Le procès de Vardø de 1621
Le 24 décembre 1617 le Finnmark
oriental en Norvège du nord subit une tempête épouvantable, où "la mer et
le ciel ne devinrent qu’un." Cela arriva soudainement, "comme si
desserré d'un sac." Une grande majorité de la population masculine était
en mer à ce moment-là et s’étonna de la tempête, qui fit couler dix bateaux et
provoqua la mort de quarante hommes. La même année, une nouvelle loi sur la
sorcellerie en Danemark-Norvège fut publiée et annoncée au Finnmark dans 1620.
En hiver et au printemps de 1621
un procès eut lieu à la forteresse de Vardøhus à Vardø, le centre de norvégien
du Finnmark, où une femme de Kiberg, Mari Jørgensdatter, fut interrogée sous la
torture le 21 janvier. Elle dit que Satan lui était venu la nuit de Noël 1620
et lui avait demandé de le suivre dans la maison de son voisin Kirsti
Sørensdatter. Il lui demanda si elle le servirait et elle dit oui, après qu'il
lui donnait la marque de la sorcière en la mordant entre les doigts de sa main
gauche. Alors ils allèrent à Kirsti, qui dit que Mari devait venir avec elle à
une Fête de Noël à la montagne Lydhorn à l'extérieur de la ville de Bergen en
Norvège du sud. Elle jeta alors la peau d'un renard sur Mari et la transforma
en renard.
Quand Mari vola avec Kirsti par
le sud vers le Sabbat de Satan, elle vit beaucoup de personnes qu’elle savait
faire de même, surtout des femmes, mais aussi deux hommes ; ils venaient de
Kiberg, Vardø, Ekkerøy, Vadsø et d'autres communautés le long du
Varangerfjorden, transformés en chats, chiens, monstres de mer et oiseaux et
donc impossibles à reconnaître.
Sur le sommet de montagne Lydhorn
la Fête de Noël
de Satan fut célébrée par des danses et des boissons, après quoi les sorcières
revinrent en volant à Finnmark, à part Kirsti, qui visita Bergen et ensuite
prit la longue voie vers la maison par mer.
Mari avoua aussi que les
sorcières étaient responsables de la grande tempête de 1617. Elle prétendit que
les sorcières avaient causé la tempête à cause des conflits entre voisins à Noël
1617 ; ce qui avait fait beaucoup de victimes parmi d'hommes d’équipage. Elles
avaient aussi eu des relations sexuelles avec des diables et des démons tandis
que leurs hommes étaient à la mer.
Une autre femme fut interrogée en
janvier, Else Knutsdatter, confirma à Noël 1617, les sorcières avaient lié une
corde de pêcheur trois fois, jetainet un sort et l'avaient déliée, après quoi
"la mer était montée comme des cendres et les gens furent tués." Else
fut arrêtée après qu’on l’ait vue en compagnie de démons en formes de chats
noirs et des chiens et fut exposée à l'épreuve de l'eau.
Anne Larsdatter de Vadsø, qui fut
aussi exposée à l'épreuve de l'eau, avoua dans sa confession que le Diable
liait les langues de sorcières donc elles ne pouvaient ni crier ou ni avouer
jusqu'à ce qu'elles aient été exposées à l'épreuve de l'eau. Elle dit qu'elle
avait volé au Sabbat de Baldvolden à l'extérieur de Vardø, où elle avait vu
quarante autres personnes. Elle avait fait la fête et elle eut de la peine pour
rentrer à temps à la maison dans son lit avant qu'il soit temps de se lever
pour l'église le matin de Noël. Beaucoup de femmes interrogées entre janvier et
février 1621 désignèrent Kirsti Sörensdatter comme leur leader et amiral.
Après ces confessions, Kirsti
Sørensdatter fut conduite à l’interrogatoire. Elle fut arrêtée à son arrivée
chez elle par le bateau après sa visite à Bergen. On soutint ce que les autres
femmes avaient dit : Kirsti n'était pas rentrée chez elle avec le reste avec
les autres après le Sabbat de 1620 ; elle avait visité Bergen. Kirsti épousa un
marchand riche Anders Johanssen et venait de Helsingør au Danemark, où on dit
qu'elle apprit la sorcellerie d'une vieille femme. Sous la torture, elle
confirma tout et désigna plusieurs femmes et aussi deux hommes, un étant
huissier Bertel Hendrikssen. Aucun autre ne fut arrêté.
Kirsti fut condamnée à être
brûlée vive le 28 avril 1621, deux ou trois mois après dix autres femmes
avaient furent brûlées pour sorcellerie. Elles devinrent les dernières victimes
du procès de 1621.
