Anna Eriksdotter
Anna Eriksdotter ou Anna
Ersdotter (1624 - le 15 juin 1704), appelée aussi Sotpackan (anglais : la
sorcière de la suie), fut convaincue d’être une sorcière. Elle a été la
dernière personne à être exécutée pour la sorcellerie en Suède.
Anna Eriksdotter était connue
comme sorcière pendant des décennies avant qu'elle ne passe en jugement pour
sorcellerie.
Elle était originaire de Bollnäs
puis déménagea vers 1680 à Skomakarbacken dans la paroisse de Lista avec son
mari, qui était un soldat. Sa capacité à guérir les blessures de sang et a
communiqué et a soigné les animaux lui valu le surnom 'Sotpackan », mais a
aussi été ce qui a conduit à faire croire qu'elle avait passé un pacte avec
Satan. Elle était pendant un temps la domestique du curé de village, mais ce
dernier la renvoya dès les premières rumeurs. Un matin alors le curé se rendait
à l'église pour l’office, des graines furent plantées sur la route, qui le
rendirent muet.
En 1704, Anna Eriksdotter fut
arrêtée et emprisonnée à Eskilstuna. Lors du procès, elle fut accusée par Nils
Jonsson de l'avoir rendu aveugle, sourd et muet par utilisation de magie. Son
motif était que Nils avait refusé de lui donner son tabac. Elle lui avait alors
demandé de lui donner une saucisse, un gâteau et de la laine, ce qu'il lui
avait fait avant de rentrer chez lui. Un peu plus tard, alors qu’il était
debout parlant à la douairière Karin, il ressentit une bouffée d'air touchant
sa joue lui paralysant le visage. Après quoi de l'eau était sortie de son oreille
droite et sa bouche se tordit. Il avait alors soupçonné Maria de lui avoir jeté
un sort et lui demanda d’enlever sa malédiction, ce qu’elle accepta. Il s'était
alors senti mieux. Les témoins présents l'avaient confirmé.
Anna confirma elle aussi
l'histoire. Elle prétendit qu'elle avait exécuté ce sort parce que Nils Jonsson
avait eu des gestes déplacés à son encontre. Elle avoua aussi avoir mis une
malédiction sur le curé par vengeance après qu'il l’ait renvoyée. Elle
revendiqua avoir été au service de Satan depuis son enfance, quand elle avait
créé des loups pour attaquer les moutons du voisin. Elle prétendit que quand
elle était une petite fille, sa mère avait enduit un veau avec un onguent et
avait volé avec elle par la cheminée jusqu’à Blockula. La cour la jugea
coupable de sorcellerie et la condamna à mort. La Cour Suprême révoqua
la condamnation à mort considérant son âge avancé et ses tendances à une folle
imagination. Cependant le Roi, qui avait toute autorité pour confirmer ou
infirmer la sentence, confirma la condamnation à mort. Anna fut décrite comme
pleine de remords et « très dévote dans ses prières ».
Elle fut exécutée à Eskilstuna
par décapitation le 15 juin 1704. Elle fut la dernière personne à être exécutée
pour sorcellerie en Suède. Son cas était isolé ; peu de personnes avaient
été accusées de sorcellerie en Suède après Malin Matsdotter en 1676.
Il devait, cependant, y avoir
d’autres occasions où des personnes coupables de sorcellerie furent jugées,
mais échappèrent à la condamnation à mort :
En 1720, une fille du village
SöDra Ny dans le Värmland accusa onze femmes d'enlèvement d'enfants pour le
compte de Satan, mais en 1724, celles qui avaient avoué furent condamnées à
être fouettées.
En 1757, une hystérie collective
s’empara de la paroisse de Ål dans le Dalarna, où treize femmes et cinq hommes
furent accusés d'enlèvement d'enfant pour le compte de Satan. Le gouverneur
Pehr Ekman les fit arrêter, interroger et torturer. Le cas fut traité par les
autorités locales et l'église, mais quand il fut connu du pays, cela provoqua
un scandale : le Parlement demanda une enquête et le gouverneur Pehr Ekman
fut condamné à la prison et déchu de sa position et les accusés libérés.
La loi sur la sorcellerie devait
rester en vigueur jusqu'en 1779 où elle fut abolie définitivement.
Source : Wikipedia (en)
Le garçon de Gävle – Johan Johansson Griis
Le garçon de Gävle (1663 -
novembre 1676) fut le témoin principal, mais surtout la personne à l’origine du
procès en sorcellerie de Stockholm en 1676.
Son nom était Johan Johansson
Griis. Il était le fils d'un cordonnier de la ville de Gävle dans le
Gästrikland. Il vint vivre chez des parents à Stockholm en 1675 à l'âge de
douze ans, après être devenu orphelin à la suite de l’exécution de sa mère la
veuve Karin Nilsdotter Griis accusée de l’avoir conduit au sabbat de Satan de
Blockula et d’avoir abusé de lui.
À Stockholm, il devint le témoin
de la couronne et chacun voulait l’entendre sur ses visites à Blockula. Il leur
raconta de nombreuses histoires sur les sabbats de Satan, chacune étant plus
fantastique et passionnante que la précédente et obtint une certaine célébrité
au point de devenir un expert en sorcières et en sorcellerie. Quand les gens
lui demandèrent s'il avait vu quoi que ce soit de soupçonneux à Stockholm, il
laissait sous-entendre que c’était le cas. Il fut considéré comme un expert sur
les sorcières et les enlèvements de Blockula. Il prétendit avoir été attaqué
par des sorcières publiquement.
Bientôt, d'autres enfants et
adolescents, inspirés par ses histoires, commencèrent à prétendre qu'ils
avaient été enlevés et présentés à Satan aussi et les parents de la
congrégation de Katarina s’inquiétèrent. Une hystérie parentale éclata et les
parents réunirent leurs enfants dans des pensionnats où ils pourraient être
surveillés et protégés de l'enlèvement. Après que les enfants aient pensé avoir
été attaqués par des sorcières lors d’une nuit, le prêtre de la congrégation
donna au maire une pétition signée par les parents, implorant les autorités de
protéger leurs enfants.
Pendant les mesures, le garçon de
Gävle et d'autres enfants furent interrogés. Quand le garçon de Gävle fut
interrogé, il changea soudainement son témoignage : ce n'était pas la
sorcière Brita Zippel qui l'avait enlevé ainsi que les deux adolescentes de
Myra, Annika et Agnès, mais lui-même. Pendant l'exécution de sa mère, « son
esprit » s’était emparé de lui et il était devenu un sorcier capable de se
transformer en Brita Zippel et d’amener des enfants à Blockula. Il fut alors condamné
à être décapité et brûlé pour sorcellerie, bien cette sentence ne fut pas
immédiatement exécutée.
