Michée Chauderon
Michée Chauderon fut la dernière
femme exécutée à Genève pour sorcellerie, le 6 avril 1652.
Née en 1602 ou 1603 à Boëge, dans
la région catholique du Faucigny, en Savoie, Michée Chauderon rejoignit vers
1620 la protestante Genève pour y travailler comme domestique. Michée
Chauderon, analphabète, assista peut-être peu de temps après son arrivée, en
1623, à l'exécution de la dernière femme brûlée vive pour sorcellerie à Genève,
Jeanne Broilet, sur dénonciation de plusieurs femmes ; cela expliquerait sa
volonté de « négocier » lors de son propre procès la faveur d'être étranglée
avant de connaître le bûcher.
Michée survécut aux disettes des
années 1622-1623 et 1629-1631, ainsi qu'aux pestes de 1628-1631 et 1636-1640.
Célibataire, elle fut bannie de Genève en 1639 pour « paillardise », tout comme
son compagnon de débauche, un ouvrier agricole, le veuf Louis Ducret. Elle
était alors enceinte de 5 mois d'un valet mort quelques mois plus tôt ;
l'enfant ne survécut pas. Après s'être marié, le couple revint quelques années
plus tard clandestinement à Genève ; en 1646, Louis y fut emporté par une
peste.
À partir de 1648, Michée
Chauderon se maintint hors de la marginalité grâce à sa fonction de lessiveuse,
qui assurait son insertion dans la société populaire de son quartier, jusqu'à
connaître certains des aspects les plus intimes de certaines familles dont elle
blanchissait les draps et les linceuls. En outre, elle disposait d'une
réputation de guérisseuse, notamment pour une « soupe blanche » de sa
composition aux vertus thérapeutiques, faite de gros sel, de farine, de pain et
de fèves, soit des éléments extrêmement nutritifs dans une société d'Ancien
Régime. Connue en outre pour sa capacité à « toucher » les corps fiévreux,
Michée Chauderon fut dès lors considérée comme pouvant intercéder contre le mal
qui affligeait les vivants.
Michée pratiquait la médecine
naturelle et c'est visiblement son refus de poursuivre cette pratique qui amena
huit de ses clientes habituelles à l'accuser de sorcellerie : une d’elles
l'accusant de vol et d’avoir envoyé un démon dans le corps de sa fille. Michée
Chauderon fut arrêtée et interrogée. La prétendue marque du diable fut trouvée
sur son corps et elle fut torturée. Toutefois, les chirurgiens et médecins convoqués
pour examiner son corps et établir son innocence ou sa culpabilité s'opposèrent
en effet : les plus jeunes d'entre eux manifestèrent un certain scepticisme
quant à la validité des conclusions de leurs confrères de la génération
précédente, concernant notamment les marques visibles sur le corps de Michée
Chauderon, alors âgée d'une cinquantaine d'année. Sous la torture, elle avoua
qu'un jour, elle avait rencontré Satan dans son jardin sous la forme d'un homme
noir aux pieds de vache et qu’il lui avait promis la richesse si elle renonçait
à Dieu, ce qu'elle avait fait.
Elle fut pendue et son corps
brulé dans la plaine de Plainpalais. Entre 1520 et 1681, 340 personnes
passèrent en jugement pour la sorcellerie à Genève et 150 furent exécutées.
Michée Chauderon fut la dernière personne à l’être à Genève, mais pas la
dernière en Suisse ; cela devait être Anna Göldi en 1782.
En 2001, pour son bicentenaire,
la commune de Chêne-Bougeries organise un nouveau procès, débouchant sur une
réhabilitation populaire en la déclarant innocente. Une rue de Genève porte son
nom depuis le 22 juillet 1997.
Source : Wikipedia + Wikipedia (en)
Anna Göldin
Anna Göldin ou Anna Göldi (1734-1782) était une servante
dans le Canton de Glaris en Suisse. Elle
fut la dernière femme exécutée pour sorcellerie
en Suisse,
le 18 juin 1782.