Au cours du 17ème siècle Finnmark
connut beaucoup de procès. La
Norvège du Nord était une place avec une administration
centrale faible, où les autorités locales avaient beaucoup de pouvoir. Ces
fonctionnaires n'étaient pas des Norvégiens, mais souvent des hommes d'Ecosse,
d'Allemagne et du Danemark, des pays avec une histoire de procès. Ils étaient
sous l'influence des préjugés contemporains en Europe, où les experts religieux
prétendaient souvent que "le mal venait du Nord," de Nordkalotten, la
maison des gens Sami, qui n'étaient pas des Chrétiens et avaient une forte
réputation de sorcellerie. Ces fonctionnaires croyaient souvent aux
enseignements des ecclésiastiques européens que "la magie venait avec le
vent du Nord" en bas sur l'Europe et ils avaient été placés là pour
corriger la population selon le Protestantisme orthodoxe. Ils dépeignirent les
Sami comme un peuple de magiciens et désapprouvèrent les femmes scandinaves de
la côte restaient seules à la maison pendant les mois où leurs maris étaient en
campagne de pêche, les soupçonnant d'adultère commis avec des démons. Environ
150 personnes furent exécutées pour sorcellerie entre 1621 et 1663, avant que
l'administration centrale ne soit mieux organisée en 1666. Pour ceux-ci, tous les
hommes étaient Sami et la plupart des femmes étaient norvégiennes.
Source : Wikipedia (en)
Les deuxièmes grands procès de Vardø de 1662/1663
Les deuxièmes grands procès Vardø
eurent lieu à l’hiver de 1662-1663. Trente personnes passèrent en jugement,
accusées de sorcellerie et de pactes avec le Diable. Il y eut 1 condamnée à la
maison de travail, 2 mortes sous la torture et 18 brûlées vives.
Le 2 septembre 1662 Dorthe
Lauritzdotter fut incarcérée à la forteresse de Vardøhus. Elle avait déjà été
accusée en 1657, mais acquittée. Lauritz Braas dit que deux de ses domestiques,
qui étaient récemment morts, avaient avoué être ensorcelés par elle. Par
ailleurs quatre sorcières menées par Dorthe sous la forme d'un pigeon, d’un
aigle, d’une corneille et d’un cygne avaient ouvert leurs "nœuds de
vent" sur la mer pour faire sombrer un bateau, mais le complot avait
échoué parce que l'équipage avait prié Dieu. Dorthe fut condamnée au bûcher le
6 novembre 1662 avec deux autres femmes, bientôt suivies par d'autres deux.
A Noël 1663 des enfants furent
accusés quand les sœurs Ingeborg Iversdatter et Karen Iversdotter (8 ans), les
enfants des femmes nouvellement exécutées, furent incarcérées avec Maren
Olsdotter, la nièce d'une des femmes exécutées. Les enfants racontèrent beaucoup
d'histoires et le prêtre eut de nombreuses difficultés à leur faire dire le
catéchisme quand ils furent enfermés dans le
"trollkvinnefengeselhullet" ("le trou des sorcières") de la
forteresse, où les sorcières étaient maintenues en attendant le verdict.
Ingeborg Iversdatter avoua
pendant les interrogatoires du 26 janvier 1663 qu'elle et Solveig Nilsdotter
avaient célébré Noël 1662 à Kiberg avec Maren Olsdotter et Sigri Klockarewhile
tandis qu'elles étaient incarcérées dans le trou des sorcières. Elles s'étaient
transformées en chats et avaient rampé sous la porte et avaient rencontré Maren
et Sigri, qui étaient venues en volant par la mer de Vardangerfjorden, à
Kiberg. Elles avaient fait irruption dans le sous-sol et s'étaient aidées avec
de l’alcool jusqu'à ce qu'elles soient devenues ivres, tandis que Satan tenait
la bougie pour eux. Les deux femmes adultes s'étaient disputées et Sölvi était
devenue si ivre que Satan eut des difficultés à la remettre sur pieds et à la
faire revenir en prison plus tard dans la nuit. Le prêtre de la forteresse fit
remarquer que cela devait être la raison de la disparition de l'alcool du
sous-sol.
Sölve Nilsdotter avoua pendant
les interrogatoires en janvier que, au Noël 1661, un sabbat gigantesque s’était
tenu à la montagne Dovrefjell en Norvège du sud et où les sorcières étaient
arrivées sous la forme de chiens et des chats pour boire et danser avec Satan,
qui était apparu sous la forme d'un chien noir. Quand Margrette Jonsdotter
dansait avec lui, elle perdit sa chaussure, mais Satan lui en donnait une
nouvelle.