Mais devant pareil aveu une
commission spéciale fut créée et des nombreuses femmes furent condamnées et
exécutées en vertu des preuves des enfants. Les procès étaient maintenant menés
par les adolescentes Lisbeth Carlsdotter, Annika et Agnès. Pendant cela, la
cour demanda au garçon de Gävle si le Diable fut vexé et s’il pouvait en
témoigner.
Pendant tous ces événements, le
garçon de Gävle fut décrit comme triomphant ; il n’avait pas peur, même
lorsqu’il fut condamné à mort, mais semblait heureux d'être le centre
d'attention. Il n'était pas fou ou stupide, mais plutôt intelligent et
mythomane.
Après l'exécution de Malin
Matsdotter, les juges commencèrent par changer leurs moyens d'interrogatoire :
jusqu'à présent, ils avaient noté les témoignages d'enfants pendant les
interrogatoires et, pendant le procès il leur était simplement demandé de
confirmer. Maintenant, ils demandaient aux enfants de répéter leur témoignage
et on les terrorisait quand les preuves changeaient, y compris pour le garçon
de Gävle. Pendant les procès, les enfants devant cette nouvelle pression
s’écroulèrent. Ainsi quand une des présumées sorcières, Margareta Remmer, qui
avait défié l'ordre social en épousant le riche Capitaine Remmer, demanda à son
accusatrice : « Réfléchissez, jeune fille, était-ce vraiment ce que
vous avez vu ? C'est une question de vie ou de mort », la jeune fille
s'écroula.
Lisbeth Carlsdotter, Annika et
Agnès comportèrent quand à elles d’une façon qui mécontenta les autorités :
pendant une exécution, Lisbeth Carlsdotter fut entendue par des témoins disant à
Annika et Agnès : « s'il ne tenait qu'à moi, il y aurait bientôt que
seulement trois femmes libres dans cette ville ! » Pendant un procès,
elle dit : « même les comtes savent qui est Lisbeth Carlsdotter – Bon
Dieu, mais qui êtes vous ? » Et pendant un témoignage, elle fit
l'erreur d'accuser de sorcellerie la Comtesse de la Gardie, l’épouse de Magnus Gabriel de la Gardie, la Princesse Maria
Eufrosyne de Pfalz la propre tante du roi et sa belle-sœur la comtesse de Maria
Sofia de la Gardie. Les
accusations de cette sorte contre de telles gens ne pouvaient être acceptées et
elle fut décrédibilisée comme témoin.
Beaucoup de témoins commencèrent
à avouer qu’ils avaient dit ce que le garçon de Gävle, Lisbeth Carlsdotter,
Annika et Agnès leur avaient dit de dire.
Ce fut la fin des procès en
Suède. En 1677, le gouvernement ordonna aux prêtres d’en finir avec les accusations
de sorcellerie en déclarant que le pays était dorénavant et pour toujours purgé
des sorcières. Le reste des sorcières accusées à Stockholm fut remis en liberté
et les juges décidèrent de fouetter les enfants et d’exécuter Annika et Agnès
pour faux témoignage. Le garçon de Gävle fut condamné pour faux témoignage et
non plus pour sorcellerie.
Il fut exécuté par pendaison à
l'âge de treize ans en novembre 1676, suivi par Lisbeth Carlsdotter, Annika et
Agnès le 20 décembre 1676.
Source : Wikipedia (en)
Geske
Geske ou Horegeske (Floruit 1597)
fut accusée et jugée pour sorcellerie. Son procès fut l’un des premiers
impliquant des références au Diable et au sabbat de Satan.
En septembre 1597, Geske et une
autre femme, Brita Åkesdotter, veuve de Hans Profoss, passèrent en jugement
pour sorcellerie à Stockholm. Son surnom Horegeske signifie " Geske - la Putain », car elle
était probablement une prostituée. Selon les documents du procès, elle était
originaire du Danemark.
Geske fut accusée de priver les
gens « de puissance et de courage ». Une veuve et son fils
prétendirent qu'elle les en avait privés, malgré le fait qu'ils s'étaient
soumis à son chantage et lui avaient donné « un anneau d'or, de l'argent
et un morceau d'or ». Brita, elle, fut accusée d'avoir laissé du beurre
magique et des pieds de coq dans une maison rendant ainsi toute la famille
malade. Toutes les deux nièrent ces accusations.
Karin, que l'on connaissait pour
sa capacité à désigner des magiciens, témoigna que tant Horegeske que Brita
appartenaient « à la race qui vole ». Karin prétendit qu'elle les
voyait souvent au Sabbat de Satan à Blåkulla et toutes deux avaient la marque
de Satan sur leurs corps - et elle ajouta que Brita avait récemment eu des
relations sexuelles avec le Diable. Elle encouragea la cour à déshabiller Brita
pour constater sa marque et prétendit que celle de Geske était sur son nez.
Les rapports de 1597 précisaient :
« elle n'était pas de la bonne sorte ; elle était de la race qui va à
Blockula et cela ne faisait pas depuis longtemps elle avait baisé avec le
Diable. Mais elle fut encouragée à dire la vérité et à ne pas continuer dans le
mensonge et la fraude. »
Karin ajouta, qu'elle-même et
beaucoup d'autres femmes de la ville avaient souvent eu des relations sexuelles
avec le Diable et le procès contre Geske et Brita s’agrandit de plus de dix
femmes et fit peser la menace d’un gigantesque procès.
La cour douta cependant de sa
culpabilité. Les autorités maintinrent Geske en prison pour quelque temps. On
ne sait pas ce qu’il advint à Brita ni même à Geske après cela. Toutefois,
pendant les années 1590 la plupart des sorcières étaient condamnées au fouet.
Le procès contre Geske fit partie
de la première chasse aux sorcières en Suède, qui eut lieu de 1596 à 1597.
Quand la Suède
devint un pays protestant au règne de John III de Suède, l'Archevêque Abraham
Angermannus entama un long voyage d'enquête dans tout le pays. Le but de ce
voyage était de s’assurer qu'il n'y avait plus de catholiques, de coutumes
païennes, ou quoi que ce soit qui aille à l’encontre de la foi luthérienne. Les
prêtres interrogèrent des congrégations et leur demandèrent de dénoncer quoi
que ce soit de soupçonneux. C'était loin d'être seulement une chasse aux
sorcières ; les prêtres punissaient aussi l'adultère, le vol et les
vieilles coutumes d'origines catholiques et païennes. Les procès suivirent donc
l'itinéraire du voyage de l'Archevêque.
