Angleterre du nord où la pratique de la sorcellerie était active. La période sous l’autorité du parti de l’Eglise (Kirk party) finit quand Cromwell mena une armée en Ecosse en juillet 1650.

La plupart des procès furent introduits par le ministre local et sa session ou consistoire, qui aspirait à obtenir une preuve ou une confession de la personne accusée. Les sorcières accusées nommaient souvent d'autres personnes qui étaient alors interrogées, élargissant ainsi la chasse. C’est ainsi qu’à Inverkeithing en 1649 les magistrats locaux découvrir leur propres femmes accusées de sorcellerie. Il y eut donc des doutes sur la validité juridique des preuves. En avril 1650 le Chancelier, John Campbell, Comte de Loudoun exprima des réserves sur ces confessions, écrivit aux commissaires locaux qui étaient sur le point de juger trois sorcières dans le Berwickshire, et leur conseilla d’abandonner la première confession obtenue par un juge ecclésiastique, pour une nouvelle obtenue de façon plus légale. Dans les premiers temps le Parlement et son corps représentatif le Comité d'États surveillaient les procès de près et au lieu de donner des commissions de pouvoir judiciaire aux notables locaux, ils commencèrent par envoyer un Shérif Délègue pour présider les cours de justice spéciales des environs. Après 1650 les procès entrèrent dans une nouvelle phase, avec une réduction du nombre total de procès et l’abandon de la présidence des procès à un mélange de centraux et locaux.

Pendant les années 1640 l'Assemblée Générale et la Commission de l'Église firent pression en faveur de l'exécution et de l'extension de l'Acte 1563 de Sorcellerie, qui avait été la base des procès précédents. Le régime Covenanter passa une série d'actes pour mettre en application la piété en 1649, qui fit du blasphème et de l'adoration de faux dieux, des crimes capitaux. Ils passèrent aussi un nouvel acte de sorcellerie qui ratifia l'acte existant et l’étendit pour traiter les pratiquant "du Diables et des familiers", qui seraient maintenant punis de mort. En 1649 la commission de l'Assemblée Générale coordonna les presbytères dans leur poursuite "de sorcières fugitives", leur rappelant l'importance de chasser des sorcières et de les encourager en obtenant des commissions de justice pour recommander les noms de commissaires. Avant mai 1650 le Parlement avait un comité en place pour traiter les témoignages et autres papiers légaux en rapport avec les accusations et les commissions. Les membres individuels du Parlement et autres Covenanters prirent un rôle actif dans les chasses aux sorcières.

La chasse de 1649-50 est une de cinq principales chasses de sorcière en Ecosse, les autres étant en 1590-91, 1597, 1628-31 et 1661-62. Il y eut d’abord une accusation et une relaxe en février 1649, un brasseur de Dunfermine qui s'est avec succès défendu d’une pratique de la magie. Puis il y avait deux affaires en mars, trois en avril, quinze en mai et en juin la « grande chasse » était ouverte et continua jusqu’au milieu de 1650. Elles commencèrent à Lothian et s’étendirent à Fifre et ensuite partout dans les Lowlands. La chasse commença probablement à Inverkeithing où le ministre Walter Bruce montra un vif intérêt dans les chasses aux sorcières, prêchant l'exécution d'une sorcière en mars 1649. Cet intérêt semble s'être étendu aux paroisses voisines. En plus d'Inverkeithing il y eut d’autres procès à Aberdour, Burntisland, Dysart et Dunfermline. La chasse s’étendit aussi au Nord de l'Angleterre où il y eut quelques procès qui ont eurent lieu dans les villes de Newcastle-upon-Tyne et Berwick-upon-Tweed aussi bien que dans les villages environnants du Northumberland, dans lequel des chasseurs de sorcières écossais furent impliqués.

On connaît environ 612 rapports d’accusations de sorcellerie en l'Ecosse dans les années 1649 et 1650 dont 399 sur la seule année 1649 et plus de 300 sorcières furent exécutées dont 200 exécutions à Lothian seul. Les rapports d’accusations citèrent 556 personnes et 243 autres personnes anonymes. La plupart d'entre elles furent jugées dans des cours ad hoc qui avaient un taux d'exécution beaucoup plus haut que les cours dirigées par des avocats professionnels. La plupart des sorcières étaient des femmes et la plupart d'entre elles avaient un statut social relativement bas : les cours locales exécutaient 90 % des accusés, la Cour de Pouvoir judiciaire 55 %, et les cours d'appel seulement 16 %.