Née à Sennwald
en 1734,
Anna Göldin venait d'une famille pauvre. Avec Jakob Rhodurner puis le Dr
Zwicky, elle eut au total trois enfants mais le deuxième mourut peu après la
naissance.
Après ses déboires avec la
justice, elle rejoignit la famille du médecin Johann Jacob Tschudi (1747-1800)
et s'occupa de ses cinq filles. On l'accusa alors d'avoir ensorcelé sa deuxième
fille, Anne-Miggeli, alors âgée de huit ans. En effet, la rumeur prétendait que
des aiguilles avaient été trouvées à plusieurs reprises dans le bol de lait de la petite. On en trouva
également dans son pain et dans le bol de Susanna, l'autre fille des Tschudi.
Anne-Miggeli tomba malade après que Göldin fut renvoyée de la maison. Selon les
témoins, elle était comme possédée avec des convulsions et de la fièvre. On affirma que
la jeune fille avait même craché du sang avec une aiguille, son état empira et
de nouvelles aiguilles sortaient chaque jour de sa bouche.
Accusée de pratiquer la magie
noire sur l'enfant, Göldin fut arrêtée et envoyée le 21 février 1782 à Glaris pour être
soumise à la torture,
ceci dans le but de lui faire avouer ses liens avec le diable. Le
témoignage de la fille des Tschudi était accablant aux yeux des juges : au
cours d'une journée, Göldin aurait donné à l'enfant une sucrerie et lui aurait
demandé de ne pas le dire à ses parents.
Le procès fut rapide, Anna Göldin
ne pouvant expliquer la présence des corps étrangers dans le corps d’Anne-Miggeli.
Pendant ce temps, la fille des Tschudi était en convalescence. Pour les juges,
cette amélioration de son état prouvait que la "sorcière" n'avait
plus d'emprise sur sa victime.
Le verdict fut en partie censuré
dans la presse : le tribunal voulait éviter la mention de sorcellerie, une
accusation qui commençait à être dépassée à cette époque. Certains dossiers
furent détruits et on la qualifia d'empoisonneuse pour limiter la portée de
cette affaire.
Condamnée par le tribunal de Glaris à être
décapitée, elle fut exécutée le 18 juin 1782.
Un avis de recherche décrit en
détail Anna Göldin, la quarantaine avec une stature imposante, "des yeux
quelque peu malades et grisâtres" et parlant dans son dialecte de
Sennwald.
« Le méritant
État glaronais, de confession évangélique, offre par la présente, pour la découverte d'Anna Göldin décrite plus loin,
une récompense de cent couronnes ; de même
est demandé aux hautes et plus hautes autorités et à leurs représentants officiels, de procurer toute l'aide
possible à la capture de cette personne ; ajoutons qu'elle a commis l'acte incroyable, d'apporter une quantité
d'épingles et autres choses par des
moyens secrets et presque incompréhensibles contre une petite fille innocente de huit ans.
Anna Göldin, de la
commune de Sennwald, appartenant au district de Haute-Saxe et Forstegg, dans la région zurichoise,
environ 40 ans, stature large et grande, à l'allure épanouie et rougie, des cheveux et des sourcils noirs, avec
des yeux gris un peu malsains, qui
sont d'habitude passablement rougis, son apparence est négligée, et elle parle dans son dialecte sennwaldois,
porte une jupe moyennement colorée, un haut de corps
bleu avec des rayures, en dessous un corset bleu, une veste damassée et grise, des bas blancs, un bonnet noir, en dessous
une coiffe blanche et elle porte un foulard en
soie noir.
Date, le 25 janvier
1782
La chancellerie de
Glaris, de confession évangélique »
Le 7 novembre 2007, 37 députés
contre 29 du Grand Conseil glaronais décidèrent de réhabiliter Anna Göldin ;
ce qui sera fait le 27 août 2008 après qu’il ait été établi que l’accusation de
sorcellerie était une conspiration du Dr Johann Jacob Tschudi, son amant, qui
l’avait ourdie car Anna Göldin l’avait menacé de rendre leur liaison
officielle.