L'Archevêque rencontra de
nombreuses femmes revendiquant d’être capables de guérir la maladie par de
vieux charmes appris auprès d’anciens moines catholiques, comme Hans Pauli ;
l’une d'entre elles était Elin i Järsnäs, qui avoua avoir appris la magie de
son grand-père, qui avait été « un Prêtre-moine ». À Uppsala, un
groupe entier de femmes passèrent en jugement pour avoir des pouvoirs
guérisseurs.
À Jönköping, les sœurs Gunnil et
Anna passèrent en jugement. Gunnil avait utilisé neuf queues avec cinq nœuds
pour obtenir du poisson de Vättern, du lait de vache et lire des chansons
magiques qu’une vieille femme lui avait apprises ; elle avoua avoir
rencontré le Diable une nuit qui lui promit la richesse si elle lui donnait son
âme et qu’elle ne serait jamais malade si elle était d'accord ; mais comme
après cela elle avait communié, il lui avait dit qu'il n'y aurait plus aucun
pouvoir sur elle désormais. On ne sait comment le procès contre Gunnil et Anna finit,
mais elles furent probablement fouettées et puis remises en liberté.
Un des procès où le verdict fut
enregistré, permet de témoigner de la punition normale infligée aux sorcières
de 1596 à 1597. Une femme qui prétendit être capable d'obtenir des pièces de
monnaie de la terre, fut fouettée quinze fois, reçut trois seaux d'eau glacée
sur le corps et menacée d’être jetée dans le lac avec une pierre autour du cou
si elle ne cessait pas la sorcellerie.
Source : Wikipedia (en)
Elin i Horsnäs
Elin i Horsnäs (morte après le 28
septembre 1611) fut une des rares femmes exécutées pour sorcellerie avant 1668.
Elin était une veuve qui vivait à
Småland au début du 17e siècle. On l'avait longtemps considérée comme une
sorcière et beaucoup d'histoires couraient sur elle. En 1591, une femme nommée
Maretta Laressa, discutant avec elle, la traita de sorcière et Elin lui donna
une gifle devant plusieurs témoins ; Maretta mourut peu de temps après.
Elle fut accusée de sorcellerie
pour la première fois en 1599 ou en 1601. Le bourreau Håkan la soumit à
l'épreuve par l'eau avec deux autres femmes, dont les noms sont inconnus. Elle
coula et fut acquittée, mais les deux autres femmes furent reconnues coupables
et exécutées. On croit qu'elle suborna Håkan et au vu des événements
postérieurs, elle le fit grâce à des faveurs sexuelles. Elle fut remise en
liberté, mais bien qu'acquittée des charges, les soupçons continuèrent.
Håkan le chasseur de sorcières
La chasse de sorcière ne devait
pas débuter en Suède avant 1668, mais Småland était un peu une exception et on
pense que dès le début du 17e siècle il y eut plusieurs procès pour sorcellerie
qui incluaient l’épreuve par l'eau et la torture. Cela était l’œuvre du
bourreau Håkan, qui était le bourreau officiel de Jönköping entre 1588 et 1638.
Il revendiqua d’être un expert sur le sujet. Il semble qu'il ait été instruit à
l'étranger, apprenant l’épreuve par l'eau, la marque du diable et la torture à
utiliser lors de procès dans d'autres pays. La première année de son emploi, on
menaça une femme qui avait été remise en liberté, que si elle était de nouveau
accusée, Håkan la soumettrait à l'épreuve par l'eau. Deux ans plus tard, il
utilisa cette torture sur deux femmes à Jönköping - probablement la première
fois que cette méthode était utilisée en Suède - et en 1594, il conseilla
fortement d’avoir recourt à cette épreuve contre une femme appelée « l'allemande-billa »
pour qu’elle admette la pratique de la sorcellerie.
C'était pendant la période où la Suède n'avait pas de loi sur
les sorcières. Quand les premiers procès pour sorcellerie arrivèrent en Suède
dans les années 1590, les juges ne savaient comment appréhender le problème
d’autant que la vieille loi médiévale sur la sorcellerie la considérait comme
un très petit crime sans rapport aucun avec le Diable et qui n’était punissable
que s'il menait à la mort d’une personne. Ces premiers procès menèrent à peu de
condamnation à mort - la plupart des accusés avant 1608, comme Kristin de
Hultaby en 1604 et Karin Månsdotter en 1605, furent « purifiés » des
charges, ou s’ils étaient jugés coupables, fouettés plutôt qu'exécutés. Mais en
1608, la Suède
passa une loi sur la sorcellerie fondée sur la Bible qui rendait la sorcellerie punissable de
mort ; ce qui conduisit Elin à être de nouveau accusée et passée en
jugement.
En 1611, Elin passa en jugement à
Sunnerbo et on fit appel à Håkan pour s’occuper de cette célèbre sorcière, dix
ans après leur première rencontre. On ne sait pas quel âge avait Elin, mais en
1611 sa mère était toujours vivante, sa sœur était fiancée et son fils était un
jeune adolescent ; ce qui laisse penser qu’elle n’était pas vieille.
Elle se remaria à Oluffz. Elle
fut accusée d'une longue liste de charges : elle avait pratiqué la magie
d'amour sur le fiancé de sa sœur, Simon Thuresson, quand il avait envisagé de
rompre leurs fiançailles, elle avait assassiné son premier mari Niels Pedersson
ainsi que Maretta Laressa par utilisation de magie, elle avait rendu le bétail
malade par sorcellerie et avait ensuite pris de l'argent pour les rendre sains
de nouveau et elle avait utilisé des lièvres enchantés pour sucer le lait
d'autres bêtes afin d’en tirer profit. Elle avait eu un différend avec son
ancien beau-père (le père de son premier mari), qui l’accusa alors d'avoir
assassiné son fils pour la succession et d’avoir rendu son ancien beau-frère
malade quand il essaya de faire la paix entre eux. Des témoins prétendirent que
pendant un mariage, son fils avait dit aux autres garçons qu'un des oiseaux
dans le ciel au-dessus d'eux était sa mère et que l'oiseau était venu à chacun
de ses appels.
La cour reçut tant d'accusations
et plaintes contre Elin pendant des années qu'ils en eurent assez et décidèrent
finalement de la faire passer en jugement une fois encore.
Elin nia les charges. À la
différence d'autres femmes mariées, son mari ne prit pas sa défense, elle le
fit seule. En effet, il était permis aux époux de parler au nom de leurs femmes,
mais il semble que cela ne fut pas permis au mari d’Elin, probablement parce
que les charges étaient inhabituelles.