La plupart des sorcières étaient des femmes et la plupart d'entre elles de statut social relativement bas. La seule femme de haut statut connue pour avoir été accusée fut Marguerite Henderson, Lady Pittadro, qui fut accusée par Walter Bruce le ministre d'Inverkeithing en 1649. Elle s’enfuit à Edimbourg où elle fut arrêtée et se suicida probablement avant son procès. De telles accusations étaient d'habitude liées à des luttes de pouvoir locales et généralement échouées car les grandes familles avaient une réputation à défendre et des ressources pour se défendre légalement et politiquement. Les mentions du Diable apparurent rarement, seul le mal perçu au travers de la sorcellerie intéressé les cours, comme avec Jean Craig de Tranent, qui fut accusé d’avoir donné une maladie à Beatrix Sandilands, la rendant "fol et privée de son esprit sain". La divination était aussi une accusation commune, souvent avec des pénalités moindres, comme le cas de Marjorie Plumber, qui fut privés du sacrement par le presbytère de Cullen dans le Banffshire en 1649 pour avoir essayé de déterminer si son enfant souffrant vivrait en le mettant entre deux trous, "une tombe de vie" et "une tombe de mort" et observé la voie qu’il emprunterait. Il y eut, cependant, un total de 69 confessions de pactes démoniaques dans les comptes rendus d'audience et le Diable fut une figure importante dans la chasse d'Inverkeithing, où plusieurs femmes avouèrent des associations avec le Diable, renonçant à leur baptême et même ayant eu des relations sexuelles avec lui. Suite à ces confessions 5 femmes furent rapidement exécutées en 1649.

Les procès écossais étaient connus pour l’utilisation de piqure sur le corps pour trouver de la marque d'un Diable sur laquelle les sorcières ne pouvaient pas sentir la douleur. Ce processus, qui utilisait des épingles et des aiguilles à repriser, pouvait se transformer en réelle torture dans laquelle le sujet pouvait être à plusieurs reprises piqué jusqu'à ce qu'il ait avoué. Cette torture était souvent entreprise par une sorcière/ un sorcier professionnel(le), comme John Kincaid, qui était actif dans la découverte de marques sur Patrick Watson et Manie Halieburton au Château Dirleton avant juin 1649 et George Cathie officiait dans le Lanarkshire en novembre 1649. Les procès de Newcastle commencèrent après que le conseil municipal ait engagé un sorcier écossais, qui était les années 20 payée pour chaque sorcière coupable, mais ses méthodes soulevèrent les soupçons au Lieutenant-colonel anglais Hobson et il dut finalement s’enfuir. Selon Ralph Gairdiner notable de Newcastle, il continua dans le Northumberland, fut arrêté et dut s’enfuir en Ecosse. Là il fut de nouveau arrêté et exécuté plus tard, ayant reconnu avoir causé la mort par des moyens frauduleux de 220 femmes accusées de sorcellerie en Ecosse et en Angleterre.

En 1649 le Comité d'États passa un Acte visant à empêcher la torture dans les cas de sorcellerie, mais il ne fut jamais mis en œuvre. En 1652, après l'occupation anglaise, il fut annoncé en Angleterre que l'on avait fouetté six sorcières, leurs pieds et têtes brûlés avec des bougies allumées tandis qu'ils étaient pendus par leurs pouces de leurs mains attachées derrière leur dos. Cela, comme la plupart de torture, fut effectué par le clergé local et des magistrats sans l’accord des cours centrales. P. Levack soutient que la torture était plus commune dans "des années de panique" comme en 1649, menant à une croissance de chasses comme des confessions et l’obtention des noms d'autres sorcières potentielles.

Source : Wikipedia (en)

 

La grande chasse aux sorcières d'Ecosse de 1661–1662

La Grande Chasse aux Sorcières de 1661-1662 donna lieu à une série des procès qui eurent lieu pendant une période de seize mois d'avril 1661 à juillet 1662. Au moins 660 personnes furent jugées pour sorcellerie et les diverses formes de diabolisme.

Le nombre exact d’exécutés est inconnu, en grande partie parce qu'ils furent jugés par des cours différentes, mais il y en eut plusieurs centaines.

La chasse de sorcière commença à Midlothian et dans l’East Lothian à l'est d'Edimbourg, où 206 personnes furent accusées de sorcellerie entre avril et décembre 1661. Par la suite les autorités nommèrent des commissions pour examiner l'existence de la sorcellerie dans chaque partie du pays.

Source : Wikipedia (en)

 
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