La Prophétie de Grenoble
1845
Cette prophétie fut publiée à
plusieurs reprises, mais sous un autre nom et en partie seulement, voire
modifiée, car les révélations décrites ne laissaient pas croire qu’elles
puissent se réaliser, même en partie. On retrouve aussi des traces de cette
prophétie en langue italienne.
Le capitaine Tourbain reçut cette
révélation dans la nuit du 14 au 15 juin 1845, à Bourg Saint Maurice. A 11
heures du soir, mourant, il se leva soudainement de sa couche et dit à ses
camarades étonnés : « Mes chers amis, je sens que ce sera bientôt
définitivement ma fin.
Ecoutez ce que j’ai à vous
annoncer avant. Faites venir le lieutenant Charles Mallin, il doit noter tout
ce que j’ai encore à dire et vous tous devez être les témoins des dernières paroles
qui sortiront de ma bouche. »
Il se tenait immobile dans son
lit, ses yeux éteints fixaient au loin. Tout le monde était angoissé. Sa voix
était tellement étrange qu’on aurait dit celle d’un étranger.
« Environ cent ans après nous, un
peu plus tôt ou un peu plus tard, il y aura sur toute la terre une guerre
terrible et tout ce que nous avons vécu dans nos guerre ne sera rien comparé
aux effroyables événements de ce temps.
On ne combattra plus homme contre
homme. Mais mille contre mille, cent mille contre cent mille et encore plus.
Viendra alors une paix qui
cependant ne sera pas de longue durée.
Après une récolte d’un bon quart
de siècle, reviendra une guerre qui sera encore plus grande que la première et
dans laquelle le monde semblera sombrer. De grands événements annonceront le
début de cette grande, grande guerre. Les saisons seront changées, il fera
froid en été, chaud en hiver. De grandes inondations et tremblements de terre
viendront, qui partout, apporteront peines et soucis. La guerre sera sur terre,
sur mer et même dans les airs. De la grêle brûlante tombera du ciel, l’air
tremblera des œuvres miraculeuses.
Sur tous les hommes, sur la terre
entière viendra une grande épreuve et le soleil tournera quatre fois et plus
avant que ne revienne la paix souhaitée par tous les peuples.
Le nombre 7 y jouera un rôle, une
fois en lui-même, une fois ensemble avec le chiffre un et une fois plus.
Mais avant que cela n’arrive,
notre patrie aura à traverser une période dure. Cela se passera très
curieusement. La France sera vaincue dans cette guerre et sera cependant avec
les vainqueurs. Des ennemis viendront dans notre pays et personne ne pourra les
arrêter. Car le rapport sera de un et une fois plus. Ils viendront par Paris et
Poitiers, jusqu’à la Loire et la
Garonne. Et malheurs viendra après malheurs.
Les gens du Nord seront contre
les gens du Sud. Et les gens du Sud contre les gens du Nord.
Des épreuves dures viendront et
aussi une grande famine. Car il ne restera que peu de vin et de pain. Les
pauvres seront aussi riches que les riches et les pauvres aussi pauvres que les
pauvres.
Mais cette période ne durera pas
très longtemps, car elle sera bientôt remplacée par une autre où il y aura de
nouveau du pain autant qu’on voudra en manger, et du vin autant qu’on pourra en
boire. Tout alors sera autrement qu’avant. Ce qui est sombrera et ce qui était
ne reviendra plus. Celui qui désespère dans ce temps est perdu, celui qui au
contraire ne perd pas l’espoir vivra lors de la délivrance. Ceux
qui gardent la foi auront raison et ceux qui se maintiennent seront les
vainqueurs. Celui qui damne sera lui-même damné.
Un temps viendra avec de
nouvelles lois et de nouveaux buts. Les nuages noirs céderont à la lumière qui
viendra en même temps du levant et du couchant.
Les amis d’hier seront les
ennemis des heures tristes et les ennemis des heures tristes seront les amis
des heures claires. Paris souffrira de grandes épreuves mais restera tout de
même Paris. La France restera la France éternelle. Son malheur dans les jours sombres
sera son bonheur dans les années de lumières. La paix sera grande et longue.
Toutes les peines seront
surmontées et les cloches sonneront de nouveau dans toute la France en paix et
en honneur, en union et en fraternité.
Vers le milieu du XXe siècle,
viendra la paix lorsque le début s’unira avec la fin et le chiffre 1 avec le
chiffre 7, une fois et autrement.
Ceci mes amis, conservez le pour
ces temps durs, ceci mes frères, léguez-le au monde de demain. Maintenant je
peux mourir tranquille… En tranquillité et en paix. Adieu.
Que la chance soit toujours avec
vous et avec la France, notre chère patrie…
Adieu, pour toujours et
éternellement. »
Lorsque les derniers mots
sortirent de la bouche du capitaine, il y avait un silence de mort. Personne
n’osait dire un mot dans la
chambre. Tous se découvrirent et dirent une prière à voix
basse. Puis ils se tournèrent vers le capitaine pour lui donner de l’eau. Il
était mort, le corps déjà complètement froid.