Le bailli de Sunnberbo demanda
l'aide d'Håkan au gouverneur de Jönköping et la permission d'exécuter l'épreuve
par l'eau. On permit à la cour de la juger, mais pas à l'exécuter sans
approbation de la plus haute cour. Le shérif dit à Håkan, « si vous
trouvez Elin non coupable, vous la laisserez aller. Vous recevrez le paiement
tout de même. » Håkan lui répondit, « si on ne me permet pas de traiter
avec elle comme je fais avec ceux de sa sorte, alors par le diable je l'aurai
par l'eau. »
Quand Håkan l’observa en secret « pour
éviter son mauvais œil », il prétendit qu'elle avait la marque du Diable
sous son sein droit. Or lors de cette observation, elle était entièrement
habillée. Ce qui permet de penser qu'il l'avait vue nue auparavant, notamment
lors du premier procès.
Quand des femmes furent engagées
pour l'examiner, elles constatèrent qu'il avait raison ; elles
prétendirent qu'elles n'avaient jamais vu de femme avec une marque comme ça
auparavant.
Elle fut de nouveau soumise à
l'épreuve par l'eau et cette fois, elle ne réussit pas. Håkan ordonna que sa
tête fût rasée, comme cela se faisait en Allemagne et il fut autorisé à la
torturer. Elle n’admit jamais d’être une sorcière malgré la torture, mais
finalement admit avoir utilisé de l'arsenic pour assassiner son premier mari.
Il fut dit qu'elle donna cette information sans qu’on lui ait demandé.
Elin fut condamnée à mort par
décapitation le 28 septembre 1611 et elle fut décapitée « après un avis
unanime » de l'église, de la cour et du public. La date exacte et la
méthode de l'exécution ne sont pas connues.
Maître Håkan continua sa
persécution des sorcières jusqu'à sa mort en 1638. Il officia aux procès de
Britta Arfvidsdotter en 1616 et d’Ingeborg Boggesdotter en 1618, qui furent
toutes deux exécutées pour la sorcellerie en 1619.
Source : Wikipedia (en)
Märet Jonsdotter
Märet Jonsdotter (1644 -
septembre 1672) fut la première personne accusée dans la grande chasse aux
sorcières appelée « Det Stora Oväsendet » (« le Grand Bruit »)
de 1668 à 1676 qui causa la mort de près de 280 personnes en huit ans. Elle
était connue comme la « Grande Märet » parce qu'elle avait une sœur
plus jeune appelée « Petite Märet ».
À l’automne 1667, un jeune berger
de Älvdalen dans le Dalarna, Mats Nilsson, témoigna avoir vu une fille
conduisant des chèvres sur le Dalälven oriental en marchant sur l'eau à
Hemmansäng sur Åsen. Ce petit garçon partageait le troupeau de moutons avec
cette même fille, ils avaient eu un combat et la fille avait battu le garçon.
Le nom de la fille était Gertrud Svendsdotter. Elle avait douze ans.
Gertrud Svendsdotter fut alors
interrogée par le prêtre, Lars Elvius, qui l’encouragea à dire qu'elle avait
marché sur l'eau et qu'elle avait fait ainsi par la magie que lui avait donnée
le Diable. Après de longues discussions avec le curé, Gertrud avoua que tandis
qu'elle vivait avec ses parents à Lillhärdal dans le Härjedalen, la femme de chambre
d'un voisin l'avait donnée au Diable. Le nom de la demoiselle était Märet
Jonsdotter.
Gertrud Svendsdotter fit une
confession détaillée au prêtre. Elle prétendit que, en 1663, quand elle avait
huit ans, Märet l'avait emmenée en promenade. Elles avaient passé un tas de
sable et ensuite étaient arrivées à un carrefour à trois voies (la croisée des
chemins), où Märet s'était écriée : « vous le Diable, présentez-vous !".
Elle prétendit que Satan était alors apparu sous la forme d'un curé. Ils
avaient dîné et la nuit suivante, Märet était venue à Gertrud, avait enduit son
corps et celui d’une des vaches de son père avec une huile rouge, après quoi
ils s'étaient envolés par la cheminée pour rejoindre Satan.
Dès lors, Gertrud allait souvent
à Blockula, faisait la traite du bétail avec des familiers, enduisait ses pieds
avec de l'huile pour marcher sur l'eau et enlevait des enfants pour les mener à
Blockula, où leurs noms étaient écrits dans un livre avec des pages noires. La
raison pour laquelle elle avouait cela c'était qu'elle avait rencontré un ange
à Blockula, un homme en blanc, qui lui avait dit d'avouer, ou bien une famine
gagnerait rapidement le royaume.
La confession de Gertrud vint
après que le jeune berger Erik Eriksson (15 ans) annonça qu'il avait eu une
vision dans les bois où il était soulevé en l’air et avait vu Gertrud assise à
Blockula avec les enfants qu’elle avait enlevés, dont sa petite sœur et qu'il
avait entendu un ange et un diable discutaient de combien de gens il y avait
dans leurs royaumes respectifs et que Gertrud en avait pris plusieurs au
royaume du diable. Erik ne témoigna qu’une fois et le prêtre donna crédit à
celui-ci par avoir révélé l'affaire entière.
La confession de Gertrud fut le
point de départ du célèbre « procès des sorcières de Mora » et des
procès qui suivirent et la première victime fut Märet Jonsdotter. Gertrud
désigna aussi sept d'autres personnes et le procès commença en septembre 1668.
Märet Jonsdotter fut convoquée
par la cour pour répondre aux accusations. Elle fut pressée d'avouer et de
nommer ses complices. Märet nia tout. Les témoins furent appelés.
Le père de Gertrud, Sven Hwass,
était un des témoins. Il prétendit que Märet l'avait rendu malade et l’avait
épuisé en l'utilisant comme un cheval pour ses visites à Blockula. Märet avait
été une de ses domestiques à sa ferme et avait été comme une mère pour Gertrud
après le décès de sa femme et il avait l'intention de l'épouser, mais il fut
découragé quand, pendant un voyage avec elle à Dalarna, il avait été attaqué et
battu par un autre de ses prétendants ; son rival était le fils d'un
enseigne. Märet avait alors quitté sa maison. Ce fut après cet incident que
Gertrud était partie vivre avec la sœur de sa grand-mère à Dalarna.
Märet avait une marque sur le
petit doigt de sa main gauche, qui fut assimilée à la marque du Diable. Mais la
seule chose qu'ils parvinrent à lui faire admettre était ses pratiques
inoffensives du folklore. Elle admit qu'elle « lisait dans le sel » ;
quand une vache était malade, elle lui donnait du sel qu'elle avait exposé au
soleil dans sa main et elle lut à haute voix un vers à la cour : « Jésus
notre Seigneur a voyagé par delà les montagnes, il a guéri des maladies
notamment magiques, les maladies d'eau et tout ce qui est maladie entre le ciel
et la terre. Les mondes de Dieu et amen. » Ce fut tout ce qu’elle admit.