Source : Wikipedia (en)
La mère des âmes de Küssnacht
La mère des Ames de Küssnacht
(mort 1577) était un médium de la ville de Küssnacht dans le canton de Luzerne
en Suisse. En 1573 les prêtres de Luzerne envoyèrent une plainte officielle à
l'évêque de Konstanz portant sur les grandes superstitions et les croyances en
femmes sages, au surnaturel et autres. Ils désignèrent une de ces occultistes,
une femme connue sous le nom de "Mère des âmes" à Küssnacht. Son cas
est un exemple connu d'un procès de sorcellerie à l’encontre d’un médium.
Cette femme, dont on ne connaît
pas le nom réel, avait pendant treize ans, depuis 1560, officié en tant que
médium. On disait que lorsque quelqu'un mourait les parents du défunt
courraient demander à la Mère
des âmes de parler aux morts et leur dire ce qu’il fallait faire pour qu’il
repose en paix. Par les esprits avec qui elle parlait, elle recevait des
nouvelles de l'autre monde sur ce que demandaient les clients et ce qu’ils
devaient faire. Quand les clients arrivaient, elle pouvait leur dire ce qu'ils
voulaient avant même qu'ils le disent et, ensuite, elle consultait les esprits
pendant les nuits suivantes, tandis que les clients restaient en pension chez
sa compagne, Verena Lifibach.
Quand elle appelait un esprit,
elle mesurait les fenêtres et les portes avec un fil. Si c'était samedi, un
cercle était dessiné et ensuite avec quinze mots "du sacrifice de Jésus
Christ", l'esprit était appelé. Selon son aide Riss, le bon esprit était
blanc, le mauvais jaune.
La Mère des âmes recevait des
visiteurs chaque jour et avait une affaire très lucrative. Sa réputation fut
pourtant égratignée quand elle prétendit lors une consultation qu'elle a vu un
homme disparu comme étant mort, alors que celui-ci réapparut six mois plus
tard.
L'évêque de Konstanz entra en
contact avec les gouvernements de Luzerne et Schwyz et la Mère des âmes fut convoquée
au conseil de Schwyz pour ses " fantaisies non chrétiennes". La
cour pensa d'abord que les accusations
n’étaient que calomnie. Mais après l'avoir questionnée, ils l’accusèrent. Elle
fut torturée pour avouer des pratiques de sorcellerie. Bien qu'elle ait essayé
de prétendre qu'elle n'était pas aussi dangereuse que la prétendue « Mère
dans âmes », elle fut reconnue comme telle et coupable des faits
reprochés. Elle fut brûlée vive en novembre 1577.
Verena Liefbach fut bannie et son
aide Riss, qui préalablement fut relaxé, fut de nouveau arrêté deux ou trois
ans plus tard et fut accusé de pouvoir dire quand il y avait mort-né ou
avortement, en brûlant les cheveux de l’enfant à la flamme d'une bougie, s’il
avait été un humain (les cheveux devenaient bleus) ou s’il avait été un esprit,
une âme errante (les cheveux devenaient noirs).
Source : Wikipedia (en)
Catherine Repond
Catherine Repond (18 août 1663 à
Villarvolard - 15 septembre 1731 à Freiburg) fut une de dernières personnes à
être exécutées pour sorcellerie en Suisse avant Anna Göldi.
En 1730, le bailli Nicolas von
Montenach blessa un renard lors d’une chasse ; le renard s’enfuit, mais selon
Montenach cria d’une voix humaine qu’il l’avait blessé. En même temps,
Catherine Repond cherchait refuge dans une ferme près de Villargiroud pour
s’abriter du mauvais temps. Elle était une mendiante, réputée dans le secteur
pour sa pratique de la sorcellerie et son emploi dans des travaux de ménage dans
les fermes. Elle était souvent accusée par des paysans d'avoir maudit les
alpages dont les propriétaires avaient refusé de lui faire l'aumône. Or elle
avait les mêmes blessures que le renard, selon Montenach. Il soupçonna alors
que le renard et Catherine Repond ne faisaient qu’un.