La mère de Maren Olsdatter, une
fillette de douze ans, avait été exécutée quelques années auparavant pour
sorcellerie ; sa tante s'était occupée de la fillette et maintenant, après que
sa tante fut aussi brûlée, elle-même fut arrêtée. Quand Maren fut interrogée le
26 janvier sa confession fut examinée avec beaucoup d'attention. Elle avoua
avoir visité l'Enfer, où elle avait vu Satan. Il lui avait montré "une
grande eau" en bas dans une vallée noire, qui commença à bouillir quand il
souffla sur le feu avec une corne de fer ; dans l'eau il y avait des gens, qui
pleuraient comme des chats. Puis il avait mis un jambon dans l'eau et il
l’avait cuisiné immédiatement et lui aurait dit qu'elle bouillirait aussi dans
l'eau en récompense de ses services. Plus tard elle avait été au Sabbat de
Satan à Domen entre Svartnes et Kiberg, où Satan jouait une musique dansante
sur un violon rouge, donnant de la bière aux sorcières et suivant chacune
d'elles dans leur maison personnellement. Quand la cour lui demanda quels gens
elle avait vu là, elle donna les noms de cinq femmes, parmi elles Ingeborg Krog
de Makkaur, qui l'avait suivie voir le diable sous la forme d'un pigeon.
Ingeborg Krog fut convoquée pour
interrogatoire. Elle nia les accusations et fut soumise à l'épreuve de l'eau.
Quand elle échoua, elle continua à clamer son innocence et fut alors soumise à
la torture. Elle n’avoua rien sous la torture, à part une histoire qui ne
satisfit pas la cour : elle prétendit qu'elle avait une fois mangé un poisson
qu’une femme lui avait offert et qui avait été exécutée pour sorcellerie en
1653 et avait pu consommer une certaine magie à cette occasion. Sölve
Nilsdotter dit alors qu'Ingeborg était une sorcière comme le reste d'entre
elles, qu'elle avait fait perdre un bateau en mer et que c'était en fait elle
qui leur avait appris à éviter de révéler quoi que ce soit. Mais Ingeborg
continua à clamer son innocence ; elle fut alors coupée avec un fer brûlant et
du soufre fut déposé sur sa poitrine, mais la seule chose elle ait dit, était
"je ne peux pas mentir sur moi ou sur d'autres. Oh non, ils peuvent
torturer mon corps, mais ils ne peuvent pas torturer mon âme." Ingeborg
fut torturée à mort et son cadavre fut exposé sur une île face au gibet.
Karen Iversdatter, une fillette
de huit ans, prétendit que trois sorcières sous la forme de corneilles avaient
essayé d'assassiner un fonctionnaire avec une aiguille. La servante Hélène fut
arrêtée pour être une d'elle et avoua qu'elle avait utilisé la sorcellerie pour
affecter le bétail. Hélène fut brûlée avec Sigri Klockare le 27 février 1663.
Barbra de Vadsø fut désignée par
Maren comme une de celles qui avaient volé avec Dorthe vers Domen. Barbra dit
que Maren l'avait accusée, encouragée par la femme du docteur Anne Rhodius, qui
avait été bannie d'Oslo vers la
Norvège du nord avec son mari à cause des conflits à Oslo
parce que le docteur et sa femme avaient désigné la femme et la fille d'un
membre de la cour comme sorcières. Ce fut ignoré et Barbra fut brûlée avec
quatre autres femmes le 8 avril 1663.
Sölvi Nilsdotter, Margrette
Jonsdotter et encore deux femmes furent brûlées à Vardø Le 20 mars 1663.
Le 25 juin 1663 les deux
dernières sorcières accusées, Malene d'Andersby et Ragnhild Endresdotter, furent
transférées au trou des sorcières et avouèrent que Maren avait inventé ses
confessions sous l'influence de la femme du docteur Anne Rhodius, qui les avait
visitées en prison et les avait menacées de torture pour les faire avouer.
Malene et Ragnhild furent libérées. Ingeborg Iversdatter et les enfants des
trois autres sorcières furent acquittés en juin 1663 à cause de leur âge,
tandis que Maren fut envoyée en maison de correction à Bergen. La femme du
docteur, Anne Rhodius, vécut en l'exil en Norvège du Nord jusqu'à sa mort en
1672.
Ce fut le dernier grands procès
de la Norvège
du Nord. Plusieurs personnes furent accusées dans les décennies suivantes, mais
seulement deux personnes, en 1678 et 1695, furent condamner à mort.
Source : Wikipedia (en)