Gertrud et une autre fille, Anna
Olofsdotter, furent alors appelées pour témoigner. Anna Olofsdotter identifia
aussi Märet lors d’une confrontation. Les filles dirent à Märet qu'elles
avaient avoué parce qu'elles avaient compris leurs péchés et qu'elle devrait
faire de même, mais Märet leur répondit par des questions : si elles
avaient vraiment été à Blockula, pourquoi ne l’aurait-elle pas su ?
Pourquoi seraient-elles cachées d'elle ? À la fin, Märet demanda à Gertrud
de partir - elle n’avait plus de considération pour elles désormais.
Ensuite, les frères et sœurs de
Märet (sa petite sœur Petite Märet, seize ans et ses frères Oluf, quatorze ans
et Joen, dix ans), furent appelés à témoigner. Petite Märet dit que sa sœur
l'avait menée à Blockula sur l’arrière d’une vache et que son nom avait été
écrit dans le livre du Diable avec le sang de son petit doigt gauche. Grande
Märet avait eu des relations sexuelles avec Satan et de même que Petite Märet
après son neuvième anniversaire. Les deux sœurs faisaient la traite avec des
familiers et allaient par vaches à Blockula à chaque Noël et Pâques. Ses petits
frères dirent presque la même chose, sauf que c'était leur père Jon qui les
avait menés et que leur grande sœur n'admit jamais rien.
Au témoignage de ses petits
enfants, Märet Jonsdotter leur dit qu'ils avaient abandonné Dieu et s'étaient
dirigés vers une route sombre et elle se signa. Sa petite sœur et ses frères
crièrent et l’embrassèrent et la supplièrent d’avouer pour sauver son âme,
comme sa mère, la seule dans la famille qui fut irréprochable. Märet nia tout,
dit qu'elle n’avait aucune idée de ce dont ils parlaient et demanda à Dieu de
leur pardonner.
Les enfants de Märet continuèrent
leur confession en disant qu'ils n'étaient pas même arrivés à mi-chemin de
Trondheim - désignèrent une femme dans l'auditoire, Karin i Äggen, appelée « la Veuve Karin »-,
qu’ils rencontrèrent une femme qui se reposa avec eux dans la cathédrale de Trondheim.
Ils continuèrent en désignant Karin Biörsdotter, Oluf Biörsson, Brita
Jonsdotter, Per Riens Anna et Märet Persdotter. À la fin du jour, dix personnes
furent accusées.
L'histoire du séjour des enfants
au Sabbat de Blockula arriva rapidement et de partout, des enfants commencèrent
à en parler et à composer des histoires. Leurs confessions étaient très
semblables aux premiers qui avaient été faits par les enfants de Märet :
« À Blockula, les gens
faisaient la fête comme pour un mariage ; ils buvaient, mangeaient,
dansaient et avaient des relations sexuelles à la lumière des bougies qui
étaient placées dans les vagins tandis que Satan était assis sous la table et
riait tellement que la pièce tremblait et qu’à travers un trou dans le plancher
vous pouviez voir les âmes torturées en l'enfer. Vous dansiez l’un derrière
l’autre de sorte de faire de la même manière que devant, vous vous marriez avec
plusieurs personnes en même temps et aviez des relations sexuelles avec elles
comme avec Satan lui-même et avec ses diables et démons, dont les pénis étaient
froids et dont le sperme était fait d'eau et donnait naissance à des
grenouilles qu’on balayait et qu’on incorporait au beurre. Quand vous vous
réveilliez ensuite, votre corps vous faisait mal, la nourriture que vous aviez
mangée avait disparu et vous étiez affamés et les cadeaux que vous aviez reçus
s'étaient transformés en morceaux de bois. »
Ce qui était intéressant c’était
que les enfants, eux aussi avouèrent avoir vu des anges à Blockula. À côté de
la salle à manger de Satan était la chambre des anges, décorée de bancs comme
dans une église et blanche du sol au plafond, où Dieu lui-même, paré dans un
manteau gris et avec une barbe grise (« comme M. Olof dans Mo » selon
les enfants) les avait imploré : « venez ici, vous êtes mes enfants ».
Les anges avaient des griffes d'oiseaux au lieu de mains et de pieds et ils
étaient parés dans des pantalons de lin blancs et ils retirèrent brusquement le
gâteau au chocolat des mains d'enfant, pleurèrent des larmes aussi grandes que
des petits pois et leur demandèrent de promettre que les sorcières seraient
exterminées et d’envoyer le message que personne ne devrait travailler le
jeudi, ni utiliser des chemises avec des manches à volants et ne pas vendre du
tabac au-dessus du prix le plus juste.
La situation des enfants était
douteuse ; ils n’étaient plus seulement les victimes des sorcières qui les
avaient enlevés. Ils avaient aussi juré eux-mêmes au Diable, avaient mangé sa
nourriture et avaient eu des relations sexuelles. Revendiquer l'aide angélique
semblait être pour les enfants un moyen de dire qu’ils étaient des victimes
innocentes et la mention « des Anges blancs de Blockula » devint très
populaire dans leur témoignage. La cour ne fut jamais intéressée par les anges ;
ils demandèrent aux enfants, si les anges avaient vraiment essayé de les
arrêter de manger la nourriture de Satan, pourquoi ne les avaient-ils pas
arrêtés de faire pire encore, comme avoir des relations sexuelles avec des
démons ?
Le 1er avril 1669, Märet
Jonsdotter et la veuve Karin furent jugées coupables. Il y avait un problème
cependant ; la loi suédoise interdisait l'exécution de quelqu'un qui
n'avait pas avoué son crime, peu importe s’il était jugé coupable ou non.
Aucune d'entre elles ne désira admettre sa culpabilité et elles continuèrent à
plaider innocente, de même qu'elles l’avaient fait le jour elles furent
accusées. Par ailleurs l'utilisation de la torture n'était pas applicable dans
ce cas. Mais ces femmes ne connaissant pas la loi, la cour décida de résoudre
cette fâcheuse situation en les faisant avouer et permettre ainsi de les
exécuter.
Les prêtres devaient les
persuader d'avouer en utilisant des arguments religieux puis les intimider en
les menaçant d’être exécutées qu’elles avouent ou non. Mais si elles avouaient,
elles recevraient la sainte communion et iraient ainsi directement au ciel
après leur exécution. Mais si elles continuaient à nier, il n'y d’autre choix que
de les mettre en prison.