Montenach la fit arrêter en avril
1731 et l’emprisonna dans son château de Corbières, où elle fut interrogée sous
la torture pour avouer qu'elle avait pactisé avec le Diable, volé sur un manche
à balai pour se rendre au sabbat et expliquer l’origine sa blessure qui, selon
elle, venait qu'on lui a coupé les orteils du pied gauche durant son sommeil.
Elle fut alors transférée à
Fribourg où elle fut de nouveau torturée pour l’obliger à dénoncer ses
complices. Elle fut condamnée à mort pour la sorcellerie et exécutée par strangulation
et le feu le 15 septembre 1731.
En 2010 une Place
Catherine-Repond fut inaugurée au lieu-même de son exécution, sur la colline du
Guintzet à Fribourg.
Source : Wikipedia + Wikipedia (en)
Eva Roller – la Sage
femme
Eva Roller ou la Sage femme (morte en décembre
1573) vécut dans le canton de Luzerne en Suisse.
Eve fut accusée de sorcellerie en
1568, mais fut acquittée. Au second procès cinq ans plus tard, elle fut accusée
par son mari et ses trois filles nées d'un précédent mariage.
Elle avait une longue réputation
de sorcellerie. Sa famille prétendait qu'elle pouvait se transformer en
corneille, se cacher sous terre en prenant la forme d'une souris et traverser
des portes fermées, qu'elle était froide pendant les relations et avait des
marques bleues sur sa poitrine. Un propriétaire d’une ferme l’accusa de nuire à
son bétail après qu'elle fut acquittée au premier procès. Plusieurs
prétendirent l'avoir vue les nuits de pleine lune dans des vêtements blancs,
après que le temps devint mauvais et son mari précisa qu'elle lui avait avoué
être une sorcière, mais ne l'admettrait jamais.
Elle n’avoua jamais malgré la
torture : elle pria ses tortionnaires de la tuer ou lui donner l'occasion de se
tuer, elle pria pour être noyé au lieu d'être brûlée vive. Elle mourut en
prison de causes inconnues et son cadavre fut brûlé en place publique en
décembre 1573 par peur d’une éventuelle contagion.
Source : Wikipedia
(en)
Stedelen
Stedelen (mort en 1400) était un
homme qui fut accusé de sorcellerie entre 1397 et 1406.
Après une très mauvaise moisson
dans son village, Stedelen fut accusé d'utiliser la magie noire pour détruire
la récolte en sacrifiant un coq noir au Sabbat situé à une croisée de routes et
en plaçant un lézard sous l'embrasure de l’église.
Peter von Greyerz, le juge de
Simmental entre 1398 et1406, croyait fermement en l’existence de la
sorcellerie, à tel point qu’il croyait que le noble Scavius s’était transformé
en souris en 1375 (enregistré tel quel dans le rapport de Johannes Nider Formicarius).
Scavius fut abattu par ses ennemis, mais il avait un étudiant, Hoppo, qui,
selon Greyerz, avait aussi été le professeur privé de Stedelen.
Il n'y a aucun rapport sur Hoppo,
mais Stedelen de Boltigern serait devenu un expert en magie grâce à Hoppo et
apprit, semble-t-il, à voler de l'engrais, du foin et des champs par la magie,
à créer des orages, à rendre les gens et des animaux stériles, à rendre les
chevaux fous quand il leur touchait les sabots, à voler et à effrayer ceux qui
le capturaient. Greyerz accusa aussi Stedelen d'avoir pris le lait des vaches
d'un couple marié pour faire avorter la femme.
Sous la torture, Stedelen
reconnut avoir enterré un lézard sous la maison du couple. Son procès eut lieu
dans une cours laïque, où il avoua sous la torture convoquer des démons comme
faisant partie d'un pacte avec le Diable. Stedelen fut condamné au bûcher vers
1400.
Greyerz crut qu’il existait là un
culte satanique, dont les membres juraient au Diable et mangeaient des enfants
la nuit dans les églises. Il continua ses persécutions et alla jusqu’à torturer
une femme pour le confirmer.
Source : Wikipedia (en)