Ce plan décrit ci-dessus fut
exécuté. Sur la place de l'exécution, Märet et Karin refusèrent la communion et
nièrent les charges. Les autorités frustrées n'eurent alors aucun autre choix
que d'escorter Märet Jonsdotter et Karin en prison. On fouetta Gertrud
Svensdotter et les enfants de Märet et puis ils furent libérés. Les accusés
restants furent acquittés. Mais bientôt, 23 autres personnes furent jugées pour
enlèvements d'enfants et le 19 mai 1669, huit d’entre elles furent exécutées.
Pendant ce temps, Märet
Jonsdotter resta dans la prison et fut soumise à la persuasion religieuse des
prêtres pour lui faire avouer son péché. Pendant quatre ans et malgré de
nombreuses tentatives, elle continua à clamer son innocence et refusa d'avouer.
Elle n'avoua jamais.
Le 16 avril 1672, malgré son
démenti constant, Svea Hovrätt déclara Märet coupable de sorcellerie en raison
de toutes les preuves incriminantes et la marque du diable sur son doigt et la
condamna pour être décapitée et brûlée. La cour déclara que : « son
simple démenti ne pouvait l'aider, ni la libérer de la condamnation à
perpétuité ».
On la jugea avec trente-quatre
autres personnes, dont sa plus jeune sœur Petite Märet, Kerstin Halvarsdotter,
Påls Märet (ou Phåls-Malin Biörsdotter) et Gertrud Olofsdotter et ils furent
condamnés à mort. De tous les condamnés, seuls Märet Jonsdotter et Pål Märet le
furent sans jamais avoir avoué leur culpabilité. Ils furent tous exécutés ensemble,
sauf Kerstin, qui était enceinte et dont l’exécution fut reportée.
Source : Wikipedia (en)
Lasses Birgitta
Lasses Birgitta (morte 1550) fut
la première femme exécutée pour sorcellerie en Suède.
En avril 1550, Lasses Birgitta
qui signifie « Birgitta, femme de Lasse », d'Algutsrum dans le Öland,
avoua au bailli et au secrétaire du Château de Kalmar qu'elle avait essayé
d'éveiller un mort dans le cimetière de Kastlösa à minuit.
Une nuit, Birgitta et deux hommes
entrèrent dans la cour de l'église avec l'intention d'éveiller un des morts par
la magie. Birgitta passa la place dans un cercle trois fois et ensuite souffla
par le trou de la serrure de l'église jusqu'à ce qu'il soit ouvert. Elle essaya
de voler, mais elle ne trouva rien et dut partir après avoir refermé la porte
comme elle l’avait ouverte. Après une autre tentative, elle réussit, passa
l'église trois fois dos au soleil, renonça à Dieu et se jura elle-même au
Diable.
La cour jugea Birgitta coupable
de sorcellerie et la condamna à la décapitation. Les hommes qui
l’accompagnèrent eurent une amende.
Source : Wikipedia (en)
Malin Matsdotter
Malin Matsdotter (1613 - 5 août
1676) aussi connue comme Rumpare-Malin, fut accusée de sorcellerie et la seule
à être condamnée au bûcher.
Malin Matsdotter était une
vieille femme d’origine finlandaise, victime de la chasse aux sorcières appelée
« Det Stora Oväsendet » (le Grand Bruit) en Suède entre 1668 et 1676.
Elle fut la seule sorcière connue en Suède à avoir été brûlée vive :
normalement, les sorcières étaient décapitées avant d’être brûlées. Après
l'accusation de Märet Jonsdotter, environ 280 personnes, tant femmes que
hommes, furent décapitées et brûlées. Cette frénésie atteint son sommet avec
les procès de Torsåker et finit avec célèbre exécution de Matsdotter.
Malin Matsdotter fut accusée
d’enlever des enfants et de les mener au Sabbat de Satan à Blockula et ce devant témoins. Avant elle, cinq autres
femmes de la ville furent exécutées pour ce crime, en commençant avec les sœurs
Brita et Anna Zippel.
Malin Matsdotter vivait sur
Mariaberget à Stockholm et était la pauvre veuve d'un homme qui fut exécuté
pour sodomie. Sa profession est inconnue ; elle est mentionnée comme une
sage-femme, mais on ne sait pas si c'était sa profession régulière. Elle fut
accusée par ses filles qui prétendirent qu'elle avait mené leurs enfants, ses
propres petits-enfants, au Sabbat de Satan à Blockula. Malin maudit ses filles
pour leur mensonge, et fut jugée coupable par une cour unanime sur les preuves
de ses filles. Elle refusa de leur dire adieu et refusa de secouer leurs mains.
Elle maintint son démenti devant la cour ; on considérait souvent une
telle fermeté d’être un signe que le Diable aidait sa sorcière à résister aux
interrogatoires.
Malin fut condamnée à être brûlée
vive à cause de son refus de plaider coupable, malgré la torture à laquelle
elle fut soumise. L'accusée précédente, Anna Lärka, avait été condamnée à la
même sentence pour le même motif, mais il fut révoqué quand finalement elle
capitula. Dans le cas de Matsdotter, la sentence fut exécutée. Cela causa un
débat parmi les autorités, car cette méthode d'exécution était très rare en
Suède ; quoique plusieurs crimes aient conduit au bûcher, cela en réalité
signifiait que le condamné était « décapité puis brûlé ».
Une suggestion fut présentée,
qu'à la place d'exécution, on lui donnerait une dernière chance d'avouer son péché ;
si elle acceptait, elle serait décapitée avant d’être brûlée. Un membre de la
commission suggéra qu'elle soit torturée avec des fers chauds avant
l'exécution, pour qu'elle soit inconsciente et ne sente pas la douleur, mais la
suggestion fut refusée par un prêtre prétendant que l'honneur du nom de Dieu
était plus important que la douleur de Malin. On décida finalement qu’elle
aurait un sac de poudre autour du cou pour rendre sa mort plus rapide.
L'exécution se déroula sur la
place d'Hötorget à Stockholm le 5 août 1676. Malin fut exécutée avec une autre
femme, Anna Simonsdotter Hack, appelée « Tysk-Annika », qui avait
aussi été accusée et condamnée à mort sur le témoignage de ses propres enfants.
Anna Simonsdotter fut d’abord décapitée puis brûlée.
Anna Simonsdotter marqua son
exécution par sa grande humilité, emplie de respect pour son jugement ;
quoiqu'elle n'ait pas directement dit qu'elle était coupable, elle se comporta
comme telle et « par son remords, par ses psaumes et en se jetant sur ses
genoux et soulevant sa tête et ses mains au ciel, cela confirma la justice dans
le verdict et la justice dans le monde ». Malin Matsdotter fut décrite par
des témoins comme fière et ferme, reçut la poudre avec un sourire et monta au
bûcher sans aucune crainte, parla calmement au bourreau et le laissant
l'enchaîner par les mains et les pieds sans résistance. Elle parla aux prêtres
qui la supplièrent de reconnaître son péché, mais elle maintint son innocence.
Debout sur le bûcher, elle exposa à nouveau son innocence. Quand une de ses
filles, qui étaient de ceux qui l'avaient accusée de sorcellerie, lui demanda
d’admettre ses crimes pour sauver son âme, « Elle remit sa fille dans les
mains du diable et la maudit pour l'éternité ». Après que cela, le feu fut
allumé.
Il est dit qu'elle est morte sans
douleur et sans cri ; ce qui fut pris comme une autre preuve de sa
culpabilité, car on croyait que les sorcières ne pouvaient pas sentir la
douleur.
Source : Wikipedia (en)
Brita Pipare
Brita, « la femme de Jöran Pipare »
(floruit 1595) était une présumée sorcière, une des premières à être accusée de
sorcellerie en Suède.
En septembre 1593, deux femmes
furent accusées de sorcellerie dans la ville de Stockholm : la première
était connue comme « Margareta de Norrsunda » et la deuxième était
Brita Pipare.
Étant un des premiers procès
sorcellerie tenus en Suède, les juges ne savaient comment interroger les
accusées et conduire un tel procès.
Margareta de Norrsunda était
connue comme « sage-femme », qui vivait en pratiquant la médecine.
Elle prétendait qu'elle pouvait guérir la maladie, démasquer les voleurs,
empêcher les sorcières de voler du lait au bétail et donner le repos aux
fantômes par des mots magiques, mais nia qu’elle avait utilisé ses pouvoirs
pour blesser les gens.
Brita, cependant, fut mise en
accusation pour avoir magiquement causé la maladie et des dégâts à deux ou
trois marchands de la ville et bien qu'elle ait nié être une sorcière, elle
admit avoir utilisé des « Signeri » et « Lövjeri » (des
charmes et des potions magiques). Ceux-ci étaient simplement de vieilles
habitudes superstitieuses du folklore qui étaient largement pratiquées ;
ce qui mit les juges face à un dilemme.
La cour ne pouvait pas la prendre
au sérieux et n’avait aucun savoir-faire sur la façon de torturer des
sorcières. À ce point, les juges, sous l'influence des procès en sorcellerie du
Danemark et d'autres pays, ont discuté sur l'utilisation de la torture. Mais au
final, la cour décida « de ne pas faire plus que la loi de la Suède le permettait, et qui
exigeait que six témoins ou une pleine confession soient réunis avant de
prononcer une mise à mort. » Personne dans la cour ne voulait être
responsable de cette condamnation à mort, mais les juges ne voulurent pas non
plus qu'elle soit remise en liberté sans condamnation. Donc ils firent un
compromis : comme elle avait reconnu les faits, elle fut incarcérée pour
deux ans.
En septembre 1595, Brita fut
libérée de prison et bannie de la ville de Stockholm, un jugement applaudi par
son mari Jöran Pipare, qui croyait fermement qu’elle était une sorcière. On
perdit la trace de Brita après son bannissement.
Source : Wikipedia (en)
Brita Zippel
Brita Zippel, aussi appelée
Britta Sippel (morte le 29 avril 1676), connue comme la « Näslösan »
(sans nez), était une des figures de la grande phobie des sorcières appelée « Det
Stora oväsendet » (« le grand bruit ») en Suède entre 1668 et
1676. Avec sa sœur Anna Zippel, elles furent les sorcières les plus célèbres de
l'histoire suédoise.
Brita Zippel naquit dans une
famille riche. Son père, d’origine allemande, était maître de sport de
boule/balle, un sport pour les classes supérieures. Ses deux frères étaient des
instructeurs sportifs pour les hommes de la cour du roi Charles XI.
En 1669, vers 30 ans, Brita
épousa un maître de brique nommé Galle et eut deux enfants de lui. Brita avait
la réputation d’avoir du tempérament et de perdre facilement son sang-froid. On
avait d’ailleurs conseillé à son mari de ne pas l'épouser. Sa propre sœur,
Anna, lui avait dit que Brita était « une mauvaise femme ». On lui
avait aussi dit que Brita était une personne qui « met ses tartes sous le
pot quand elle a cuisiné » signifiant qu'elle utilisait la sorcellerie.
Son mari avait une carrière prometteuse quand ils se marièrent, mais environ
quatre ans après, il souffrit de la syphilis, qui l’alita et le ruina
financièrement. En 1675, son mari devint fou suite à cette maladie. Il n'était
plus inscrit comme artisan depuis 1673 et sa famille vécut alors dans la
pauvreté.
Brita fut appelée « Näslösan »
(Sans nez), parce que la maladie de son mari lui avait fait perdre son nez.
Elle survécut grâce à la charité de sa sœur, Anna Zippel. Les frères, les
instructeurs sportifs de la cour, les abandonnèrent l’une et l’autre pour un
problème de succession. Ses enfants faisaient la charité dans les rues. Son
manque de sang-froid lui causa beaucoup de problèmes, menant des voisins à
l'éviter.
Brita Zippel fut jugée pour
sorcellerie trois fois : en 1668, en 1674 et en 1675. En 1668 le maître
Cornelius l’accusa d'avoir maudit son bateau et accusa Satan de l’avoir jeté
trois fois à bas de son cheval. Elle fut acquittée par manque de preuve. La
cour jugea Cornelius et le condamna à une amende pour calomnie. En 1674, une
fille l’accusa de sorcellerie, mais la cour la remit de nouveau en liberté,
considérant que le témoin était fou. À cette époque commençaient les grands
procès pour sorcellerie après l'accusation de Märet Jonsdotter. En 1670, les
églises commençaient à utiliser « la prière des sorcières » et en
1675, la frénésie atteignit Stockholm. Brita fut tout naturellement la première
femme à être associée à une sorcière.
Inspirés par le garçon de Gävle,
Johan Johansson Griis, quelques enfants prétendirent qu'ils avaient été enlevés
et menaient au Sabbat à Blockula par des sorcières, rendant leurs parents
hystériques. Le nom de Brita fut l'un des plus mentionnés, comme celui sa sœur
et de l'ami de celle-ci Anna Månsdotter. Les enfants prétendirent que toutes
trois les avaient attaqués dans les pensionnats la nuit. Les parents démolirent
les murs à coups de hache pour y rechercher des sorcières. Un des parents
produisit des cheveux à la cour et prétendit qu'il les avait coupés à Brita.
Les parents firent alors appel aux autorités, qui créèrent une commission
spéciale. Brita réagit aux rumeurs avec colère. Elle chassa les enfants qui
répandaient les rumeurs, les frappant et leur disant d'aller au diable. Cela ne
plaida pas en sa faveur.
La commission interrogea les
enfants de Brita Zippel et sa sœur Anna. Devant leur mère, ils dirent que leur
mère et tante les menaient souvent à Satan. Brita Zippel réagit en attaquant sa
sœur avec colère.
Les rumeurs sur Brita Zippel
allèrent en s’accroissant. La commission l’interrogea à plusieurs reprises.
Quand un bateau fut brûlé dans le port, les gens la blâmèrent pour les morts.
Les rumeurs dirent qu'elle avait visité le gibet la nuit pour voler les
vêtements d’un pendu. Les enfants prétendirent qu'ils l'avaient vue jouer aux
dés avec sa sœur à Blockula pour décider laquelle des deux mettrait le feu au
palais royal et Brita avait gagné. Les enfants prétendirent qu'elle avait été
fouettée par le Diable. Quand les autorités l’examinèrent, ils virent une tache
sur son dos. Un docteur l’examina peu après et confirma qu'elle avait de la fièvre,
mais qu'il ne voyait pas de marque. Mais les dégâts avaient été faits !
Brita Zippel ne se défendit pas
contre les témoignages de ses enfants. Quoiqu'hostile envers les autres gens,
elle adorait ses enfants et ne les blâma pas de leurs accusations. Aussi, ses
enfants mentionnèrent plus souvent leur tante que leur mère. Ils prétendirent
que leur tante les donnait à Satan quand leur mère était absente et les avait
pressés pour confirmer les accusations contre leur mère. La cour obligea Annika
la fille de Brita à confirmer les accusations disant qu’elle avait vu sa mère
mettre le feu à un bateau. Elle fit ce témoignage tant à contrecœur qu'elle
accusa Frank un des membres de la cour et le maire Thegnér, de sorcellerie. Quand
Brita demanda à sa fille Annika pourquoi elle ne lui en avait rien dit, elle
répondit que sa tante l'avait menacée. Brita attaqua alors sa sœur. Elle dit
aussi à sa fille qu'elle mourrait volontiers pour elle. Quand elle fut
emprisonnée, elle dit : « Maintenant je sais quelle abnégation il
faut pour être un parent ! Je suis une pécheresse épouvantable, mais n'ai
jamais utilisé la sorcellerie ! "
Pendant le procès, elle ne
contrôla pas sa colère face aux accusations. À la différence de sa sœur Anna,
célèbre pour sa défense fière et Anna Månsdotter, qui se porta préjudice en se
drapant dans sa dignité, Brita provoqua la cour. Elle maudit des témoins et
apporta un couteau à la cour quand une femme avec qui elle s'était disputée
était venue témoigner. Quand il lui fut demandé pourquoi elle avait porté un
couteau dans son manchon, elle répondit qu'elle préférerait être exécutée comme
coupable de meurtre qu'innocente pour sorcellerie.
Elle admit qu'elle avait péché
contre les commandements de la
Bible en travaillant les jours de repos à cause de sa
pauvreté. Les affaires précédentes contre elle, en 1668 et 1674, furent
reprises de nouveau. Le garçon de Gävle fut sorti de prison pour témoigner.
La cour reconnut coupables Brita
Zippel, sa sœur Anna et Anna Månsdotter le 24 avril, les condamnant à mort. La
sentence fut : « Brita Zippel ne peut pas être acquittée, mais sera
décapitée et son corps sera brûlé comme avertissement pour les autres. »
L'exécution eut lieu sur la place
d'Hötorget à Stockholm le 29 avril 1676. Les trois femmes condamnées se
comportèrent différemment. Anna Månsdotter se suicida avant l'exécution, bien
que son corps fut publiquement décapité et brûlé. Anna Zippel resta passive et
engourdie. Brita Zippel se rebella.
Elle secoua ses chaînes et railla
la foule. Elle maudit les membres de la Maison Royale et les
juges ainsi que les gardiens de prison, la foule et quiconque était venu à son
exécution. Même si le bourreau lui coupait la tête et brûlait son corps, elle
reviendrait pour se venger. S'ils pensaient qu'elle avait peur, ils se
trompaient lourdement ; Satan lui-même l'avait rendue insensible à toute
douleur. Ils pourraient faire ce qui leur plairait, la brûler, couper son corps
aux morceaux, elle ne sentirait rien, mais qu’ils ne doutent pas qu'elle aurait
sa vengeance avec l'aide de Satan. Le prêtre, membre de la commission, essaya
de la faire se repentir et de prendre la communion, mais elle refusa. Si
vraiment elle était une sorcière, elle finirait ainsi. Elle reviendrait sous la
forme d’un fantôme de démon de Satan pour torturer la congrégation de Katarina
et prendrait le prêtre d'abord.
Elle exigea une boisson qui,
selon une vieille tradition, était un droit du condamné. Un des aides du
bourreau se précipita avec une bouteille. Elle la prit et but et aurait fini la
bouteille entière si le bourreau n'avait pas dit, « assez ! »
Ils arrachèrent la bouteille par force et le bourreau put avoir sa ration.
Alors, elle et sa sœur furent
menées sur la plate-forme. Le bourreau demanda à ses aides de la prendre en
premier, comme sa sœur était calme et passive. Il leur dit de la tenir
fermement, pour préserver sa propre réputation. Elle donna un coup de pied et
cria sa vengeance et maudit et se battit pas à pas. Finalement, il fallut
quatre hommes juste pour la hisser sur la plate-forme. Là, trois hommes
s’assirent sur elle pour la maintenir, un quatrième lui tira les cheveux pour
exposer son cou et un cinquième lutta pour appuyer sur sa tête pour maintenir
son cou en place. Le bourreau visa et frappa. La foule acclama lorsque sa tête
tomba à terre. Sa sœur fut rapidement traitée et ensuite le cadavre d'Anna
Månsdotter fut décapité. Les têtes et les corps furent cloués sur le bûcher et
brûlés.
Le jour même, sa fille Annika
partit chez le prêtre et lui avoua qu’elle avait menti, que sa mère n'était pas
une sorcière et qu'elle ne devrait pas être exécutée, mais le prêtre lui dit de
se calmer. Après que les procès furent reconnus comme des faux par les enquêtes
d'Urban Hjärne et Éric Noraeus, les témoins furent jugés pour le faux
témoignage. On fouetta Annika qui mourut à Noël 1676, probablement à la suite
de cela, à l'âge de quinze ans.
Source : Wikipedia (en)